Bonjour chers insulaires de communion avec nous,
Ce matin, l’amarrage de notre navire s’est effectué à 8h00. Nous sommes les voisins d'un autre navire de croisière; nous sommes chanceux car il paraît que parfois, il y en a jusqu'à huit, attirant de 15 000 à 20 000 touristes. Ici, personne ne regarde la météo, c’est toujours du pareil au même ou presque : ensoleillé et chaud. Il y a pire!
Déjà une belle lumière règne dans le port pour notre arrivée dans l’île de Saint-Martin. Huit joyeux luronnes et lurons se joignent à moi pour cette excursion.
Notre guide, monsieur Guy Mercure, un québécois de Trois-Rivière, qui réside à Saint-Martin depuis 2005, nous retrouve au quai de Phillipsburg, la capitale du territoire hollandais, nous souhaite la bienvenue. Tout au long de la balade il nous met au parfum des us et coutumes et de l’histoire de l’île. Au niveau politique, il nous faut savoir que l’île poursuit sa plus longue ‘’des histoires d’amour’’(inscrivez ce fait dans vos agendas car les histoires d’amour territoriales en politiques, c’est rarissimo). Depuis 1648, Français et Hollandais se sont partagés les pouvoirs en toute harmonie. Lors de la division du territoire, la France reçu 54 km carrés et la Hollande se contentant de 41 km carrés mais sa part incluait les importants marais salants situés près de Philipsburg. Ces premiers colons français et hollandais se mirent d’accord sur un autre point : aucun impôt ne frapperait les marchandises importées. Et devinez quoi? Cette règle est encore de mise! Vos achats profiteront de ‘’cette facture hors-taxe’’. Faisant partie à la fois des Antilles françaises et des Antilles néerlandaises, son nom est double lui aussi: Saint-Martin pour les Français car Christophe Colomb, en continuant sa tournée exploratoire, l'a découverte le jour de la fête de Saint-Martin le 11 novembre et, Sint Maarten pour les Hollandais. Bien sûr, théoriquement, il existe une frontière, mais elle n’est gardée ni d’un côté ni de l’autre et on ne voie pas l’ombre d’un douanier ... ni ...de mur. Hihi! Chacun des territoires a son identité propre, ce qui signifie, deux aéroports, celui hollandais beaucoup plus gros, deux hôpitaux, des églises différentes mais une seule université américaine côté hollandais. Et fait bizarre, les caissiers des divers commerces des deux territoires ont dans leur caisse, des florins hollandais, des euros et des dollards américains, mais si vous payez par carte de crédit côté français, votre facture sera en euro. Sint Maarten est l’un des endroits les plus animés et les plus cosmopolites des Caraïbes, tandis que Saint-Martin côté français, aime à paresser langoureusement au soleil. Ah les coquins! Sur cette île, particulièrement côté hollandais, c'est très cosmopolite et chaque nation a sa spécialité: les chinois dirigent ...les dépanneurs, les indiens: "la guenille" ou si vous préférez les vêtements et nous, les canadiens...les banques mais ici pas de paradis fiscal. Ah j'oubliais, un restaurant et une boulangerie sont dirigés par des québécois.
Dans l’ensemble, Saint-Martins se situe à 250 km au nord de la Guadeloupe et, 240 km à l'est de Porto Rico. D'une superficie de 95,83 km2, elle compte 75 000 habitants. Elle est partagée entre deux États par une frontière de 10 km qui sépare la partie française située dans le nord de l'île, collectivité d'outre-mer depuis 2007 qui compte environ 35 500 habitants et, la partie néerlandaise située dans le sud de l'île, État autonome du royaume des Pays-Bas depuis le 10 octobre 2010, qui compte environ 39 500 habitants. Les îles voisines les plus proches sont Anguilla et Saint-Barthélemy. D'ailleurs le bruit court que Céline Dion aurait une propriété à Anguilla.
Les saint-martinois de souche, respectent la tradition locale qui désigne l'île par deux autres noms en langue caraïbe : « Soualiga » (« l'île au sel ») et « Oualichi » (« l'île aux femmes »). Ici le rhum coule à flot car il est moins cher que l'eau et l'électricité, le "Soldat Louis’’ pourrait presque faire une chanson de ces deux noms comme sa populaire ‘’Du rhum des femmes et de la bière non de Dieu, c’est ce qui rend heureux’’. Vous vous souvenez de cette vieille chanson?
Découpé, le littoral présente des sections abruptes avec des falaises atteignant quarante mètres de haut. Il offre également de nombreuses baies bordées d'une trentaine de plages de sable blanc, fin comme de la farine comme celui de la Baie Orientale où nous avons fait trempette. Une heure sous le soleil chaud à faire la farniente, à nager sous les vagues apaisantes ou, tout simplement à siroter un petit breuvage sous un parasol ou encore à marcher sur la plage mais on ne s'est pas rendue à la plage des nudistes, en fait on s'est arrêté juste là où les maillots n'étaient plus de mise hihi! Une route principale fait le tour de l'île par la côte et de là on aperçoit des parties de plage qui confirment par ses roches que l'île était volcanique.
Notre excursion brosse une belle vue d’ensemble d’abord du côté français. On y décèle à certains endroits les ravages d’Irma (2017) mais très peu. Après avoir fait le tour de la partie hollandaise, on exploite la section française de Terres Basses. Nous poursuivons à Marigot, capitale du territoire français où il est possible d’acheter de l’artisanat et des souvenirs locaux. La balade en autocar permet de découvrir la campagne. Parsemée de montagnes ici, de plages juste à côté, l’île jouit du meilleur des deux mondes. Selon notre guide, même notre Fred Pellerin national se serait antiché de Saint-Martin. Nous avons fait un petit détour dans le village de Grand Case (Grande Case si vous préférez). La plage ressemble plutôt à une bande de sable. Les petits hameaux qui juxtaposent Gran Case portent les noms de Shanty town, Petite-plage, La Savane et Orient Bay.
Quelle est l’hymne nationale de la partie française pensez-vous? La Marseillaise…évidemment!
En raison de sa situation géographique, les médias identifient parfois l’île comme « une plaque tournante du trafic de drogues » entre l'Amérique latine et l'Europe. Ce qui se passe sur l’île…reste sur l’île. On a rien vu, on a rien entendu, on a rien dit bref, nous, on n’en sait rien hihi!
Dès le lendemain du passage d’Irma en septembre 2017, le gouvernement des Pays-bas a fait parvenir une aide d'urgence (matérielle, personnels et militaires) amenée par deux navires de la marine néerlandaise pour réparer les dégâts. Des chinois auraient reconstruit une grande partie de l'île en un an.
Côté hollandais, la piste d'atterrissage est très courte, juste au bord de l'eau, les avions qui y atterrissent à l’aéroport international Princess Juliana, doivent effectuer une approche très basse à 10-20 m au-dessus de la plage, rendant cette dernière mondialement célèbre.
Bien que les Pays Bas y ait élu domicile, aucune trace de sabot, de tulipe et de vélo en grand nombre; les trois symboles des Pays Bas mais, on a bien remarqué la gentillesse du peuple de cette île. Le rythme légèrement flâneur des insulaires y est pour beaucoup. Ici on dit que la limite de vitesse...c'est la voiture d'en avant.
La visite guidée privée conçu par l'équipe de Voyage Louise Drouin avec un guide québécois habitant la région fut très sympathique. Cette visite créée sur mesure pour les voyageurs de Voyage Louise Drouin nous a fait découvrir la magnifique île de St-Martin.
Après un petit 5 à 6 sur le 14e pont, dehors pour regarder notre navire quitter le port, chacun optait pour son restaurant préféré suivi de près par le spectacle présenté au Théâtre, Tommy Proulx (il doit bien y avoir du québécois dans ce petit gars) un saxophoniste accompagné de 7 musiciens nous a montré toutes les possibilités d'un saxophone, un beau spectacle.
Bonsoir ou si vous préférez goedeavond en néerlandais, par respect pour les deux parties de l’île visitées aujourd’hui!
Lucie
PS Saint-Martin est la plus petite île habitée au monde à être traversée par une frontière internationale.