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10e récit - 7 novembre - Ndebele

On se lève à Johannesburg ce matin avec une superbe température idéale pour voyager.  Beau soleil mais pas trop chaud juste bien!

Tout le monde est de bonne humeur comme d’habitude et on blague en attendant notre autobus qui est en retard ce matin.  Bon pas trop le choix mais un peu dérangeant compte tenu que j’avais décidé d’ajouter une visite intéressante de la mine de diamant de Cullinan près de la ville de Pretoria.  La Mine Premier est une mine de diamants souterraine possédée par Petra Diamonds.  Elle se situe près de la ville de Cullinan, dans la province du Gauteng, à 40 kilomètres à l'Est de Pretoria, la capitale de l'Afrique du Sud.

Fondée en 1902, la mine est rebaptisée Mine du diamant Cullinan en novembre 2003, lors de la célébration de son centenaire.  La mine devient en effet célèbre en 1905, lorsque le diamant Cullinan — à l'époque le plus gros diamant jamais trouvé  — y est découvert.

La mine continue d'être à l'origine de grands diamants, qui pèsent fréquemment plus de 10 carats.  Elle a ainsi produit plus de 750 pierres de plus de 100 carats, 130 de plus de 200 carats, et plus du quart des diamants connus de plus de 400 carats.  Cette mine est également la seule mine connue où des diamants bleus furent trouvés.  C’est aussi la seule mine que l’on peut visiter en Afrique du sud.  La visite fût des plus intéressantes et nous avons terminé dans la zone la plus dangereuse de la visite, la bijouterie où nous pouvions voir et acheter des diamants ou bijoux.  Plusieurs ont suivi la devise de Pierre Diamond, faites-vous plaisir vous avez le droit au bonheur!

Nous avons ensuite continué vers notre endroit pour le lunch et où aujourd’hui, nous aurons la chance de découvrir un volet plus culturel en visitant le peuple Ndebele.  Je vous informe un peu sur ce peuple et son art vraiment unique.

Les Ndebele sont peuple modèle en sociohistoire, dont l’admirable œuvre de résistance à l’oppression coloniale et raciale est jumelle de l’essor de sa culture si unique.  Une honnêteté cependant à l’imagerie carte-postale: la justesse de la place centrale qu’elle semble accorder à la femme dans le monde ndebele et la réelle emprise esthétique qu’elle a sur ce monde…  Car ce qu’on appelle « art ndebele », et qui depuis quelques années a atteint la reconnaissance internationale, est bel et bien de l’industrie des femmes seules.

Les habitudes vestimentaires chez les Ndebele sont extrêmement codées.  Chaque "look" signale un statut ou un âge social et chaque nouvel accessoire ajouté ou retiré est la marque d’un pallier franchi.  Voici quelques repères : jusqu’au mariage, la jeune fille arbore une tenue légère et relativement "sexy" et qui consiste en une simple jupette perlée et un collier- bustier lui aussi en perles de verre.  Durant sa période d’initiation elle orne ses chevilles d’Isigolwani, les magnifiques cerceaux colorés obtenus en enroulant de l’herbe et du coton autour d’une bobine avant de la recouvrir de perles puis de la bouillir dans de l’eau sucrée pour les rendre consistant. Séchés au soleil ils se déclinent aussi en bracelets et en d’énormes parures rondes qu’on superpose pour se recouvrir entièrement ou partiellement les bras, les jambes, la taille et le cou. Ils sont l’apanage de la jeune femme au sortir de sa cérémonie d’initiation… ou de la jeune mariée dont l’homme n’a pas encore achevé la construction de "sa"maison.  Une fois qu’elle intégrera ce toit, elle pourra enrichir sa panoplie du fameux Idzila, le collier à spirales en laiton qui vaut aux Ndebele de partager avec les femmes Kayan de Birmanie, le surnom de « femmes girafes.»  Le port de l’Idzila signale l’attachement de la femme à la maison et à son homme. Selon que le mari est plus ou moins fortuné, elle s’en parera aussi en quantité les poignets et les chevilles.  Elle ne tombera cette « alliance » indigène qu’à la mort de l’homme.  Le point culminant du mariage, qui est la naissance du premier enfant, est signalé par le port d’un tablier « à 5 doigts... ».  Et pour finir il y a le Nguba, grand et lourd pagne à bandes de couleurs (noir-mauve/jaune/bleu/rouge : ordre quasi-immuable), attribut des femmes mûres.  Bien évidemment cette description ne prétend pas l’exhaustivité et il existe moult autres objets de sens : les pagnes perlées (Lighabi pour les garçons, Amaphothe pour les filles), les couvre-chefs, les ceinture de perles etc. C’est aussi le cas des célèbres tabliers successifs qui rythment le cycle de la jeune fille, avant qu’un art exquis de la broderie ne vienne, en temps opportun, y consigner les événements marquants de son expérience de mère : le bonheur que lui procure l’initiation de son fils ou la douleur de devoir le laisser partir une fois qu’il est devenu homme…  Principal élément de prestige entrant dans la confection des produits, la perle de verre qui depuis son introduction à l’intérieur des terres vers - 300 a peu à peu gagné sur les modèles de perles en matériaux naturels.  Elle est utilisée aussi dans la fabrication d’autres produits tel que la légendaire poupée conique ndebele (qui symbole à elle seule l’école de vie et de beauté morale et physique à laquelle sont mises très tôt les petites filles) et les bâtons de danse qui servent dans les cérémonies d’initiation. 

La confection des vêtements échoit aux femmes seules et les hommes outrageusement absents des prospectus, étaient dans le temps habillés par elles avec le même souci de stylisme.  La beauté de tous ces accessoires n’a d’égal que le charme de la symbolique.  Mais aujourd’hui le sens se perd et l’industrie du vêtement ne sert guère plus que les mises en scène touristiques.

Pour finir, il faut noter que le travail décoratif concerne tout l’édifice : les portes, les façades principales, les parois latérales et même la surface intérieure.  Rendu populaire depuis la fin de l’apartheid, ce savoir-faire est vite devenu une source d’inspiration pour les arts appliqués et le bel art et on ne compte plus les « d’après ndebele …». 

Tous ont été très impressionnés par ces femmes et la signification précise de leur art. 

La pluie avait cessé et nous avons continué vers notre endroit pour la nuit.  Un petit bris mécanique nous a retardés un peu mais grâce à la réparation temporaire faite par Charles, un de nos voyageurs, nous avons pu parcourir les derniers milles nous séparant de notre hôtel. Heureusement!

Nous sommes donc arrivés à Pilgrim’s Rest où nous nous installons pour la nuit.  Un village tout à fait unique du temps de la ruée vers l’or.  Authentique à souhait.  Je suis à vous écrire ce soir dans le salon et imaginez un téléviseur comme dans le temps de mes grands-parents et en noir et blanc.  Nous reculons dans le temps dans cet endroit typique de l’Afrique du Sud.

C’est le temps d’aller au lit.  Je dois vous aviser que les photos depuis hier ne se chargent pas rapidement et que je devrai attendre encore demain pour continuer de les charger pour vous les partager.  Elles sont belles mais elles tarderont encore un peu...

Bonne nuit

Louise

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