Bonjour chers lecteurs, parents et amis,
Ce matin, nous partons tôt pour la visite du Delta du Mékong. Un vaste réseau de milliers de canaux caractérise la vie dans le delta du Mékong, il s’étend sur 40 000 km carré. La couleur brunâtre de l’eau, due à la terre, fertilise tout au long de l’année les champs et les riches jardins fruitiers du Delta. Les immenses rivières et les rizières sont parsemées d’étangs de lotus. Le moyen de transport principal dans le Delta est le bateau.
Nous faisons route vers Cai Be où nous contemplons de très beaux paysages sur notre chemin. Notre arrêt technique pour les toilettes se fait à une boutique de bambou et de soie. Nous assistons à une démonstration où on nous explique tout ce qui peut être fait en bambou. La visite de la boutique fait fureur auprès des voyageurs ! On y retrouve des serviettes, draps, pyjamas, chemises et plein d’autres choses. Tout comme le riz, le bambou est un élément très symbolique dans la culture vietnamienne, il a une place importante dans le quotidien des vietnamiens. Cette plante de la famille des roseaux est présente partout, dans la nature, dans la littérature, dans les arts mais aussi dans la maison, dans la cuisine et même sur l’eau. Ressource inépuisable tant il pousse partout et très vite, le bambou est apprécié des artisans pour ses nombreuses qualités : flexibilité, élasticité, et grande résistance à la traction. La résistance mécanique du bambou est comparable à celle de l’érable. Sa dureté est souvent comparée à celle du chêne. En termes de traction, sa résistance est exceptionnelle et comparable à celle de l’acier. Dès lors, le bambou est devenu le matériau privilégié des artisans, surtout à la campagne. Avec le bambou, on fabrique l’armature du traditionnel chapeau conique vietnamien, les baguettes avec lesquelles on mange, les nasses et les cannes à pêche, la flûte du petit garçon, la pipe à eau du grand-père, les outils pour travailler la terre et beaucoup de meubles. Nous découvrons cette plante incroyable, tous les usages que l’on peut en faire et pourquoi les vietnamiens l’apprécient tant.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons visiter un temple caodaïsme. D’architecture et d’idéologie insolite, c’est un temple de cette très étrange religion du Vietnam. Le caodaïsme est un mélange local de bouddhisme, taoïsme, catholicisme et d’islam. Le caodaïsme signifie « place des dieux ou palais suprême », il fut institué en 1925 par Ngô Van Chiêu, fonctionnaire profondément mystique. Sa philosophie s’inspire du bouddhisme, tout en intégrant des éléments taoïstes et confucianistes, les 3 religions du Vietnam. C’est une création religieuse originale du 20 ème siècle, s’apparentant d’avantage à une secte qu’à une religion, fruit de la synthèse de certains traits des religions les plus répandues dans le monde. Le but suprême de tout membre de la secte est d’échapper au cycle de la réincarnation. Il doit pour cela s’abstenir de tuer, de mentir, de voler et de s’adonner au luxe et au plaisir de la chair. Cette secte compte environ deux millions de croyants dans le pays ! Nous sommes arrivés au moment de la grande messe de l’avant-midi. Les caodaïstes portent des tuniques de couleur différente ce qui indique leur rang dans la hiérarchie de l’église et leur attachement à leur religion d’origine. Au-dessus du portail d’entrée, on peut voir « l’oeil divin » enfermé dans un triangle. Une vaste fresque dans le hall d’entrée présente les 3 signataires de la « troisième alliance entre Dieu et l’homme ». Il s’agit du révolutionnaire et homme d’état chinois Sun Yat-Sen, du poète vietnamien Nguyen Binh Khiem et de Victor Hugo, écrivain français…
Après deux heures et demi de route, nous arrivons à Cai Be et nous embarquons sur un bateau pour une promenade sur l’un des bras du Mékong, de Cai Be à Vinh Long, où nous pouvons voir des bateaux remplis de fruits et de légumes. Après avoir navigué sur le Mékong, nous faisons une halte pour une petite promenade à pieds dans les sentiers du village pour aller à la maison antique de Monsieur Kiet et prendre notre dîner avec les spécialités de cette région dont le poisson à oreille d’éléphant. On arrive sur sa propriété datant de 1838, par un jardin joliment planté. Le restaurant à l’air libre, couvert par une toiture ombrante nous met tout de suite dans une ambiance campagnarde et conviviale. Nous mangeons du poisson « oreilles d’éléphants" présenté à la verticale. Une serveuse prépare un roulé dans une feuille de riz avec des crudités, pour chaque convive. Un petit cours d’eau propre contourne cette terrasse. Tout proche du Mékong, on se sent tout de suite en pleine nature. Après un excellent repas, nous retournons à bord de notre bateau pour aller visiter une fabrique artisanale de bonbons. Quelques voyageurs participent à une dégustation de vin de riz avec un cobra mort dans le récipient !
Puis vient le temps de faire route vers Can Tho. Située au bord de Hau Giang, le bras le plus méridional du Mékong, la ville de Can Tho était un important centre de production de riz, ceci lui valut son surnom de Capitale de l’Ouest. À notre arrivée, nous nous installons à l’hôtel Victoria Can Tho pour une nuit.
Merci à Sophie pour ses très belles photos, tu es vraiment une bonne photographe.
Encore une fois, nous regagnons notre lit la tête remplie de beaux souvenirs de ces belles découvertes !
Diane & Michel