Bonjour de la ville d’Hiroshima,
Nous arrivons à Hiroshima plus tard que prévu. Le capitaine nous avait informé du retard planifié depuis la veille à cause de la pluie abondante reçue dans la région. Notre très intéressant guide, Jean, est prêt pour nous faire visiter cette ville dont le nom résonne dans la tête de l’humanité entière. Ce sera sûrement une visite chargée d’émotions de toutes sortes. Nous quittons notre navire sous un ciel ensoleillé.
Hiroshima et Montréal sont deux villes-soeurs depuis 1998. Montréal fait aussi résonner sa cloche de la paix située au pavillon japonais du Jardin Botanique lors d’une cérémonie de la paix, en même temps que celle de la ville-soeur. Cette cloche a été donnée par la Ville d’Hiroshima à l’occasion du jumelage.
Notre première visite de la journée consiste à prendre un traversier pour aller à la découverte d’un des trois plus beaux sites du Japon, Miyajima. C’est l’île où cohabitent les hommes et les dieux. Surtout reconnaissable par son immense torii rouge qui semble flotter devant le sanctuaire millénaire d’Itsukushima, ce sanctuaire est situé sur les rives de Miyajima, une île de la mer intérieure de Seto. Alors que le nom Itsukushima signifie « île de culte », le site est plus connu sous le nom de « sanctuaire flottant », car les bâtiments semblent flotter sur l’eau lors de la marée haute. Le sanctuaire principal d’Itsukushima a été construit pour la première fois en l’an 593 et il a été mentionné dans le célèbre livre japonais, Nihon Koki, ou Notes sur le Japon, en l’an 811. Le sanctuaire est devenu populaire comme destination de pèlerinage pour les membres de la cour impériale pendant la période Heian (745-1185) et est resté un lieu important à l’époque d’Edo pour ceux qui vivaient dans l’ouest du Japon. L’enceinte principale du sanctuaire se compose d’un ensemble de bâtiments, tels que la salle de purification et la scène des spectacles de bugaku. De nombreux bâtiments sont reliés par des couloirs couverts et parsemés de lanternes en bronze du début du XXe siècle. Un pont en arc, datant de 1557, aurait été utilisé par les messagers impériaux et est l’un des liens entre le sanctuaire et l’île. Plus particulièrement, Itsukushima abrite une scène Noh qui remonte au début de la période Edo, et est importante pour le fait qu’il s’agit de la seule scène Noh du pays flottant sur la mer. En raison de leur histoire et de leur conception unique, les bâtiments du sanctuaire d’Itsukushima ont été désigné trésor national en 1952 et sont devenus un site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996.
De plus, cette île où les voitures sont presque inexistantes est habitée entre autres par des milliers de daims en liberté considérés comme étant les messagers des dieux. Les voyageurs prennent en photo les nombreux daims qui se baladent. Les paysages magnifiques de l’île, ses belles plages ou ses sentiers de randonnée en font une destination appréciée. Le printemps dévoile ses grands charmes avec les cerisiers en fleurs. L’île est très peu achalandée lors de notre visite étant donné l’heure avancée de l’après-midi. Tranquillement la noirceur s’installe et nous assistons à un magnifique coucher de soleil.
Nous continuons notre route en autocar vers Hiroshima, la « Ville de la paix ». Le parc du mémorial de la paix d’Hiroshima est l’une des caractéristiques les plus importantes de la ville. Avant la bombe, la zone de ce qui est aujourd’hui le Parc de la Paix était le cœur politique et commercial de la ville. Pour cette raison, cette zone été choisie comme cible par les américains et aussi pour son pont en forme de T, plus facile à voir en altitude dans l’avion bombardier transportant « little boy », la fameuse bombe nucléaire à l’uranium. Quatre ans, jour pour jour, après le largage de la bombe, il a été décidé de réaménager l’endroit pour en faire un mémorial de la paix. L’installation principale du parc est le Peace Memorial Museum. Composé de deux bâtiments, ce musée retrace l’histoire d’Hiroshima et l’avènement de la bombe nucléaire. Son objectif principal est cependant les événements du 6 août 1945. À 8h15 du matin avait lieu le largage de la bombe et son résultat dans la souffrance humaine.
Nous faisons une promenade dans le parc de la Paix en présence d’une splendide pleine lune. Nous y observons le tristement célèbre Dôme, un des seuls bâtiments à être resté debout près du lieu où explosa la bombe, la cloche de la paix, le monument de la Paix dédié aux enfants, la Flamme de la Paix et le Cénotaphe. Le dôme de la bombe atomique, est ce qui reste de l’ancien hall préfectoral pour la promotion industrielle. Le bâtiment avait servi de lieu pour promouvoir les industries d’Hiroshima. Lorsque la bombe a explosé, c’était l’un des rares bâtiments à rester très partiellement debout. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le dôme de la bombe atomique est un lien tangible avec le passé unique d’Hiroshima. Il a été préservé tel qu’il était juste après le bombardement grâce à de nombreux efforts, dont ceux des habitants d’Hiroshima, en espérant une paix durable et l’élimination finale de toutes les armes nucléaires de la planète. C’est un symbole dur et puissant de la force la plus destructrice que l’homme n’ait jamais créée, qui incarne en même temps l’espoir de la paix. La visite du Parc de la paix nous permet de réfléchir sur les graves conséquences de la bombe sur cette ville et ses habitants. Ceci a vraiment projeté tous les voyageurs dans une réflexion profonde face à cette terrible tragédie humaine.
Le cénotaphe est une sorte de tombe voûtée pour ceux qui sont morts à cause de la bombe, soit à cause de l’explosion initiale, soit à cause de l’exposition aux radiations. Sous l’arche se trouve un coffre en pierre contenant un registre des noms des victimes, dont il en existe plus de 220 000. Chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de la bombe, une cérémonie a lieu au parc. Des discours sont prononcés, des gerbes de fleurs sont déposées au cénotaphe, et une minute de silence est observée à 8h15, moment précis de la détonation.
C’est une autre journée bien remplie. Nous pensons à vous tous, famille, amis et lecteurs de partout dans le monde et espérons que vous appréciez nos récits.
Merci de nous lire,
Diane et Michel