Bonjour amis, parents, futurs compagnons de voyage,
Après un bon petit déjeuner, tout ce beau groupe de voyageurs est prêt pour débuter une splendide journée, une journée de panoramas. À l’attaque!
Ce matin, on a délaissé l’avion pour le train. Avec le Tranz Alpine Express, nous irons de Christchurch à Greymouth pour passer d’une côte de la Nouvelle-Zélande à l’autre. Le Tranz Alpine devient incontestablement la plus belle ligne de chemin de fer en Nouvelle-Zélande. Notre itinéraire? Un départ à 8h15 pour une arrivée cinq heures plus tard à Greymoutn (13h10) avec un total de 167 km qui aurait été de 243 km par la route, pour un maximum de 315 passagers (5 wagons passagers) . Et on a toujours Claudie pour nous aviser des points importants à retenir mais, on doit vous avouer que nos yeux et notre cœur sont devenus tout à coup polyglottes et…nous comprendrons rapidement la magnificence des lieux. À Christchurch, la station pour ce train, ouverte en 1993 est d’allure plutôt moderne. Le wagon de tête construit entre 1972-1975, ne compétitionnerait pas avec la vitesse des TGV européens car sa vitesse maximale est de 105 km/heure. Mais nous ce matin, on a tout notre temps. Notre vitesse moyenne de 48 km/heure permet d’observer les paysages plus longuement et les wagons de passagers, beaucoup plus modernes (2010-2020), présentent une belle grande fenestration pour admirer les paysages longeant plusieurs rivières avec les Alpes du Sud, neige aux sommets et lacs en prime, en se dirigeant vers la côte ouest, des gorges spectaculaires et des viaducs. Aura-t-on assez de mémoire sur notre disque dur, voire ici notre cerveau, pour tant de beauté? Et oui, on l’a eu!
Vous êtes prêts à faire le parcours avec nous? All aboard!
Nous visiterons ce qu'on appelle ici, la "Terre du milieu". Pour les voyageurs qui le souhaitent, on peut suivre le parcours sur un écran, belle option. Dès le départ, les paysages des plaines de Canterbury nous charment, une vraie carte postale avec ses centaines de moutons Merino, artisans de la fameuse laine, compris dans notre forfait. Certains de nos voyageurs découvrent rapidement le premier wagon entièrement ouvert sur l’extérieur, sans fenêtre pour capter de meilleures photos.
Après 19 km, un petit arrêt à Darfield, qui est situé très près de l’épicentre du séisme de 2010 à Canterbury par sa position et près de l’extrémité de la faille de Greendale. Elle a subi un mouvement deux fois plus important que celui de la ville de Christchurch ce n’est pas peu dire. Des haies bordent le paysage un peu partout, elles servent en fait de coupe-vent entre les terrains. Des ruches y sont également déposées en grand nombre, sûrement pour les abeilles qui y font le précieux miel de Manuca. On vous en reparlera, un peu plus tard au cours de notre voyage.
Évidemment, on ne fait que passer sans s’arrêter mais cette belle balade nous permet de prendre le pouls de la campagne néo-zélandaise avec ses moutons qui gambadent, éparpillés sur la plaine mais aussi dans les montagnes. Elles doivent avoir de bons mollets. Pour les vaches, il paraît qu'elles sont nourries de betteraves???Je ne sais pas si les vaches donnent du lait couleur violet? On a d'ailleurs vu, l'une des espèces de vaches qui dit-on, on ne voie qu'ici, c'est "la vache à ruban", blanche avec une bande rousse d'environ 40 centimètres au centre de son ventre et sur son dos.
Puis la traversée d’un tout petit village, Sheffield, 200 habitants. Si déjà le spectacle méritait notre attention, en s’approchant doucement de Arthur’s pass, et de son parc national, le paysage devient grandiose. Ici, la couverture Little Kowai River avec ses arbustes tantôt jaunes, tantôt verts est féérique; ah si j’étais peintre! Là, les gorges de la rivière Waimakariri. En tout, ce sera 17 tunnels (ou viaducs) que l’on a traversé. Le panorama est bucolique avec ses arbustes à fleurs jaunes dans les joncs. Plus loin, ce sera le tour de la rivière Otarama avec son viaduc de 72 m de haut, puis le suivant au-dessus de Broken river et enfin le dernier Slovens celui de Slovens Stream. Vous nous suivez? Au loin, le Mont White Bridge et ses fermes, les gorges et les vallées bucoliques de la Waimakari river (« rivière de l’eau froide et rapide » en maori), déploie toute cette splendeur sur quelques 151 km kilomètres vers l’océan Pacifique, l’un des plus longs cours d'eau du nord de la région de Canterbury. Il faut dire que cette côte ouest fait la jonction entre le Pacifique et la mer de Tasman. Ce premier parc national de l’île du sud, le Parc National Arthur’s Pass (de monsieur Arthur Dudley Dobson, l'explorateur qui a découvert le col, 920 m altitude à 136 km de Christchruch) est l'un des plus beaux parcs nationaux de Nouvelle-Zélande (sur les 14 de la NZ) et, le seul parc national de l'île du Sud accessible en train et on y est, fantastique non?
Certains randonneurs s’arrêtent ici et reprendront le train ce soir pour le retour. La ligne passe par la splendide Arthur’s Pass, et offre probablement la plus belle traversée des Alpes, avec des paysages magnifiques que l’on n’aurait pas pu voir en voiture. Le parc national se trouve au cœur des Alpes du Sud/Kā Tiritiri o te Moana. Ses hautes montagnes avec de grands éboulis, des gorges abruptes et de larges rivières tressées chevauchent la ligne de partage principale et constituent « l'épine dorsale » de l'île du Sud. Accidenté et montagneux ; le plus haut col des alpes du sud, est connu des chasseurs maoris comme une route entre l’est et l’ouest. Le côté est du parc se caractérise par de larges lits de rivières remplis de galets et de vastes forêts de hêtres. Au milieu du « grand fossé » se trouve un pays de rêve alpin composé de sommets enneigés, de glaciers et d'éboulis. Skieurs; il faudra revenir en hiver. Aujourd'hui, aucun flocon à l'horizon.
On poursuit vers l’entrée du tunnel ferroviaire historique d’Otira, le plus long 8.5 km de roches, une prouesse d'ingénierie épique qui marque la transition entre Canterbury et la West Coast. Le village qui tire son nom du tunnel compte…11 habitants, pas trop difficile de les connaître par leur nom. Et l’on poursuit avec nos lacs et rivières, la plaque du Pacific australien avec ses roches de granit et maintenant, ses vaches noires et blanches qui broutent dans les champs sans se soucier de nous. On a aimé le nom d’un autre hameau:, Moana, qui signifie ‘’né de la mer’’ qui n’est pas très loin d’ici. Le lac Brunner à ses côtés invite les friands de la voile dans ce charmant endroit de villégiature avec sa saisissante vue sur le Mont Te Kinga.
À Stillwater, aucun habitant inscrit. Je comprends après toutes les aventures que ce village a connues : catastrophe minière, une explosion dans un ‘’bunker’’, la plus meurtrière (65 morts) en 1896, scierie détruite par le feu; hôtel, bureau de poste, magasin, tous fermés. Il ne reste que des pêcheurs d’un jour vers la Grey River. Cette rivière d’ailleurs se jette dans la mer de Tasmanie.
Et oui, Greymouth! Nous y sommes. La plus grande ville de la région située sur le bord de la mer de Tasmanie et à l’embouchure1 de la rivière Grey, compte 9870 habitants. Leurs ancêtres ont possiblement travaillé pour extraire le charbon ou d’autres, pour chercher de l’or lors de la ruée. Leurs parents y sont demeurés grâce à la vague de l’exploitation forestière et encore aujourd’hui la pêche demeure un atout économique important. Pour les amateurs de bijoux parmi les lecteurs, Greymouth est également connu pour son industrie de la taille du pounamu (un nom maori pour le jade) qui remonte aux origines maories du site.C'est ici même que nous casserons la croûte. En observant les maisons, on se croirait dans le far west, comme dans un film de Sergio Leone...ou presque. greymouth.
Puis nous prenons la direction de la route panoramique du Paparoa National Park, l'un des plus récents et des plus petits parcs nationaux de Nouvelle-Zélande créé en 1987 et ne s'étend que sur 30 600 hectares (75 600 acres). Sa porte d’entrée a pour nom Punakaiki. Cette municipalité s'étend de la mer de Tasman aux luxuriantes chaînes de montagnes verdoyantes de Paparoa. Avec sa forêt tropicale et ses plages de sable blanc au loin, on peut voir qu’elle est très différente du monde alpin du parc national d'Arthur's Pass. Arrêter à un belvédère, nous clics clics se font allé pour garder en mémoire, le panorama avec ses rochers dans la mer, la forte mer de Tasman, ce fut suffisant pour faire courir Nicole pour se mettre les pieds à l'eau suivi de Josée qui elle, s'est fait prendre par une vague. On appelle ça; vivre le moment présent.
Punakaiki abrite les ‘’Pancake Rocks’’ et l’étrange relief de cette côte de l’île du Sud nous fascine sur ce trajet de 40 km, le long de la côte de Punakaiki, utilisé jadis pour transporter du pounamu (jade) sculpté et de la pierre brute qui servait à des fins commerciales.
Les chercheurs d'or lors des ruées vers la fin du XIXe siècle se servait de ce territoire comme un terrain de jeu. Un sentier rejoignait les Pancake Rock. On retrouve ces étranges rochers que l’érosion permanente a sculpté au cours des 30 dernières millions d’années grâce au sculpteur de la puissante mer de Tasman. Le résultat? Un paysage de crêpes empilées, formations calcaires emblématiques. Unique! Vous en verrez sur nos photos de ces crêpes empilées par couche les unes sur les autres à travers le magnifique sentier que nous parcourons.
Ce parcours est composé d'un assortiment de végétation dense, sauvage et luxuriante d’une incroyable beauté, des canyons calcaires, des grottes et des ruisseaux souterrains, ainsi qu'un littoral absolument spectaculaire, tout ça dans un seul parc national. Pincez-nous, on rêve!
Puis direction sud vers Hokitika, capitale mondiale du jade avec ses 3000 habitants où nous déposerons notre valise ce soir.
Comme les autres villes et villages de la côte ouest, Hokitika reste isolée du reste du pays en raison des Alpes du sud. Toujours bordée par la mer de Tasman et le fleuve Hokitik, le banc de sable à l’entrée de la rivière constitue un obstacle dangereux et souvent fatal, ayant entraîné de nombreux naufrages…comme Anticosti à une certaine époque.
Après la ruée vers l’or et les exploitations minières, l’utilisation de la rivière comme mouillage est sur le déclin. Dorénavant, elle fait toute la place au développement de l'écotourisme.
Bien que cette ville et ses installations soient modestes, le coucher de soleil auquel nous avons assisté comme tant d'autres touristes, lui est grandiose.
Ouf! Ça valait le coup cette balade en train non? La plus belle traversée des Alpes néo-zélandaises!. Et que dire de,la découverte des pancakes rocks?
Vous avez apprécié votre journée avec nous? Nous aussi!
On va rêver de vagues, de roches en ‘’pancake’’ et de jade.
En passant, nous avons un message pour Martine, sœur de notre amie voyageuse Ariane, il paraît que...Ma chère Martine c'est à ton tour de te laisser parler d'amour....Joyeux Anniversaire!
À demain!
Lucie
PS Greymouth possède une brasserie locale, Monteith's, qui produit depuis 1868 de la bière écoulée dans le pays entier. Santé! Nos voyageurs ont eu l'occasion d'y goûter ce soir.