Nicaragua 2013 - 10e récit

Quand Georges et moi nous présentons au restaurant pour le petit-déjeuner, Élisabeth est déjà attablée face à la mer. Confortablement installée avec son café nicaraguayen, elle enregistre ses souvenirs sur sa tablette. Aucune consigne n'a été donnée pour la prise des repas au Aqua, afin que chacun profite de sa totale liberté sur cette belle plage. Tout le monde y va donc à son tempo. Un peu d'activité a cependant été prévu pour animer ce séjour repos. Aujourd'hui, nous serons escortés pour une randonnée au haut de la montagne locale, le Pie de Gigante, où nous pique-niquerons en admirant la superbe plage de notre resort, la plage Redondo. Ernesto, l'heureux élu qui portera notre couverture de pique-nique et la nourriture, nous donne rendez-vous à sa station de travail, devant les kayaks de mer, à 10 h 00. En fin de compte, nous escaladerons plutôt le monticule de la tour de communication informatique, toute aussi haute que le rocher Pie de Gigante, mais dont l'inclinaison est beaucoup moins accentuée que celle de 90 degrés du rocher calcaire. De cette hauteur, nous dominons la baie et sa magnifique plage, et voyons le complexe hôtelier sous un tout nouvel angle. Le responsable du restaurant nous avait préparé des sandwichs au rôti de boeuf, des quesadillas et un pico de gallo. À cet endroit se trouve aussi la cabane du serveur informatique de l'hôtel ainsi que son énorme réservoir d'eau. Le tout bien gardé par un agent de sécurité permanent qui a, tout autant qu'Ernesto, été invité à partager notre lunch. Ce fut une agréable expérience.

De retour à notre villa, Georges et moi entamons la montée des escaliers/sentiers vers le spa pour notre rendez-vous massage. La session de massage en question avait été négociée, pour notre clientèle, dans notre contrat, à 50 % du tarif affiché. Une heure de massage total au coût de 25 $ US par personne, une vraie aubaine! Surtout dans l'environnement dans lequel les services sont fournis. De cette hauteur, nous dominons encore une fois toute la baie et, la villa spa étant construite avec seulement trois murs, le quatrième étant ouvert sur l'océan avec pour seul écran un rideau voilé, le charme vous envoûte dès l'arrivée. On nous accueille avec des débarbouillettes rafraîchies à la lavande et on nous demande de remplir un petit questionnaire quant à nos préférences en matière de traitement, puis on passe en revue la variété d'huiles offertes pour l'exercice. Leurs odeurs sont toutes absolument exquises, mais nos choix se portent sur le jasmin et les amandes. L'heure passe terriblement vite et c'est déjà chose du passé.......... Il est temps de passer à la prochaine activité. Nous avions originalement prévu marcher jusqu'au village de pêcheurs voisin, Gigante, pour y admirer le coucher de soleil, dans la baie Amarillo, et y distribuer les petits cadeaux que nous avions apportés pour les enfants. À notre surprise, la directrice générale Natalija avait décidé de nous accompagner et nous a gracieusement offert la voiture de l'hôtel pour nous y conduire plus confortablement. Nous avons donc eu l'opportunité de visiter le village d'un bout à l'autre, de voir les surfers perfomer sur les vagues de la plage publique et de prendre un verre dans un bar local situé au bord de l'eau, tout en admirant un autre beau coucher de soleil et trois vaches sorties de nulle part, déambulant nonchalamment sur la plage, jusqu'à nous. Situation assez cocasse qui nous a bien fait rire. Ici, les gens vivent paisiblement avec leurs animaux et personne ne semble s'offusquer des allées et venues de ces belles dames. Nous avons par contre remarqué l'invasion des gringos surfers dans tout le village. Les bars et les auberges poussent comme des champignons. Évidemment, ça apporte et injecte un peu de sous dans l'économie locale, mais le changement semble se faire au détriment des us et habitudes locales quand le compresseur américain passe par là! Cette partie du pays est reconnue pour ses vagues de surf et plusieurs compétitions y sont tenues annuellement. Les choses ne seront plus jamais comme elles étaient avant la découverte de ces vagues de compétition. Enfin, espérons pour le mieux. De retour pour le souper, la conversation est alimentée par notre petite escapade au village et la découverte de la vie de la majorité des Nicaraguayens qui semblent heureux de leur sort. Oui ils sont pauvres, mais ils ne meurent pas de faim, n'ont pas froid et vivent selon les habitudes ancestrales indigènes qu'ils aiment. Le manque le plus évident dans les villages éloignés est la difficulté à s'instruire. Espérons que le gouvernement en place, et ceux qui suivront, continueront leur progrès vers une éducation universelle nationale. De notre côté, nous avons été fiers d'avoir contribué un  tant soit peu au bonheur momentané de quelques enfants du village de Gigante.

Sur ce, un clin d'oeil au coucher de la lune.

Bonne nuit et à demain.
 
Annie