18e récit - mercredi le 29 avril - Lhassa excursion dans la région et monastère Tsurphu
Nous quittons Lhassa ce matin pour aller vers les montagnes voir un autre lac sacré. Le temps n’est pas trop clair et il fait assez froid. Nous sortons de la ville et nous découvrons des grands champs de culture. De plus, nous sommes tellement chanceux car les villageois sont dans les champs à préparer la terre à être cultivée. Pour préparer cette terre, ils utilisent les chevaux, les yaks et les hommes. On se croirait en Abitibi au début du siècle…
Nous devions nous rendre au lac sacré Namtso mais la neige débute et comme on doit monter à plus de 7000 mètres d’altitude, Dino demande à son assistant de valider les conditions routières. Fort heureusement pour nous car la neige tombe abondamment et le col pourrait être fermé et nous bloquer de l’autre côté. Nous décidons donc d’abandonner ce périple et Dino nous propose une autre région ou la température devrait être plus clémente. Nous rebroussons donc chemin et nous nous dirigeons vers le monastère de Tsurphu. Situé à une altitude de 4300 mètres et est à 100km de Lhassa, à l'ouest et au-dessus de la vallée du Tolung. Fondé en 1189 par le premier karmapa, il est depuis le siège de l'ordre, une branche très importante de l'école Kagyüpa dont ils sont les chefs spirituels Gourous des princes Mongols et des empereurs de Chine, les karmapas vont propager le bouddhisme et leur autorité spirituelle hors des frontières du Tibet; ce faisant, ils amassent à Tsurphu des trésors inestimables.
Alliés au roi du Tsang, ils freinent la montée du pouvoir gelugpa au Tibet central jusqu'à ce qu'un renversement d'alliance entraîne la mise à sac du monastère par le 5ème Dalaï-lama et ses alliés mongols au XVIIe siècle. Comme tant d'autres, Tsurphu, l'un des plus puissants et des plus riches monastères, fut totalement détruit en 1966, durant la Révolution culturelle ; les moines, aidés bénévolement par des villageois et des nomades du Namtso reconstruisent le temple principal, les appartements du karmapa et une maison d'hôtes.
L'actuel 17ème karmapa vit en Inde. Avant la révolution culturelle, il abritait un millier de moines ; il en compte aujourd’hui une centaine. Un escalier de pierre conduit au temple d'assemblée, sur les murs latéraux, fresques des 16 arhats; dans le fond des stupas funéraires, une statue du 8ème karmapa avec son bonnet noir et trois statues de bouddhas. La résidence du karmapa se trouve dans les étages au-dessus; au 1er, la salle où il donnait la bénédiction tous les après-midis; au 2ème, par un escalier de fer, ses appartements personnels.
En contournant le temple par la gauche, on continue la visite par une série de 5 chapelles dédiées à des divinités protectrices, alignées le long d'une véranda. Peintes en noir (Mahakala protège Tsurphu), orange, rouge (protecteur ailé de la secte Kagyu), bleu et à nouveau rouge, des moines y chantent sans arrêt. Aujourd’hui c’est notre jour de chance: nous avons assisté en direct à un rassemblement dans le monastère de moines qui se recueillent et chantent. J’ai pris quelques vidéos car c’était unique. Dino ainsi que son assistant n’avaient jamais vu une telle cérémonie d’où notre chance de voir et d’écouter les prières récitées et la musique jouée.
Un superbe arrêt et nous nous arrêtons dans le restaurant de la ville. La nourriture y était très acceptable on se rabat sur les nouilles dans ce type de restaurant local qui est pour les locaux…
Durant le repas partagé avec beaucoup de plaisir, nous avons eu le plaisir d’échanger avec des moines tibétains. Les photos parlent d’elles-mêmes (quand vous pourrez les voir...)
De retour en fin d’après-midi à notre hôtel. Nous nous remettons à peine de la tragédie et il faut dire qu’ici les nouvelles sortent au compte-goutte. Je pense qu’au Québec on en parle plus et qu’ici on n’a que souvent les mêmes photos… Nous allons commencer à avoir un peu plus de nouvelles sur notre programme de la journée de demain, et voir ce que nous pourrons faire car le Tibet est fermé à tous les touristes, depuis le tremblement de terre.
Une fois de plus, nous avons été chanceux d’avoir pu se trouver un hôtel pour la nuit dans ce secteur. Mais impossible déjà en soirée la route était dangereuse.
Merci à vous tous et toutes!
Louise