Bonjour chers lecteurs, parents et amis !
Après un autre très copieux petit-déjeuner, nous nous rejoignons tous dans le lobby de l’hôtel pour partir ensemble à pied visiter le Palais Royal. C’est un majestueux complexe de bâtiments situé sur les rives du Mékong, au coeur de la capitale cambodgienne. Il occupe une surface de 18 hectares. Construit dans un style architectural khmer traditionnel, ce palais sert de résidence principale au roi du Cambodge et abrite plusieurs édifices d’une grande valeur historique et culturelle. Ses jardins luxuriants, ses pagodes dorées et ses sculptures ornées d’or font du Palais Royal un symbole éclatant de l’héritage et de la grandeur du royaume cambodgien. Il se compose de plusieurs pavillons réparties en deux grandes enceintes : celle du Palais Royal au nord, et celle de la Pagode d’Argent au sud. Il n’est pas possible de visiter le Palais Royal puisqu’il est toujours habité par la famille royale. D’ailleurs, aujourd’hui nous savons que le roi est chez-lui puisque le drapeau bleu est hissé sur son mat. Il est présent aussi parce que c’est la Fête de l’Eau et les heureux vainqueurs des courses de bateaux dragons auront l’opportunité de se joindre à sa majesté pour une photo ! C’est pour eux la récompense ultime ! Nous prenons beaucoup de photos du Palais Royal. La Pagode d’Argent ce prestigieux et précieux édifice doit son nom à son pavement composé de 5 000 dalles d’argent, don de Napoléon III, chacune pesant plus de 1 kg.
Notre prochaine visite est le musée national offrant une fantastique collection d’art khmer provenant pour la plupart du site d’Angkor. Le musée et sa magnifique esplanade, construit par les français à partir de 1917, occupe un vaste bâtiment de couleur rouge. Il expose les chefs d’oeuvres de l’art et de l’artisanat khmer. On y retrouve des collections de bronze, des pièces en grès et des pièces en bois. C’est un complément indispensable à la suite de la visite des temples khmers.
Puis, nous nous rendons au marché central, un véritable trésor pour les touristes où nous pouvons y ressentir la vie active et trépidante des résidants. Ce marché, situé sous un grand dôme stylisé en béton, regroupe des centaines d’échoppes et d’étals alignés le long des allées étroites. C’est une véritable caverne d’Ali Baba avec une organisation thématique. Une grande zone rassemble les marchands de tissus, de vêtements et d’accessoires de mode; idéal pour renouveler une garde-robe à moindre coût ! Nous y trouvons des tuniques, des chemises et des pantalons, ainsi que des articles de marque renommée fabriquées localement. Nous en profitons pour trouver de jolis souvenirs dans les échoppes d’art et d’artisanat. Parfois le propriétaire dort sur le plancher, on ne veut pas le réveiller ! Nous y découvrons des sculptures en bois, des miniatures de Bouddhas, de la soie, des cloches, des instruments de musique traditionnels, de la petite vaisselle, des objets et des bijoux en argent ou bien en jade ainsi que des tableaux. L’embarras du choix s’offre à nous. Découvrir les marchés de Phnom Penh c’est aussi un festin de saveurs, d’odeurs, de couleurs et de trésors! Lorsque nous nous approchons du grand espace alimentaire, nous sommes accueillis par une symphonie d’odeurs, parfois agréables, parfois moins plaisantes. Les étals regorgent de poissons frais ou séchés, de viandes variées telles que les cuisses de grenouilles, le poulet, le porc ou le bœuf, accompagnés d’une explosion colorée de légumes, de racines et de fruits tropicaux.
Nous rejoignons notre autobus puisque notre chauffeur nous attend. Il a réussi à se faufiler au travers des rues tantôt fermées à la circulation où remplies de piétons, de scooters, de tuk-tuk et de voitures. Tranquillement, il nous conduit au restaurant Titanic situé sur les rives de la rivière Tonlé Sap d’où nous pouvons voir la course des bateaux-dragons tout en dégustant des plats cambodgiens. La cuisine cambodgienne est un mélange de cuisine vietnamienne, thaïlandaise, chinoise et française. On nous sert beaucoup de riz et des légumes, avec de la viande de porc, de boeuf et du poisson d’eau douce. Les préparations sont agrémentées de citronnelle, de coriandre, de gingembre et du prahoc, cette saumure de poisson, équivalent du nuoc-mâm au Vietnam.
Durant la Fête de l’Eau, lors des compétitions de bateaux-dragons, il peut y avoir près de quatre cents embarcations sur la rivière Tonlé Sap. Ces bateaux-dragons sont effilés, bas sur l’eau, ils peuvent mesurer trente mètres et embarquer jusqu’à quatre-vingt rameurs. Notre restaurant nous donne la vue directement sur ces compétitions, c’est très impressionnant à voir. La course se tient en ligne droite, par deux équipages, sur un kilomètre de longueur. Les hommes de bord portent les couleurs de la ville, de la province, de la personne influente ou de l’entreprise qui a fait équiper le bateau. Les encouragements des spectateurs répondent aux cris des équipages et au claquement des pagaies. De nombreux bateaux ne concourent pas pour la victoire, mais pour le simple plaisir de participer à un évènement durant lequel les cambodgiens sont tous partie prenante. On cherche aussi à faire mieux que la dernière fois. Ainsi, l’ambiance est à l’émulation, pas au combat. Il faut certes dominer l’adversaire, dans la mesure du possible, mais la défaite n’est pas humiliante, elle est une part inévitable du jeu !
Ensuite, nous visitons le site Choeung Ek, le site d’extermination des prisonniers du régime de Pol Pot ayant été détenus et torturés dans la prison S-21. Avant de devenir le centre d’exécution des Khmers rouges, le site Choeung Ek était un cimetière chinois. En arrivant sur le site, nous voyons un mémorial érigé sous la forme d’un stupa avec des côtés vitrés permettant de voir les crânes humains des victimes des Khmers rouges. Sela nous raconte l’histoire du régime de Pol Pot et de la dictature, déguisée sous forme de démocratie, responsable de cette abomination transformée en génocide et responsable de la mort d’environ trois millions de cambodgiens à travers le pays. Ils auraient découvert 129 fosses communes dont 80 ont été fouillées. Aujourd’hui, Choeung Ek est un lieu de recueillement. Le gouvernement cambodgien encourage les visiteurs à voir le site et à ne jamais oublier les atrocités commises par le régime des khmers rouges. Entre 1975 et 1978 environ 17 000 hommes, femmes, enfants et bébés détenus et torturés à la prison S-21 ont été transportés vers le camp d’extermination de Choeung Ek. Nous quittons le coeur triste et l’esprit tourné vers une réflexion profonde.
Nous retournons à l’hôtel pour nous rafraîchir et nous préparer pour notre dernière sortie au restaurant. On nous offre de nous déplacer à bord d’une fourgonnette et d’un pick-up dans lequel 4 voyageuses se portent volontaires pour monter à l’arrière. L’hôtel nous offre ces moyens de transport puisque les rues sont bondées de milliers de personnes pour la Fête de l’Eau. Nous sommes contents de pouvoir assister à cet événement festif.
Encore une fois, ce fut une journée bien remplie. Il faut en profiter car notre voyage tire à sa fin.
À demain,
Diane et Michel