Bon matin à tous,
Déjà le 24 février, 18 jours que nous sommes en voyage. Décidément, ’’on ne voit pas le temps passer’’!
Ce matin, on se prépare à partir pour 10h00 afin de prendre une navette pour se rendre dans la ville de Picton.
Déjà en sortant de la navette...on aime! Chacun prend le temps de faire quelques photos de la ville avec ses montagnes, le plan d'eau qui entre par le bras de mer, le petit parc qui invite à prendre son temps et d'autres fouinent un peu ou optent pour un second café.
Notre navette privée est là. Aujourd’hui, un horaire du tonnerre. On retourne sur l’île du sud. On sera à proximité de la baie de Tōtaranui, ou plus communément appelée Queen Charlotte Sound « baie de la Reine Charlotte ». Si vous la regardez du haut des airs, elle vous semblerait comme une immense dentelle ou, si vous préférez, comme des pièces de casse-tête de …terre. Pas étonnant qu’on la dit seconde plus importante baie des Marlborough Sounds, région que l’on explore aujourd’hui en nous dirigeant aux alentours de Picton. Quel capitaine on a sur ce Celebrity Edge, il a très bien su se faufiler à travers ces innombrables bras de mer ... accompagné du pilote.
Claudie nous parle de Picton qui se situe à 25 km au nord de Blenheim (île du sud) et 65 km à l'ouest de Wellington (île du nord) et est orientée vers l'est-nord-est. Elle sert de terminus maritime sur le détroit de Cook (James de son prénom, hey oui, encore lui) un détroit de la mer de Tasman, pour passer de l’île du sud à l’île du nord, donc très empruntée par les traversiers de marchandises et de passagers qui arrivent de la capitale Wellington, qui effectuent la liaison entre les deux îles. Terminus, tout le monde débarque! L’association Guardians of the Sounds, voit au ‘’grain’’ pour préserver la nature de la baie en positionnant seulement la ville de Picton sur les rives de la baie avec ses 4790 habitants et son seul point de la région à être reliée au chemin de fer néo-zélandais. De son côté, la ‘’police des bois’’ la ‘’ Marlborough Sounds Restoration Trust ‘’ a réduit les quantités de pins dû aux sédiments laissés dans les fonds marins (un peu comme le Québec a fait avec la rivière St-Maurice à Trois-Rivières). Cela explique pourquoi qu' en sortant du navire, on a remarqué de grandes quantités de bois au port. L’exportation de cet or vert va directement en Chine, au Japon et en Corée du Nord. Trente ans suffisent pour la maturité d’un pin ici ce qui pour les pins du Québec demande une génération de plus, météo oblige. Bravo les ‘’pictonais’’!
Facile de constater que la ville fait office de point de séjours de vacances dans les Marlborough Sounds. En fait, notre guide nous explique qu'ici ce n'est pas vraiment des "sounds" comme les fjords d'une vallée glacière que nous côtoierons lors de nos jours en mer, mais ici c'est plutôt une vallée fluviale. La pêche, la randonnée le long du chemin de la "Queen Charlotte Sound" et la plongée sous-marine séduisent les adeptes de plein air. On est loin des fonds du Titanic avec ses 4000 m de profond aux abords de Terre-Neuve, mais plus sécuritaires peut-être. Des bateaux charters de plongées quittent Picton pour ce dernier emplacement du “ Mikhail Lermontov”, l’une des plus grandes et surtout des plus accessibles, parmi les épaves récentes du monde. Nous, on préfère la terre ferme.
Avant d’arriver au port de Picton, on a cru voir au loin, des résidences cossues nichés dans la forêt. La minuscule ville précédent Picton a pour nom Waikawa (1 158 habitants). Célèbre pour sa marina, une des plus grandes de Nouvelle-Zélande, et ses 600 yachts, avec couchettes et ses 70 hangars à bateaux, elle fait office de porte d’entrée pour Picton les Marlborough Sounds.
Notre guide nous mentionne que dans le canton de Havelock, il y a d'abondantes industries d'élevage de moules et de saumon qui sont situées dans les Marlborough Sounds. Ce sont les célèbres moules aux lèvres vertes de Nouvelle-Zélande qui sont déchargées et soumises à des techniques de traitement particulières des mollusques. Justement, hier midi, le buffet à l'Ocean View en avait servi sur le navire. Elles sont énormes et un peu plus dures que celles que nous connaissons malgré leurs grosses lèvres charnues et sont en effet de ...couleurs verte. Il y aurait 1500 fermes de cet élevage. On en récolte de 60 à 100 tonnes par jour. Et comment appelle-t-on le fait d'élever des moules ? La mythiliculture, bravo, nous, on ne l'a pas deviné.
Je sais, vous frétillez à l’idée qu’on vous parle enfin des vins des Marlborough Sounds mais patienter encore un peu. Il serait peut-être intéressant de connaître d’où vient cette appellation de ‘’Marlborough Sounds’’? Selon la tradition maorie, l’île du Sud serait la pirogue d’Aoraki. Sa proue forme Queen Charlotte Sound/Totaranui et Pelorus Sound/Te Hoiere. Autrefois, les "sounds" fournissaient un bon abri et de la nourriture aux Maoris. Pour éviter de voyager en pleine mer pour passer d'un "sound" à l'autre, ils portaient leurs waka/canoës sur des selles basses. Après eux, notre bon vieux capitaine James Cook a également utilisé les "sounds" lui aussi pour s'abriter et se nourrir. Il est venu dans la région et y a fait sa base dans les années 1770 et a découvert une plante (l'herbe à scorbut de Cook) riche en vitamine C pour soigner le scorbut. Peut-être était-ce un dérivé de cèdre blanc que les premières nations donnèrent chez-nous aux hommes de Champlain qui sait?
À Blenheim, on s'arrête au petit jardin botanique car les rosiers sont en fleurs et ils sont de toutes les couleurs. Tous nos voyageurs tirent des photos qui nous serviront de page d'écran à notre retour entre deux tempêtes. Les arbres ici font office de géants. Ils méritent le respect. Le petit sentier qui longe la rivière. nous amène vers un petit pont pour observer d'autres espèces florales. Des petites dames d'un certain âge pour ne pas dire d'un âge certain, journée solonellement à ce qu'on appelle le croquet. Ce jeu consiste à pousser une boule avec un maillet alors que le cricket tient plus de la balle molle mais avec un genre de palette servant de bâton. Un beau moment de repos et de sérénité.
La visite s’est poursuivie au coeur du district de Marlborough jusqu'au début de la région des pittoresques collines viticoles de ...Marlborough. Au fond du paysage, le décor est aride mais juste un peu plus bas, vous y voilà! Voici le moment que vous attendiez tous, celui du roi des lieux; le Sauvignon Blanc des vignobles de Marlborough qui représente 75% du vin de Nouvelle-Zélande. Après avoir passé quatre décennies (les années 1980) à implanter ses vignobles et à maîtriser ses techniques de vinification, le secteur viticole de Marlborough est en train d’écrire un nouveau chapitre de son histoire en explorant ses terroirs de sauvignon blanc. Ce serait des serbes, qui dès 1936, après s'être arrêté à Oakland, vinrent dans cette région dans les années 1970 et trouvèrent des terres à bon prix. Les vignes ici jouissent d'une période d'ensoleillement maximale et les propriétaires veillent à les tailler de près. Tout le travail se fait de façon mécanique.
À nous, œnologues apprentis, les Sauvignons blancs herbacés et aromatiques, les Chardonnays en fûts de chêne corsés et le Pinot noir pour notre dégustation qui s'effectue à même le service d'un excellent repas, genre tapas espagnols, un repas partage. Pommes de terre à peine rissolée, tartare de bœuf, salade genre Caesar, bœuf fondant sous la fourchette, arancini, tout y est exquis y compris le sorbet aux framboises.
Depuis 1980, la qualité des vins néo-zélandais a été rehaussée grâce à la collaboration de tous et la mise en commun de leur savoir-faire. Plus que toute autre région, le Marlborough peut s'enorgueillir d'avoir révélé la qualité des vins néo-zélandais au monde entier à partir des années 1980. Il ne faut pas oublier le rôle de l'état qui a contribué au remplacement des ceps de mauvaise qualité, L’expérience dans un vignoble demeure un moment privilégié, un plaisir de tous les sens : le goût et les odeurs de la région, le raffinement des présentations. Mais pour être bien certain que les vins de Marlborough Sounds sont uniques, parmi la cinquantaine de vignobles de la région, madame Drouin nous avait concocté cette troisième visite vinicole du voyage dans l’un des meilleurs vignobles de Marlborough pour une dégustation privée au vignoble Wither Hills. Dans un premier temps, il nous faut savoir que le vignoble Wither Hills a produit sa première cuvée en 1994. Néanmois, il figure dans le classement des meilleurs vins de sa région et de plus, son engagement pour la défense de l'environnement mérite d'être révélée. La visite des caves nous fait découvrir de vieux instruments servant aux vendanges. Pour celles et ceux qui sont montés les trois étages du bâtiments, nous avons eu droit á une belle vue sur le vignoble et les environs.
Dans ce pays, ce n’est pas les Mexicains qui travaillent aux champs mais plutôt les Polynésiens. La grande diversité des cépages de même que leur engagement pour un environnement sain y est bien présente.
Une dégustation de vin c’est une expérience toujours renouvelée dépendamment du vignoble, très différent des dégustations en France ou Italie. Des notes nouvelles! Belle activité une fois de plus. Madame Drouin, par les choix judicieux que vous faites pour les vignobles, on vous suivrait même pour le Sancerre en Val de Loire en France, pour le Prosecco en Italie du nord, pour le vin rouge en Toscane et,…pour le champagne …en Champagne!
Après être bien repus, on termine notre excursion à la Makana Boutique …de la même compagnie que celle visitée quelques jours auparavant. C’était notre deuxième dégustation de chocolat néo-zélandais. On était tous….consentants. Nous, vin et chocolat ça représente des journées parfaites! On a assisté à la fabrication et déjà on avait l’eau à la bouche. C’est triste de manger ces chocolats, ils sont trop beaux. Finement fabriqués à la main avec des ingrédients naturels, leurs emballages épousent les mêmes soins, dignes d’un élégant emballage de montres Rolex ou d’un sac Gucci. On n’a pas fait que regarder, on a aussi testé le produit. Leur marque de commerce? La fraîcheur. Divin! On était comme des enfants, oh pardon des adultes, dans un magasin de bonbons. Maintenant, adieu les Oh Henry, Caramilk et Cherry Blossom!
Oh vous verrez également sur nos photos la "Monkey walk", il fallait bien marcher un peu pour cuver notre vin. Un petit sentier d'une quinzaine de minutes qui menait à une crique où l'eau s'est avérée plutôt fraîche à celle et celui qui ont eu le courage de s'y tremper les orteils. Mais nous n'avons jamais su d'où venait le nom de "Monkey" puis qu'il n'y a pas de singe en NZ.
La mer nous appelle. Il est l’heure pour les matelots de rentrer au port. All aboard!
Une belle soirée nous attend!
Lucie
PS 1 Saviez-vous que la NZ a sa Queen Charlotte Track pour les randonneurs? C’est une espèce de chemin de Compostel…néo-zélandais.
PS 2 La région de Marlborough compte 168 établissements vinicoles. Il faudrait y passer minimum une année pour tous les essayer. On vous met au défi?
PS 3 Bien que passablement petit, ce pays qu'est la Nouvelle-Zélande possède 167 aéroports dont 4 internationaux.