Jour 3, 7 octobre 2014
Après une nuit réparatrice, tout le monde était prêt à découvrir la belle ville de Madrid et l’Escurial qui nous laissaient perplexes sur ce que nous allions y découvrir. Et bien, nous avons d’abord trouvé notre guide, charmant, intéressant et ô combien instruit. Gaétan avait tant à nous raconter tout au long de notre périple. Ce fut un bonheur de l’avoir avec nous toute la journée. Naturellement la place du récit est beaucoup trop courte pour y écrire tout ce qu'il nous a raconté mais nous en partagerons un peu avec vous.
On nous a instruit sur l’arène de Madrid où il y a encore des toréros et des taureaux qui se donnent en spectacle pour le plaisir, de moins en moins de spectateurs, le soccer devenant de plus en plus populaire et on s’entend, les joueurs sont beaucoup mieux rémunérés que les toréros. La flamme s’éteint doucement. Les élevages de taureaux sont encore importants, afin d’avoir un taureau choisi pour la confrontation, il y en aura des milliers dans les champs. Malheureusement, l’élevage de cette race particulière, ne sert qu'à trouver LE bon taureau qui pourra se rendre dans l’arène, ils ne peuvent servir à la viande. Et pour qu'un toréro soit reconnu, il doit être vainqueur du combat à Madrid. L’édifice en lui-même peut contenir 23,000 spectateurs et on peut distinguer dans son décor, un petit accent arabe. Pourtant les arabes n’ont jamais aimé ce spectacle.
Vous verrez dans les photos, un magnifique édifice blanc qui servait autrefois à la poste. Vous comprendrez qu’avec la venue d’internet et des courriels et textos, les lettres d’amour voyagent de façons différentes alors la poste n’a plus les mêmes lettres de noblesse qu'elle a déjà eues. L’édifice devenu trop grand pour ses fonctions, il abrite maintenant la mairesse et son conseil. Mairesse, qui selon Gaétan, terminera bientôt son règne parce que ses actions ou devrais-je dire, son inaction, ne devrait pas la ramener à son poste suite aux prochaines élections.
La ville est à se déguiser de ses plus beaux atours, pour une fête le 12 octobre qui sera la première prise de parole du nouveau roi Felipe 6, qui fera son apparition en compagnie de son épouse, Laetitia.
Madrid était en 850 un Émirat, celui de l'Émir de Cordou. En 1085, le roi de Castille va conquérir Madrid aux mains des musulmans. L’Espagne se divisait en plusieurs royaumes, unis, à cause des mariages. Comme entre autre l’union de Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille. Ils ont eu 4 filles et 1 garçon, ce dernier, mort jeune. Donc, une de leur fille, faute de garçon, a hérité du trône. Jeanne la folle, était déjà mariée à Philippe, le beau, deHabsbourg, à eux deux ils ont donc régné sur l’Espagne, l’Autriche, l’Allemagne, la Hollande. Ils ont eu un fils, Charles Quint, qui a eu une grande influence sur l’Espagne. À ce moment-là, la cour du roi était itinérante. Le roi se déplaçait donc de ville en ville avec tout son personnel et tout le tralala, vaisselle, lits, meubles etc. Le fils de Charles, Philippe 2 a donc choisi de s’établir à un seul endroit, soit à Madrid. Aucun écrit n’explique encore aujourd'hui, son choix de Madrid, qui n’était ni sur un fleuve, ni en bord de mer. Suite à son choix de Madrid, il a décidé de construire un palais où les rois et reines pourraient reposer après leur mort. De là est né l’Escurial. Philippe y vivait de façon plutôt sobre et modeste, selon ce que nous avons pu constater lors de notre visite. Par contre, les rois après leur mort étaient entourés de faste et de matériaux luxueux et de grande qualité. Mais cette partie s’est faite sous le règne du fils de Philippe 2. C’était fabuleux de pouvoir admirer les tombes entre autre de Charles Quint et de tous ceux et celles qui lui ont succédé. Nous avons partagé un moment de l’histoire extraordinaire des Espagnols en compagnie de nos deux excellents guides, Gaétan et Carmen, qui est, elle aussi, férue d’histoire et bonne communicatrice.
Voici quelques informations intéressantes sur Madrid. Elle est devenue capitale de l’Espagne en 1561. Au début de son règne de capitale, elle comptait 10,000 madrilaines. Il lui a fallu très peu de temps pour voir sa population s’agrandir à 100,000 habitants.
Sur la Playa Major, vous pouvez avoir un appartement, mais, votre balcon ne pourra jamais vous appartenir afin que les spectateurs puissent y trouver une place lors d’événement sur la grande place. Ils achètent donc des billets, et le soir venu, ils cognent à votre porte, traversent votre salon et se rendent sur le balcon pour assister au dit spectacle.
1851, année de l’ouverture de la très belle gare d'Atocha, qui maintenant a cédé sa place à la nouvelle gare ou les TGV partent et reviennent chaque jour, depuis 1992. L’ancienne gare s’est dotée de magnifiques jardins intérieurs pour lui permettre de conserver un statut important dans la ville de Madrid.
La ville est relativement calme, l’architecture est magnifique. Peu de nouveaux édifices viennent atténuer la beauté des anciens immeubles gracieux qui se dressent, encore tout propres, depuis déjà fort longtemps.
Sous le règne de Charles 3, Madrid a vu naître son jardin botanique, ses fontaines, il était très axé sur la nature.
En route vers l’Escurial, nous avons pu admirer une croix, qui se dresse dans la vallée des morts. Franco, le dictateur y est enterré. Il semble que ça crée un grand malaise chez les espagnols, ils ont demandé à ce qu'il retrouve sa femme, là où elle est enterrée mais la famille refuse.
Philippe 2 qui a fait ériger l’Escurial a vu de son vivant toute son œuvre réalisé. Fait intéressant, il a pris part aux décisions, il a mis des notes sur les plans des architectes.
Nous avons regagné l’hôtel avec notre extraordinaire chauffeur, certains se laissant bercer par la route et certains autres rêvassant à ce qu' ils venaient de voir. Chacun, content de ce qu’il avait découvert.
La température s’est avérée un peu fraîche à Madrid ce matin mais elle a fait mentir Pascal, notre guide, à l’Escurial où le temps devait être frais mais le soleil nous a tenu au chaud. Personne n’a souffert de faim, notre dîner et notre souper étaient excellents. C’était encore un grand bonheur que de partager cette journée avec un groupe aussi docile et charmant.
À demain et merci de nous lire.
Andrée