5e récit – 27 juin - Tracy Arm Fjord, Juneau et le glacier Mendenhall
Dès le lever du jour, le spectacle commence. Pendant plus de quatre heures, notre navire serpente dans le Tracy Arm Fjord. Que ce soit du balcon de notre cabine, des différents ponts du bateau ou même du confort douillet de notre lit, nous pouvons admirer les attraits d’une nature sauvage à l’état pur. Du vert tendre au kaki foncé, des forêts de conifères à perte de vue se réflètent dans les eaux émeraude du fjord où naviguent ici et là de petits icebergs. Des cascades prenant leur source aux sommets enneigés lézardent les flancs abrupts des montagnes.
Et tout à coup, entre deux masses rocheuses apparaît un gigantesque amas de glace aux reflets changeants. Notre navire semble frôler ce décor époustouflant. Machine moderne issue du génie humain qui côtoie une nature millénaire baignant dans un silence absolu. Puis, nous reprenons notre vitesse de croisière et mettons le cap sur Juneau.
Cette ville qui compte aujourd’hui environ 32 000 habitants, fut à l’origine un camp de prospecteurs parce que de l’or y avait été découvert, est véritablement créée en 1881. Elle fut baptisée en hommage au mineur canadien-français Joseph Juneau, originaire de Saint-Paul-L’Ermite (Repentigny), près de Montréal. Après l’époque des chercheurs d’or, de grandes mines souterraines sont creusées au début du XXe siècle, qui restent en exploitation jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. On peut encore en découvrir les vestiges à l’île Douglas, reliée à Juneau par le pont de Juneau-Douglas. Après un petit tour de ville guidé, notre car prend la route vers le glacier Mendenhall.
Cette formation de glace est vraiment impressionnante. Large d’un mille et demi et d'une épaisseur de plusieurs centaines de pieds, la blancheur immaculée de Mendenhall se découpe magnifiquement dans le ciel bleu azur qui constitue sa toile de fond. Notre groupe en profite pour immortaliser ce moment magique.
Sur la route du retour, nous créons deux équipes qui devront bientôt s’affronter dans un quiz que j'aurai le bonheur d'animer. La première équipe dont le capitaine désigné est Christian Guillet, porte le nom des Golden Eagles. La seconde, dirigée par Jean Chalifoux, s'appelle les Kodiaks. Déjà, la rivalité s'installe. Certains tentent même de soudoyer Mirella pour qu’elle penche en leur faveur. Ça promet! Des cris de ralliement sont scandés. On a tous hâte au premier affrontement qui aura lieu lors de notre prochaine journée en mer.
A bord du Solstice, on se met à table, moment privilégié pour partager les impressions de cette fabuleuse journée et pour se préparer à celle de demain.
Mirella et Dominique