13e récit – 12 octobre - Malaga, spécialement Grenade
Oh ! Les nuages gris menacent le ciel et nous laissent présager d'un petit temps maussade. Mais c'était sans compter la force de ce groupe qui réussit à pousser les nuages. Nous aurons donc eu quelques gouttes le temps d'un arrêt dans la vieille partie de la ville de Grenade avant notre visite de l'Alhambra.
Notre chauffeur est excellent. Il essaie son français, j'essaie mon espagnol et nous réussissons quelques échanges forts intéressants. Il a la délicatesse de donner quelques informations sur les montagnes que nous voyons, sur le décor. Il fait comme si l'autocar était son cheval et qu'il fallait qu'il le fouette un peu pour que nous arrivions à destination dans les temps voulus.
Nous arrivons à Grenade en ayant passé par ce qui nous semblait être les États-Unis : Santa Fe, Nevada... Notre chauffeur nous explique qu'en fait, c'est Christophe Colomb qui est venu chez nous et qui nous a laissé l'héritage de cette Espagne que nous apprécions de plus en plus.
Nos guides nous attendent. Eva et Béatrice. Nous diviserons le groupe afin de pouvoir bénéficier des toilettes et d'un petit café ou encore se presser pour voir le décor du haut de l'Albysin. Nous avons deux excellentes guides. Eva nous montre un café où Mme Obama est venue rencontrer une danseuse fort célèbre qui tient un resto au sein de cette petite et coquette place.
Cette grande danseuse n'a jamais quitté son petit village. Elle s'y sent bien et a conservé son goût de faire la cuisine. Elle fait d’ailleurs la paella tous les dimanches. Le petit café où nous nous arrêtons pour les toilettes et déguster une petite gâterie, est l'endroit où Eva s'asseyait chaque dimanche, au comptoir, lorsqu'elle était toute petite. Une belle tranche de vie partagée avec délicatesse, ce qui rend notre excursion encore plus agréable et surtout, plus humaine.
C'est un cœur à cœur très riche et ô combien important. Il y a l'histoire de l'Alhambra que nous pouvons lire dans les livres et il y a l'histoire de la vie qui ne s'apprend qu'au contact des gens en leur permettant d’ouvrir leur cœur….en ouvrant nous-mêmes le nôtre.
Nous reprenons le bus pour nous rendre à l'Alhambra afin de remplir nos yeux de ces grandes beautés qu'ont réalisé les hommes et qui ont coûté plusieurs vies. La fierté du devoir, du travail accompli est fascinante. Nous entendons souvent les commentaires de la part de nos passagers qui se demandent mais comment ont fait ces hommes pour réussir de tels chef d'œuvre avec si peu de moyens et pourquoi ne sommes-nous plus en mesure de faire quelque chose de solide... ? Réponse ? Elle semble être la même pour tous...l'appât du gain.
L'Alhambra contient son lot d'histoires, de belles histoires et des histoires d'horreur. Il semble qu'encore une fois nous n'ayons pas appris de l'histoire : trancher la tête de son frère était sadique mais à travers les âges, nous n'avons fait guère mieux.
Par contre, nous ne pouvons nier tout ce travail d'orfèvre qui a été fait avec passion et avec tant de génie pour réussir à conserver ces trésors et nous permettre d'en découvrir encore aujourd'hui ses beautés. Chacun, à sa façon est subjugué par l'harmonie des lieux, même si nous savons maintenant qu'il n'était pas permis aux femmes d'accéder à l'extérieur. Qu'elles devaient se cacher derrière des grillages. Il n'en reste pas moins que l'architecture est divin. On peut se questionner à savoir si, à travers les temps, nous avons vraiment évolué?
Après la visite des jardins et de ces riches bâtiments, nous faisons un arrêt chez Alberto pour partager le repas. Les deux groupes se retrouvent et nous mangeons à la hâte pour regagner le navire. Certains ont réservé le spectacle de Flamenco alors vite, vite, au navire.
Le trajet se fait sous le signe du sommeil et de la tranquillité.
Jean-François, France, Johanne et Claudette ont profité d'un spectacle haut en couleur, en sons et en beauté. Les danseurs de flamenco font honneur à la réputation des espagnols en ce domaine. Ils reviennent enchantés.
Demain sera à nouveau une belle journée.
Le retour approche à grands pas...
À bientôt
Lek et Andrée