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10e récit – 11 septembre - Durnstein/Melk

Ce matin, il fait gris.  Le vent nous ébouriffe les cheveux et nous signifie qu'un manteau est de mise avec le petit foulard.  Pas de réveil brutal du téléphone.  Simplement la mélodie intérieure qui nous dit : lève toi, il y a encore de belles choses à voir aujourd'hui.  En effet, elle avait bien raison cette petite voix.  Nous sommes à distance de marche de ce petit village au nom qui sonne la campagne autrichienne.

Vite, vite, on veut gravir un coin de montagne pour se montrer qu'on a conservé la forme, malgré quelques petits abus de gourmandise.  Pour s'y rendre, on nous invite à longer un chemin étroit, réservé aux touristes et aux amants de ce village, qui viennent y relaxer.  Une petite fille y traîne son chien et son grand papa pour peut être aller déguster une glace.   Même les chiens apprécient l'endroit, peu importe la race, peu importe d'où ils sont, ils aiment se disputer un ballon, jetez un œil sur les photos.  Le village ne comporte que deux rues mais quelles rues !  A chaque porte on remarque des détails délicats de fleurs, d'enseignes merveilleusement bien gravées, des odeurs d'abricots qui donnent aromatisent cette liqueur spéciale fabriquée dans les environs.  On y fait quelques achats oo on se contente de respirer et de vivre le village.

Un groupe d'occupants du navire se détache afin de parcourir la distance jusqu'à Melk, à bicyclette.  Belle initiative mais nous les regardons partir en espérant que le ciel ne leur tombe pas sur la tête en route.  Chantal, Yves et moi les envions un peu de se permettre cette escapade.  Étrange comme tout est à la portée lorsqu'on se trouve sur Scenic : un autocar, des chocolats de Vienne, des bicyclettes,  et quand il n'y en a plus suffisamment, et bien, on les fait livrer par camion.  Presque tous y trouvent leur compte.  Trêve de rêverie, nous nous glissons à bord et repartons vers une autre destination.  Nous aurons bien le temps de rêver, considérant que nous ne quitterons le navire que trois jours plus tard, il y a donc encore beaucoup à voir et beaucoup à profiter.

Afin de déguster chaque bouchée de paysage, je m'installe sur le sundeck et prend des photos en souvenir de ce passage sur le Danube.  Vous pourrez admirer les vignobles, bien assis à flan de montagne, on dirait des rizières.  Le travail minutieux de l'homme permet la qualité du produit qui sera dégusté plus tard.  Aussi haut perché, il faut du courage pour arriver à faire la récolte de ce fruit précieux.  À chaque détour de ce fleuve aux couleurs profondes de différentes teintes de vert.

Suite à un diner de fruits de mer aux odeurs et aux goûts exquis, nous nous dirigeons vers le car pour aller découvrir l'abbaye de Melk et profiter d'un coucher de soleil dans un lieu niché au haut d'une montagne.

Nous rejoignons notre guide Stéphanie, toute jeune, toute jolie et d'une grande douceur.  Elle nous fait traverser des lieux où l'impératrice Marie-Thérèse est venu en visite avec son mari François Étienne de Lorraine a plusieurs reprises et où sa fille, Marie-Antoinette a séjourné la veille de son mariage avec le roi Louis XVI.

Il semble que la vie des moines était bien différente de celle que nous connaissons maintenant. Les moines de Melk dormaient toute la journée parce que les jeux de cartes occupaient toutes leurs nuits.  Une réforme venant d Italie à été apportée afin que les nouvelles règles soient instaurées dans tous les monastères, celui de Melk à titre d’exemple.  Et c'est depuis ce temps, qu'une discipline fut instaurée et que les moines se  consacrent à la prière.

Dans notre promenade à travers ce riche monastère, on découvre des objets du culte qui ont été offerts par des visiteurs importants tels que Marie Thérèse.  Chaque objet est recouvert d'or et enjolivé de pierres précieuses.  Ce sont encore les originaux que nous y voyons, protégés sous des cubes de verre.

Une chape se tient toute droite et paraît encore neuve mais pourtant... Elle pèse 8 kilos, cela a nécessité trois ans de travail pour la broder de fil d or. 
Vous pourrez voir sur les photos, une copie de cercueil qui fut offert à chaque village qui en reçut deux, un grand et un petit.  Ils s’ouvraient par le fond pour laisser tomber la dépouille afin de pouvoir le réutiliser.  Cette pratique dura trois mois environ.  Les villageois étaient très en colère lorsqu'ils découvrirent  le stratagème de l'église.

Nos pas nous guident vers la bibliothèque.  Nous entrons à pas feutrés par respect pour toute l'histoire, pour toutes les connaissances qui sont déposées sur chaque rayon.  Les livres sont encore utilisés aujourd'hui mais il est interdit d'en sortir à l'extérieur des lieux.  Les détails d'architecture y sont impressionnants.  On aperçoit un escalier en colimaçon caché sous une délicate barrière de métal aux motifs façonnés avec goût.  On dirait l'escalier qu'emprunte Harry Potter pour rejoindre son mentor.

La visite se termine et nous regagnons l'autocar afin de nous rendre à Aggstein, niché au haut d'une montagne.  La route est magnifique le long de ce fleuve qui inspira Strauss dans sa merveilleuse composition du Danube bleu.  Des petits hauts le cœur se font sentir en gravissant le chemin étroit qui serpente la forêt.  Nous sommes impressionnés par la qualité de conduite de notre chauffeur.

Le coeur est à la fête.  Des musiciens nous attendent et de gentilles dames nous accueillent avec liqueur d'abricot, vin et bière.  Proust mes amis !  À votre santé !  Il faut savoir reconnaître que les québécois sont timides lorsqu'il s'agit d'ouvrir la danse sauf lorsqu'on commence à avoir un âge plus vénérable.  M. Graveline s'en donne à cœur joie avec son amoureuse sur la piste de danse.  Quel délicieux spectacle !

Hymne à la beauté, suite et fin.

Je me glisse en haut de ces fortifications. Un spectacle d'une grande beauté m'attend dans chaque fenêtre, dans chaque petit trou où j'ose me glisser afin d'admirer ce que l'homme n'a pas créé.  Depuis notre arrivée, nous découvrons des objets, des lieux, façonnés à la sueur des hommes qui laissèrent leurs empreintes pour les générations à venir.  Mais cette fabuleuse nature, qui a vu naître des générations et des générations d'hommes et de femmes qui créèrent l'histoire a conservé sa force et ne s'est jamais départi de ses apparats sauf bien sûr lorsque l'homme en a décidé autrement.  Le spectacle haut en couleur, de verts chatoyants offerts à l'œil d'admirateurs fascinés par chaque détail, fait partie intégrante de la beauté du monde. Cette nature a inspiré les grands peintres de ce monde, les compositeurs et tous les conquérants qui souhaitaient s'enrichir d'un lopin de terre de plus que ce qu’ils possédaient déjà.

Elle nous nourrit cette nature, nos ventres mais aussi notre âme et nos esprits.  Sa grande générosité a permis à l'homme d'accéder à une meilleure qualité de vie, elle lui a permis de bâtir, de se protéger contre vents et marées jusqu'à ce que parfois elle n'en puisse plus de nous supporter et se secoue vivement afin d'arriver à se protéger elle-même.

Merci la vie, merci au créateur de cette œuvre magnifique pour l'extraordinaire toile sur laquelle nous peignons.  Nous ajoutons notre touche de couleurs selon notre propre vie.  Merci de continuer à nous accueillir malgré parfois, souvent, le manque de respect que nous avons.

Ne tuons pas la beauté du monde.  Faisons de la terre un grand jardin pour ceux qui viendront après nous.

La vie est précieuse et de courte durée.  Mes pensées vont à mes amis Nancy et Claude qui souffrent leur vie suite à la perte de leur fils et dont les funérailles seront célébrées aujourd'hui.  Merci Luc et mes précieuses filles de les accompagner dans ces moments difficiles, je suis avec vous.

Profitons de chaque moment qui nous est offert gracieusement.


Andrée

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