Jour 11, 21 octobre, Navigation du Fjord du Saguenay et Ville de La Baie
Après la pluie vient le beau temps bien on ne s’est pas trompé ce matin. Notre capitaine nous avait dit que notre entrée dans le fjord se ferait vers 7 h 00 ce matin et nous étions tous prêts sur les ponts ou sur notre balcon pour admirer cette superbe navigation jusqu’à la ville de La Baie. Une mer calme et un réveil de la nature qui était spectaculaire. Nous avons profité de ces moments de calme et de béatitude tout au long de la navigation. Notre navire est arrivé à La Baie vers midi et nous en avons profité pour aller marcher en ville et sur les belles promenades aménagées. J’avais un groupe qui ont choisi d’aller visiter le parc national de la région en compagnie d’un guide que nous avions trouvé pour faire cette belle excursion et ils ont été enchanté. Plusieurs personnes ont même dit qu’ils pourraient s’y plaire dans ce coin de notre Québec assez pour s’y installer.
Mais le fjord c’est quoi au juste, c’est une vallée glaciaire envahie par la mer : ses eaux sombres et bordées de falaises vertigineuses donnent au fjord du Saguenay un air mystérieux. À la fois mer et rivière, il est envahi par l’eau froide et salée de l’estuaire du Saint-Laurent en profondeur, tandis qu’en surface coule l’eau douce et plus chaude provenant des rivières affluentes et du lac Saint-Jean. Ce secteur couvre 17% de la superficie du parc. Classé parmi les plus longs au monde, le fjord du Saguenay s’étend sur 105 km. Il est formé de 3 bassins délimités par des seuils, dont un peu profond (20 m) à 7 km de l’embouchure. À marée montante, le Saguenay bénéficie de la richesse de l’estuaire maritime par les apports d’eaux salées froides bien oxygénées et chargées de plancton qui insufflent la vie jusque dans les plus grandes profondeurs du fjord.
Notre navigation dans le fjord est un point de rencontre, moteur de la biodiversité. La confluence de l’estuaire du Saint-Laurent et du Saguenay, où se rencontrent les eaux du grand écosystème en provenance des Grands Lacs, du Saguenay et de l’océan Atlantique. C’est une région exceptionnelle du point de vue écologique. Les conditions océaniques se produisant à la confluence du Saguenay favorisent l’éclosion de la vie et la concentration d’espèces situées à la base du réseau alimentaire. La remontée d’eaux froides se produisant à la tête du chenal Laurentien est le processus océanographique le plus important du parc marin. Ce phénomène entraîne vers la surface des éléments nutritifs et du zooplancton, tout en favorisant l’oxygénation de l’eau. Les remontées d’eaux froides au rythme des marées représentent en quelque sorte le cœur et les poumons du parc marin.
L’abondance de nourriture dans les écosystèmes du parc marin attire plusieurs espèces d’oiseaux, de baleines et de phoques. De plus, de nombreuses espèces d’algues, d’animaux benthiques et de poissons sont répertoriées dans le parc marin. Ensemble, ces espèces forment un réseau alimentaire complexe qui soutient l’importante biodiversité trouvée dans le parc marin. Pas moins de 94 espèces de poissons ont été répertoriées dans le parc marin. Ces espèces utilisent une grande variété d’habitats. La plupart d’entre elles sont typiquement marines ou estuariennes; une dizaine sont typiques des eaux douces. Neuf espèces de mammifères marins fréquentent régulièrement le parc marin.
Trois espèces sont des pinnipèdes : le phoque commun, le phoque gris et le phoque du Groenland.
Six espèces sont des cétacés : le béluga, le marsouin commun, le petit rorqual, le rorqual commun, le rorqual bleu et le rorqual à bosse. Le béluga est la vedette au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. La nécessité de le protéger ainsi que son habitat estival a d’ailleurs été un argument convaincant pour la création de l’aire marine protégée en 1998.
Autrefois, les bélugas étaient abondants dans les eaux du Saint-Laurent. On en comptait entre 7 800 et 10 000 à la fin du 19e siècle. Malheureusement, la chasse commerciale intensive au début du 20e siècle a bien failli les faire disparaître. Malgré l’interdiction de la chasse commerciale vers 1950, la population est en déclin. Elle est aujourd’hui estimée à environ entre 1530 et 2200 individus, ce qui en fait une espèce en voie de disparition.
Le béluga a un régime alimentaire varié, se nourrissant de poissons et d’invertébrés. Les femelles gestantes et celles qui allaitent leurs petits doivent combler d’importants besoins énergétiques. Elles donnent naissance et élèvent leurs petits dans ces eaux. La protection de leurs habitats favoris et de leur nourriture est essentielle pour le rétablissement de cette population.
D’autres mammifères marins sont observés à l’occasion : le cachalot, le dauphin à flancs blancs, le phoque à capuchon et la baleine noire. Le globicéphale noir, le dauphin à nez blanc et l’épaulard sont rarement observés
Fait à souligner, des espèces comme le lançon d’Amérique, le capelan et le hareng atlantique, qui vivent en bancs, offrent une nourriture facilement accessible à plusieurs mammifères marins. Certaines baleines « broutent » littéralement ces champs… de poissons!
Cependant, la navigation dans l’habitat des baleines requiert d’autres connaissances et un niveau de vigilance accru. Dans l’estuaire, le golfe du Saint-Laurent et la rivière Saguenay, des règles précises dictent la façon de naviguer dans l’habitat des baleines. Il est important de savoir comment naviguer dans l’habitat des baleines tout en les respectant.
Un peu d’histoire : Depuis des milliers d’années, les humains fréquentent les rives du Saint-Laurent. Des vestiges archéologiques indiquent qu’ils ont vécu sur les rives de l’estuaire du Saint-Laurent et de la rivière Saguenay Saguenay il y a plus de 8000 ans. À cette époque, les chasseurs-pêcheurs étaient intéressés par la faune marine, surtout les phoques, mais aussi les bélugas. Les chasseurs de phoques installaient leur campement d’hiver à plusieurs endroits, comme au cap de Bon-Désir et à la baie Sainte-Marguerite. Ils échangeaient leurs biens avec les peuples de tout le Saint-Laurent, de l’Atlantique aux Grands Lacs, jusqu’à la Baie-James. La région du parc marin a été le théâtre de nombreux échanges. La grande alliance entre les Premières Nations et les Français a été conclue en 1603 à la pointe aux Alouettes (Baie-Saint-Catherine), à l’embouchure du Saguenay. Grâce à cette alliance, les Français ont pu coloniser et organiser le commerce de la fourrure sur une grande partie de l’Amérique du Nord. À cette époque, les peuples autochtones et les Européens échangeaient les fourrures au poste de traite de Tadoussac. Les chasseurs innus du Saguenay ont joué un rôle crucial : en plus de chasser dans cet immense territoire, ils rapportaient à Tadoussac les fourrures des nations vivant plus loin au nord.
Après une belle journée passée à terre, nous sommes revenus à bord pour le souper et le spectacle.
Ce soir le spectacle était réalisé avec un groupe local qui était monté à bord pour faire deux représentations en soirée avant que le navire quitte vers 22 h 00. Nous avons eu la chance de participer à une soirée folklorique très animé qui a valu un « standing ovation » de la part des croisiéristes à bord. Le groupe était sous la direction de Nicolas Pellerin, le frère de Fred Pellerin, un petit gars de St-Élie de Caxton. Ils ont su casser la baraque comme on dit en bon québécois. Vraiment un bon spectacle, différent et amusant.
Une autre superbe journée et demain on nous annonce une autre merveilleuse journée ensoleillée.
Nous avons encore bien hâte à cette autre superbe navigation en longeant les rives de notre beau Saint-Laurent.
Lek et Louise