Bonjour bonjour, fidèles alliés de notre journal de bord,
Météo? On n’en fait aucune mention car vous auriez l’impression qu’on se répète : ensoleillé 20-25 degrés. Personne ici n’est abonné à Météomédia. À quoi servirait-il d’entendre toujours la même rengaine. On soupçonne que certains voyageurs avaient mis leur chapelet sur la corde à linge pour être sûr d'avoir du beau temps et particuliërement René, alors de la part de tous, on te dit merci René. Garde la cap pour encore huit jours!
On vous disait hier que nous serions à un endroit dont nous avions foulé le sol au début de notre circuit terrestre. Vous avez deviné? Oui, c’est ça : nous sommes aujourd'hui dans la région de Christchurch. Alors partons ensemble pour son exploration.
D’abord, Claudie nous repositionne tout de suite. Ce n’est pas à Christchurch mais plutôt au port de Lyttelton que se fera notre débarquement. Une fois quitté le port avec la navette, on rejoint notre autocar. En regardant de gauche à droite, on voie tout de suite que cette petite ville jouit d‘une ambiance bohème avec ses nombreuses maisons colorées, ses cafés qui attirent les visiteurs dans cette ville portuaire historique située à seulement 20 minutes du centre-ville de Christchurch. Un grand pourcentage de ses 3000 habitants se déclarent artistes. Sa longue histoire nous ramène au temps des premiers colons européens débarqué ici en 1850 avant de traverser les collines pour établir leur nouvelle demeure.
Huit d’heures d’excursion. De Lyttelton, on se dirige vers Governors Bay, puis on entreprend les montagnes, les cols et les courbes. Ce trio, non pas McDo, mais beaucoup plus savoureux, de paysages aux collines enguirlandées de moutons et d'agneaux. On a même vu en cours de route, de façon naturelle, les chiens de berger travailler à rassembler le troupeau. Un spectacle "live".
Au summum de la féerie de ces montagnes, on s'arrête...au sommet...pour une prise de photos afin de vous faire découvrir la Nouvelle Zélande à son meilleur. Ici, on redevient japonais avec nos clics par-ci, clics par-là, pour immortaliser le panorama grandiose. C'est une courte-pointe d'écosystèmes différents: plaine, parcelle de forêt, collines, prairie, montagnes rocheuses (pas celles de l'ouest canadien bien sûr), faites de cailloux. Sur la route vers Akaora, après Lyttelton NZ dont le nom ressemble à Littleton au New-Hampshire aux USA, voilà que plutôt de se retrouver sur l’île canadienne d’Ellesmere dans le grand nord près du Groënland, on se retrouve près du lac Ellesmere, NZ. Et croyez-le ou non, on y a remarqué un cortège...d'outardes mais ce n'était sûrement pas nos bernaches du Canada, une espèce différente sûrement, une cousine voire une jumelle néo-zélandaise.
Le panorama du lac et les Alpes du Sud se veut majestueux. Imaginez lorsque les montagnes portent leur manteau de neige et cela neuf mois pendant l'année...sur les sommets uniquement! On a poursuivi notre route jusqu'au lac Forsyth où l'on a aperçu des cygnes noirs. Puis on a poursuivi notre route, jusqu'à la commune rurale de Little River pour une pause "pipitoresque". À cet endroit, une vieille locomotive de bois semblait avoir terminé sa course ici, il y a bien des années. À ses côtés, un pas de géant avait été franchit car une borne électrique avait été installée pour les rares véhicules électriques que l'on a croisés depuis notre arrivée en Nouvelle-Zélande. Ici, tout était antique ou ...presque: la boutique de souvenirs avec ces objets étranges que nous n'avions plus vus depuis des années et, même la dame au comptoir, à la coiffure d'époque avec ses tresses-chignon sur la tête. Un peu plus loin, des gens créatifs avaient eu la bonne idée de convertir d'anciens silos à grains en appartement, original non?
Akaroa se situe dans la péninsule volcanique de Banks, du nom d’un grand botaniste Joseph Banks. Son cercle parfait (la caldera du volcan) en est la preuve. Sur la carte, on peut confirmer son rattachement à la côte Est de l'île du Sud et s'avançant dans l'océan Pacifique Sud. Il en résulte un décor vallonné et érodé des volcans jadis émergés de l’océan parfois jusqu’à onze millions d’années, des montagnes fières de leur 1500 m. Après la période glaciaire, la mer s’est enfouie dans les cratères. Aujourd’hui encore, de nombreux petits tremblements de terre par jour sont enregistrés sur l’échelle Richter. Plusieurs tribus de maoris avaient élu domicile dans la péninsule avant la découverte par James Cook en 1770.
On dit souvent qu’on est en voyage et non en vacances car comme Cartier, mais nous en autocar et non en bateau, on part à la découverte des régions mais avec la visite du chaleureux et charmant petit village côtier d’Akaroa, on sent que c’est la partie vacances de notre voyage.
Par le biais des authentiques maisons de ce village, on peut lire l’histoire des premiers colons baleiniers qui fondèrent le village vers les années 1830. Bien que le colonel Langlois eu acheté la péninsule, il doit repartir en France pour préparer une réelle expédition de colonisation. Dix ans plus tard lorsque le colonel Lavaud revint avec un groupe de français, il aperçoit le drapeau britannique…qui flotte au vent. Quelques jours avant, les Anglais, qui possèdent déjà toute l'île du Nord, prennent possession de la totalité du pays grâce à la signature du traité de Waitangi. Akaroa demeure l’un des deux seuls villages sous la juridiction française. Donc aujourd’hui, certains habitants ont encore des origines bordelaises et nantaises et en sont fiers même si aucun de ses résidents ne parle plus français. Par contre, le village de son côté revendique également son influence française et certaines habitations de l’époque française sont toujours habitées. Ce facteur influencerait même l’achalandage touristique qui en saison estivale passe des 600 résidents permanents à …6000. Lors d'une petite balade à pied, on a vu des noms de rues, hôtels, qui faisaient un petit clin d’œil à la France. On va même jusqu’à peindre des objets bleus, blancs, rouges pour signifier subtilement nos allégeances à la France. Ça nous rappelle nos passages en terre acadienne dans les provinces maritimes et aux Îles de la Madeleine.
À l’exemple des petits bateaux dans la baie, on part nous aussi sur l’un de ces bateaux pour une excursion privée qui nous mènera à la rencontre des petits dauphins d’Hector (tiens, ils portent le même nom que mon oncle!). Curieux, ces plus petits dauphins océaniques du monde, se repèrent facilement. Faut dire qu'on avait le privilège d'avoir Baster avec nous, le chien du capitaine, un petit Schnauzer. À le voir frétiller, on savait qu'il avait décelé bien avant nous, la présence des dauphins.À bâbord comme à tribord, on ne peut les manquer. Leur agilité est remarquable. Nos voyageurs demeurent également attentifs aux formations rocheuses, les falaises volcaniques de couleur noire avec des lignes identifiant les coulées de lave qui nous entourent. Spectaculaire! De petites grottes marines complètent le tableau géologique. Là-bas au loin, on distingue trois otaries... dans leur milieu naturel. Les commentaires du capitaine sur ce coin de pays nous donnent envie d’en connaître davantage.
Pour le petit lunch, retour de notre excursion nautique au pittoresque village d’Akaroa, dans le quartier populaire on se retrouve au Bully Hayes au fameux restaurant réputé pour ses Fish’n Chips. Hum! aussi bons que ceux chez Barb’s au Fisherman’s Wharf de Victoria BC.
En NZ, il n’y a pas que des kiwis, il y a les moutons, des troupeaux de vaches Hereford, élevées pour la viande. Ici dans le paysage bucolique des collines, on se croirait dans le décor d’un documentaire spécialisé sur la nature. On ne lâche pas et on continue notre route ...vers notre navire. Akaroa n'est qu'à 85 km de Lyttleton mais avec ces cols et ces courbes, un arrêt "pipitoresque" , nous voilà rendus à deux heures et demie de trajet donc, il nous fait revenir car le Edge part à 17h00.
Vous n’êtes pas trop essoufflés de nos aventures jour après jour? Nous un peu mais…on aime ça de même. On est venu ici pour voir du pays, alors le voici!
Ce soir vous pourrez compter les moutons avec nous, allez bonne nuit! 10 moutons, 9 moineaux, 8 marmottes……
Lucie