Bonjour à toutes et à tous!
Topo habituel dans un monde inhabituel : on a très bien dormi, le temps est superbe, mais encore très venteux. Après le petit déjeuner, on quitte l’endroit pour se rendre à Merzouga, la porte du désert et notre destination finale pour aujourd’hui. En chemin, nous contemplons les magnifiques paysages et les petits villages avec les belles casbahs, dont on ne peut se lasser.
On s’arrête pour une petite incursion dans la Vallée des roses, surnom donné à la vallée de Dadès au pied du Haut Atlas. Ce surnom provient des haies de rosiers initialement créées pour empêcher les chèvres de s’introduire dans les champs. Ce sont des pèlerins de retour de la Mecque qui auraient apporté la rose de Damas dans la région au Xe siècle. Aujourd’hui, la fleur est devenue un emblème du territoire. Elle est localement consommée sous forme d’eau de rose et exportée sur le marché de l’industrie du parfum sous formes concrètes de roses ou d’essence. Chaque année en avril et mai, des milliers de tonnes de roses colorent le paysage. Tous les matins du printemps, le parfum des roses envahit les sentiers jusque dans les villages. En mai, nous sommes vraiment dans la période de floraison; mi-mai c’est la fin de la floraison et c’est tout bonnement sublime! Le festival de la rose fait la joie des habitants et des touristes et redonne le sourire même aux gens de nature morose. Tout est rose, ma couleur favorite, même les taxis; j’aime vraiment cet endroit et je me fais un plaisir de partager mon bonheur avec mes voyageurs.
Pour l’arrêt suivant, on se permet une promenade dans les magnifiques gorges de Toudra taillées depuis des millénaires et situées à 15 km de Tinghir. Elles sont très fréquentées par les grimpeurs pour leurs parois pouvant atteindre 300 mètres (près de 1000 pieds). Ces parois sont très bien équipées, mais beaucoup sont encore vierges. C’est un paradis pour les grimpeurs, les amateurs de photographie, les cyclistes et les randonneurs. Nous avons fait une belle promenade le long de la rivière Toudgha qui alimente Tinghir en énergie et de nombreux villages de la Vallée de Toudra. Les habitants cultivent ici principalement des dattes, des olives, des pommes, des amandes, des abricots et des céréales.
Nous nous arrêtons pour le dîner dans un petit resto près des gorges où nous nous régalons encore une fois. La nourriture est tout bonnement excellente et très saine avec beaucoup de fruits et de légumes. De quoi se maintenir en forme, après nos longues promenades! Tout le monde se porte à merveille et le voyage est… tout simplement merveilleux!
Nous visitons aussi sur notre chemin les sites de canalisation et d’irrigation de l’eau, ce qui est fort intéressant, quand on sait à quel point l’accès à l’eau potable pouvait poser problème autrefois au Maroc. Les gouvernements successifs se sont donc attaqués au problème et ont fait de gros investissements en la matière. Nous visitons quelques tunnels creusés de mains d’hommes, au pic et à la pelle, c’est impressionnant!
Un autre petit arrêt nous permet de voir la transformation des fossiles qui abondent dans la région et dont on fait de magnifiques bijoux ou encore des meubles uniques en leur genre. Notre guide nous fournit de précieuses explications fort intéressantes.
On reprend la route vers Erfoud/Merzouga — la porte du désert — à l’extrémité de la luxuriante vallée de Drâa, à quelques kilomètres seulement des premières dunes. C’est là que nous dormirons ce soir. Nous logeons dans un très bel endroit, typique comme toujours, et c’est très bon.
J’ai un vrai bon groupe, très sympathique, avec beaucoup d’affinité entre eux, et ce, dès les premiers jours. Cela rend le séjour nettement plus agréable. Avec du sable de fatigue dans les yeux, on se couche tôt, car c’est demain notre départ tant attendu pour le désert.
Bonne nuit!
Manon