3e récit - 4 septembre - Prague
Rendez vous avec le soleil et notre historien dès 9:00 à la réception de l'hôtel. Chacun arbore son sourire du dimanche. Nous sentons ici la satisfaction de la nuit de sommeil dans les bras de Morphée. Monsieur Jean-Pierre nous souligne qu'il a dormi dans le bran de scie...il a dormi comme une bûche. C'est sur cette note joyeuse que nous débutons notre journée.
Je pourrais vous raconter l'histoire, vous savez, celle là que nous lisons dans les livres, avec les dates que nous retenons peu, parce que Martin, notre guide, en connaît tout un chapitre de dates. Il est si intéressant et il connaît tant de choses. Mais en fait, je n'aurais pu tout retenir. Je vais donc vous raconter l'histoire qui touche, celle qui a fait vibrer chacun au cours de cette journée, avec quelques détails.
En avant petits soldats, c'est une journée au pas : nous parcourrons cette ville en marchant. Vous savez, nous avons parmi nous, un petit soldat né en 1929, il a fait le parcours sans plainte, sans bruit, sans vraiment s'asseoir sauf pour dîner… Quel bel exemple à suivre! Vous avez toute mon admiration monsieur Graveline. Et c'est magnifique de constater comme l'histoire vous intéresse à travers les mots de Martin. Merci à vous.
Certaines notes sont importantes parce qu'elles sont le reflet de ce peuple qui a dû renoncer à tant de choses, pas tant pour que d'autres se les approprient mais bien par pure violence. Pouvez-vous croire que sous Staline, toutes les universités de Prague ont été détruites? Est-ce là où la folie du pouvoir mène ? N'est-ce pas par l'abolition de l'éducation qu'on affaiblit un peuple?
Dans notre visite, nous apprenons que le fabuleux pont Charles est le 9ieme bâtiment le plus admiré en Europe. Je vous laisse deviner quels sont les autres. Tout de même, pour un pays qui suscite l'admiration de la planète, du moins, de notre partie du monde depuis si peu de temps, n'est-ce pas extraordinaire? En fait, la ville de Prague regorge de beautés. D'un tournant à un autre, d'un détour à l'autre, nos yeux n'en finissent plus d'enregistrer des images de grandes beautés, des images de la richesse de création des Tchèques et on pourrait aussi dire des Slovaques qui ont fait partie du décor lorsque nos enfants avaient l'âge de dire le mot Tchécoslovaquie... D'ailleurs, Mme la mairesse est Slovaque. Le raffinement dans l'art de créer des beautés n'a pas été réservé qu'aux pays européens que nous fréquentons plus souvent.
Permettez-moi de vous raconter l'histoire d'un prêtre qui confessait la Reine, qui, comme bien des femmes de l'époque, avait un amant. Monsieur le Roi souhaitait savoir ce que sa Reine avait bien pu révéler en confession. Le curé, fidèle à sa mission, ne voulut pas le raconter au roi. Il fut enfermé, battu, on lui arracha la langue et il en mourut. Comme c'était un crime de tuer un prêtre, il en aurait probablement été autrement d'un simple paysan mais bon, c'était l'histoire de cette époque, le roi dût se débarrasser du corps : il lui mît un boulet au pied et le jeta à la rivière afin qu'on ne le revoit plus. C'était faire fi de la religion et de ses miracles. Des pêcheurs se trouvaient sur la rivière et aperçurent cinq étoiles qui brillaient dans l'eau. Ils repêchèrent le prêtre. Il devint St Jean Depomusène, sa statue se tient fièrement sur le pont Charles, avec une auréole de cinq étoiles. Il fut canonisé il y a peu d'années. Pour ce faire, il fallait qu'il ait fait un miracle. Eh bien, le miracle, c'est lorsqu'ils ont ouvert sa tombe et qu'ils y trouvèrent une langue. Vous pourrez voir comme le paysage est beau de ce fameux pont Charles.
Histoire touchante s'il en est une, est celle de ces juifs qu'un peuple a souhaité éliminer de la surface de la terre. Voilà jusqu'où la folie peut parfois mener. Nous avons parcouru le quartier juif à petit pas, avec respect et retenue. Nous avons appris plusieurs choses mais nous avons surtout frissonné de voir les dessins d'enfants juifs et les photos de ces chers petits qui n'avaient rien à voir dans la folie des hommes. On ne pouvait rester insensible aux millions de noms écrits sur tous les murs de cette synagogue où la liste ne cesse de grandir parce qu'ils en découvrent des nouveaux chaque année. Vous pourrez voir sur les photos la quantité de noms écrits en tout petit mais qui ont laissé leurs traces ici bas.
Je vous partage des informations relatives au peuple juif qui a vécu en République Tchèque. Seulement 10 bâtiments ont été sauvés. Les anciennes bâtisses médiévales ont été détruites avec l’accord des juifs. Il ne reste que 1 500 juifs dans le quartier comparativement à 55 000 avant.
On retrouve 4 synagogues à Prague. La plus ancienne en Europe qui fonctionne encore, le plus grand cimetière juif du monde sauf en Israël. La plus grande variété de synagogues d Europe, le musée juif le plus riche au monde. Le dernier juif a été enterré dans ce cimetière en 1787. Ici, on ne dépose pas de fleurs sur chacune des pierres. Étant donné qu’on croit à l éternité des âmes, les fleurs fanent trop rapidement. On y met donc des roches qui ont longue vie. Aucun n’est enterré ici suite à l holocauste. Le cimetière existe depuis les années 1400. Netaniaou a mentionné que la république tchèque est le plus grand ami des juifs.
Durant notre visite, nous avons eu un moment Johny Cash. Trop mignon de voir M. Doyon murmurer les paroles et sa douce épouse marcher au rythme de la musique. Certains petits espaces accueillent des musiciens qui partagent leur talent avec les passants.
Au cours de nos visites, Martin nous parlait de la problématique qu'ils ont, tout comme nous, face au très bas taux de natalité dans leur pays. Imaginez, leurs cigognes sont paresseuses, il semble qu'il en soit de même chez nous.
Ils ne semblent pas vouloir qu'on mentionne qu'ils sont un peuple de l'Europe de l'Est. Martin a vu dans sa classe universitaire, son professeur mettre une jeune étudiante dehors parce qu'elle avait mentionné que Prague était une ville de l'Europe de l'Est. Oh il y en a qui sont pointilleux...
Nous nous retrouvons en chemin, face à la tour de l'horloge. Oui, nous souhaitons voir les fameux apôtres venir nous bénir chacun leur tour en passant devant leur fenêtre sur le coup de midi, alerté par le cadavre de la mort qui sonne le glas mais...nous souhaitons surtout grimper à son sommet pour aller découvrir à quoi ressemble cette fameuse Prague que nous admirons d.jà déjà d’en bas. Oh, ça vaut le coup d'œil, et ca vaut même les 7 étages qu'on peut grimper à pied. Coup de foudre, éblouissement. Encore svp ! On marche tout autour, tous collés que nous sommes sur notre voisin, on sent son parfum tellement il est près, tellement que le corridor est étroit mais quelle vue. Vous verrez Prague vue d'en haut sur les photos. Imaginez...nous y étions.
On nous dit que le chiffre le plus près du divin est le 9. Nous voyons une inscription indiqué à l'église st François d'Assise 09 juillet 1357 à 5:31. Charade...
Un autre petit encart d'information. La fierté des tchèques... Et bien c'est Leur nature, ça ressemble au Canada selon eux. Il y a même une partie qui se nomme le Canada tchèque.
L'histoire prend fin ici pour aujourd'hui. Pas de date, oo presque, pas de grand nom ou presque mais des images plein la tête et surtout, des vibrations plein le coeur.
Nous avons dîné sur une terrasse, quelques uns à l'intérieur, tout en douceur et avec goût. Mais...que dire de notre souper ? Nous avons eu droit à une fabuleuse cuisine, délicate, bien disposée, avec goût et talent, dans un environnement des plus riches, décoré depuis longtemps avec soin et grandiloquence. Nous avons été servis avec décorum, à la hauteur de la belle clientèle que nous sommes. Bravo, quel choix! C'était après et avant une grande marche, excellente pour la santé et qui nous fera dormir du repos du juste.
Bonne nuit et merci de nous suivre cher vous que nous aimons tant.
Une pensée pour toi mon amie Linda qui prend le temps de découvrir de merveilleux endroits à travers les récits. Un petit coucou à toi mon amie Sylvie, qui a déjà fait la découverte de cet endroit mais qui apprécie l'écriture. Merci pour ton aide. Un câlin à mes deux exemples dans la vie, Francine et Yves, vous qui vous faites un devoir de nous lire et un câlin à toi aussi ma petite sœur, qui rêve de voyage à travers les récits et les photos. Je pense à vous à chacun de mes voyages. Cette fois, j'ai pris la sage décision de vous nommer.
Andrée