Ce matin, direction Göbekli Tepe, site reconnu comme le point zéro de l’histoire par le patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ismaïl, yolda (en route)
Göbekli Tepe est un site archéologique relativement récent et est à ce jour une des plus vieilles ruines connues datant de environ 10,000 ans av. J.-C., situé à environ 15 km au nord-est de la ville de Sanlıurfa. Il est localisé sur le point le plus élevé d’une chaîne de montagnes, le Germus. Le site est visible à des kilomètres à la ronde, et cette situation privilégiée n’est certainement pas un hasard. Göbekli Tepe était connu depuis les années 1960, découvert par un paysan qui travaillait la terre, puis Klaus Schmidt, un archéologue allemand, décida d’en entreprendre la fouille qu’il dirigea jusqu’à son décès en 2014.
Ce site est singulier car auparavant, les connaissances laissaient présumer qu’à l'époque néolithique les humains avaient peu tendance à vivre en société. Ce site a un peu bouleversé cette croyance.
Göbekli Tepe ne présente pas de trace assurée de maisons ni d'activités domestiques permanentes. Il n'y a pas non plus d'indication que les communautés qui l'ont érigé aient pratiqué une agriculture ou un élevage.
Ses structures et l'architecture de type monumental sont présumé être des lieux destinés à l'accomplissement de rituels. Ce site est donc interprété comme un sanctuaire servant de lieu de rassemblement pour des groupes de chasseurs-cueilleurs vivant dans la région alentour, qui s'y réunissent pour tenir des fêtes communautaires.
4 enceintes ont été entièrement dégagées. Elles mesurent entre 10 et 30 m de diamètre. Elles sont composées de plusieurs murs et banquettes concentriques en pierre, rythmés par des piliers en T. Au centre de chaque cercle se dressait une paire de piliers. Ces derniers sont toujours plus grands que les autres et d'une qualité supérieure. La pierre qui les compose est très soigneusement préparée, et ils sont toujours pourvus de sculptures. Les plus hauts atteignent 5,5 m pour un poids de près de 15 tonnes, mais dans l’une des carrières avoisinantes un pilier inachevé mesurait 7 m et pesait certainement presque 50 tonnes.
Ces piliers sont ornés de sculptures représentant des animaux. Les espèces représentées sont variées : des grues, des vautours, des scorpions, des araignées, des aurochs, des gazelles, des renards ou encore des sangliers…
Sur plusieurs piliers en T, on remarque des bras et des mains, sans aucun doute humains. Certains semblent porter une sorte de vêtement repérable grâce à une ceinture, parfois garnie d’une peau d’animal. On peut en effet reconnaître la queue touffue et les pattes arrière d’un renard. Ces piliers constituent donc des représentations humaines très stylisées, la tête étant matérialisée par la partie horizontale de la structure en T.
On vient donc de voir des ruines datant d’il ya 12000 ans! WOW. Rappelons qu’à cette période, les outils étaient très rudimentaires,autant pour sculpter les piliers que les transporter ou encore les sculpter. Il est impressionnant de remarquer l’état de préservation remarquable des diverses sculptures.
sur notre retour vers le centre d’accueil, Bernard trouve une pelle et se met à fouiller le bord du chemin à la recherche d’artefacts. Quelle ne fut pas sa surprise d’en trouver un! Pas aussi vieux que 12000 ans d’âge, mais quand même…. Il devra certainement le remettre au musée;). (Voire photos)
Étant dans notre journée archéologie, On poursuit l’expérience en revenant a Urfa pour se diriger vers le musée archéologique. On voit les stigmates des diverses périodes de l’histoire, le néolithique dont reproduction d’une des enceinte du site de Göbekli Tepe. On y trouve également des sculptures du site préalablement visité également très bien préservées. Ensuite, on traverse l’histoire, passant de la période du bronze à celle du fer, ensuite l’ère romaine puis musulmane. Tout ça avec les explications judicieuses de Yavuz. Belle expérience.
on visitera ensuite le musée de la Mosaïque qui propose de nombreuses mosaïques magnifiquement bien préservées.
Ces musées offrent un remarquable panorama du patrimoine archéologique découvert dans la région d’Urfa, pour la période prénéolithique.
Vers 14 heures, histoire de ne pas briser nos habitudes d’heure de repas, Yavuz nous amène dîner dans un restaurant typique de la région, autant par le décor que le menu. On a un peu besoin d'explications pour gérer notre assiette, mais l’expérience est intéressante. Encore ici, certains ont eu droit a un traître piment dans leur assiette.. ca met du piquant également dans l’atmosphère.
Puis c’est la marche dans les souk de la région. C’est intéressant de voire ces ruelles étroites bondées de gens de la place qui font leurs emplettes. Il ya peu de touristes, que des locaux et des québécois. On y trouvera de tout: épices, nourriture, vêtements et tissus et même…. Des armes à feu!
Les gars font réserve de ceintures bon marché, puis on aboutit dans un ancien caravanserai où on goûtera à un café turc, ou sa variante à la pistache, spécialité locale.
Notre petite marche se poursuit, on admire encore les commerces bordant les rues, jusqu'à la mosquée abritant le lieu de naissance du prophète Abraham (pas celui de la bible) et où jaillit la source de Rohas.
On se déplace jusqu’au légendaire bassin des poissons sacrés (Baliklıgöl ) où, selon la légende, Abraham aurait été jeté au feu par le roi Nimrod, roi de Urfa. Le feu se serait alors transformé en eau et le bois en poissons. C’est pour ça que les carpes de ce bassin sont considérées sacrées. Le bassin se trouve dans la cour de la mosquée de Halil-ur-Rahman, construite par les Ayyoubides kurdes en 1211. C’est un très beau site. Pauline prend plaisir à nourrir les poissons. Ça fait différent des chats.
On revient à l’hôtel, on a un peu de temps pour visiter le centre commercial adjacent, puis on se retrouve pour souper à 20 heures.
demain, on quitte vers notre dernière destination en Mésopotamie.
bonne nuit,
Martin & Sylvie.