Bonjour à toutes et à tous en cette journée de l’Immaculée conception,
Je sais que les québécois présentent moins d’intérêt pour les fêtes religieuses mais découvrir une ville européenne lors d’un événement religieux, c’est toujours fascinant.
Partons avec Elena, notre guide, explorer les secrets de sa ville, Valence, en cette journée particulière. Juan Carlos, notre chauffeur, nous attendra quelques temps pendant notre visite à pied.
Le domicile de Valence se situe sur la côte est de la méditerranée. Le port de Valence est le premier port de marchandises en Espagne et également premier à conteneurs de la Méditerranée. Valence, est louangée pour ses douces oranges et son riz, cela nous change de nos spécialités québécoises : les pommes et… les pommes de terre.
Les contrastes de cette ville allient le charme de son centre historique aux constructions à l’architecture futuriste (art nouveau ou modernisme) et, son effervescence culturelle. Accueillante à souhait, elle est parfaite pour notre dernière petite escale de croisière.
Fondée en 138 av. J.C., la Valence du XVe siècle a connu une période de grande expansion économique, grâce aux activités mercantiles et de grande productivité artistique. Pendant ‘’le siècle d’or’’ de sa renommée, la ville a transcendé les frontières.
Notre tour à pied panoramique nous permet de prendre le pouls de la ville et de son ambiance super sympathique. On comprend pourquoi ses 800,000 valenciens sont fiers de son patrimoine architectural remarquable. Il met en valeur les contrastes de cette ville, ses églises, sa porte médiévale, juxtaposées à, ses hautes maisons art nouveau dans son centre historique. D’abord, l’église Notre-Dame de l’Immaculée Conception (propriété de la commune de Valence) a été édifiée en 1859 comme centre de la nouvelle paroisse de la ville. Puis, la place de la Reine dans la ville ancienne, enserre de nombreux monuments historiques. La cathédrale elle, donne à cet endroit un caractère ancestral, voir mythique; quartier idéal pour des dizaines de photos et, pour un peu de lèche vitrine. Au centre, un parterre de fleurs, arbres et herbes permet à nous piétons de se promener de façon sécuritaire. Puis, nous apparaît, tenant la main de sa maman, une petite princesse vêtue du costume typique de la ville de Valence, petite blondinette à la chevelure tressée comme à l’époque, robe à crinoline, sourire embarrassé. Elle est accompagnée de son petit frère portant lui aussi le costume officiel mais qui ne se soucie guère de ce célèbre vêtement. Quelle chance d’arriver à un moment pareil!
La fontaine de Turia, l’icône de Valence en termes de sculptures, a été érigée sur la magnifique place de la Vierge. Elle fut imaginée par le sculpteur Manuel Silvestre Montesinos et représente de manière allégorique, le fleuve Turia et les huit embouchures principales qui alimentent Valencia en eau. Le jour de notre visite, une mouette avait élu domicile… sur la tête du noble personnage principal. La bonne fortune nous suit puisque nous avons eu l’occasion d’admirer un des seuls artisans peindre ces célèbres éventails, utilisés par les danseuses de flamenco.
Au marché, dont la plupart des étals demeurent fermés pour ce jour férié, pourquoi diable une statue de perroquet trône à cet endroit? Elena nous explique que les vendeurs n’arrêtaient pas de répéter aux clients les qualités et la valeur de leurs marchandises tel…un perroquet!
L’ensemble des bâtiments chéris des valenciens demeurent ‘’La Lonia de la Seda’’ ou, la Halle de la Soie inscrite au Patrimoine de l’humanité à l’Unesco (1996), joyau du gothique civil valencien. De la soie? Non mais on est loin de la Chine ici non? Ce sont les musulmans qui ont apporté les vers à soie et, les artisans une nouvelle façon de travailler la soie. On y marchandait également une autre matière noble : le velours. En y entrant, ses murs de pierre nous rappellent une similitude avec les châteaux médiévaux. Érigée entre 1482 et 1492, cet ensemble de bâtiments, à l’origine consacrée au commerce de la soie, d’où son nom de ‘’Bourde de la Soie’’, n’a cessé depuis de remplir des fonctions commerciales. Chacune des quatre pièces de ce chef d’œuvre du gothique flamboyant, nous rappelle la puissance et la richesse d’une grande cité marchande méditerranéenne aux XVe et XVIe siècles : la Tour, la salle du Consulat de la mer, la cour des Orangers et la salle des Colonnes. À l’intérieur, on croise une mini porte. Mais où pouvait-elle bien mener? À la prison. On monte, on descend, on parcourt les 2000 mètres carrés de ce domaine, non seulement somptueux en architecture mais flamboyant en détails de toutes sortes : céramique, colonnes torsadées, marbre, plafond à caisson en bois sculpté de 670 motifs décorés d’or, vitraux. À l’entrée, des gargouilles aux formes animales, servent à tenir les esprits éloignés. D’autres, de nature érotique, nous rappelle ce lieu, deuxième plus grand lieu de prostitution de l’Europe. Nous vous avons ramené une panoplie de photos de cette halle de la soie en signe de notre émerveillement. À vous de découvrir celles …qui vous intéressent le plus!
De retour en autocar, on aperçoit le Colesso de Rome…mais non, on est à Valence. C’est plutôt l’arène de la ville située à côté de la gare du Nord. Cet édifice néo-classique, oeuvre de l’architecte Sebastian Monjeon Estellés, a une hauteur de 17,65 mètres et une arène de 52 mètres de diamètre. Vu de l’extérieur, elle présente quatre étages à arcades et compte à l’intérieur 24 gradins étagés. Les principales corridas ont lieu pendant les fêtes de ‘las Fallas’ et la ‘Foria do Julio’. Si nous étions venus en mars, nous aurions assisté à cet événement culturel typique de Valence : les Fallas. Ces dernières représentent de grands monuments/sculptures de plus de 30 mètres de haut, créés par des artistes ‘falloros’ avec des personnages satiriques en liège ou, en carton-pâte qui sont brûlés. Cette fête semble un prétexte pour déguster les diverses spécialités gastronomiques locales, dont la plus connue est bien sûr…la paëlla. Soyez assurés que le partage de notre prochaine paëlla entre amis nous rappellera notre visite à Valence. On aura pris soin également de se concocter deux célèbres boissons de Valence : Aqua (eau) de Valence, qui bien que son nom l’indique, n’est pas aussi pure qu’elle le laisse supposer mais est composée de champagne, jus d’orange, gin, vodka et sirop de canne ou, si vous préférez, une deuxième boisson, la célèbre Horchata de chefs (orgeat de souchet en français), une boisson opaque et blanchâtre rappelant un lait végétal, élaborée à partir d'eau de tubercules de souchet (d’orge) et de sucre servie avec de la glace pilée. Qui d’entre vous sera chef pour ce dîner valencien?
Valencia a transformé l'ancien canal du fleuve Turia qui traversait la ville sur neuf kilomètres, en d’immenses espaces verts, sorte de jardin. Pourquoi? La Grande inondation de Valence le 14 octobre 1957, avait vu ce secteur envahit à certains endroits de un à cinq mètres d’eau. Son ancien lit reconvertit entoure maintenant la ville de ses arbres à épines inusités. De réputation internationale, le Tribunal des Eaux de Valence l’a inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco en 2009. Quelle excellente idée de transformer un triste événement en un succès environnemental créatif.
Pour nous, voyageurs/touristes, la grande surprise, c’est l’impressionnant complexe extérieur de la très moderne Cité des arts et des Sciences construit par l’architecte valencien Santiago Calatrava. Chacun des bâtiments du complexe a une architecture spécifique des plus originales. On chuchote que l’inspiration viendrait des œuvres de Gaudi.
Il y a l’Océanografic qui est le plus grand aquarium d’europe, l’Hemisfèric ou, cinéma en 3 D, le gigantesque Musée des sciences où le slogan est Défense de ne …pas toucher, le Palais des arts avec ses programmes d’opéra (240 millions d’euro) et autres, l’Umbracle avec son gigantesque jardin de plus de 17 000 mètres carrés, l’Agora avec ses expositions temporaires, et le magnifique le Pont de l’Assut d’Or qui traverse l’ancien lit du fleuve Turia entre le Musée des Sciences et l’Agora. Il dispose de plusieurs voies de circulation dans les deux sens, et au milieu se trouve une passerelle piétonne reliant les deux rives du Jardin du Turia.
Ce complexe de plusieurs bâtiments, s’est réalisé sur onze ans et est devenu le symbole de la ville moderne, consacré à l’art et aux sciences; à découvrir en entier…si vous avez une semaine!
Pas difficile de reconnaître que la ville jouit d’une réputation pour sa cité des arts et des sciences à l’architecture d’avant-garde.
Et vous savez quoi? Avec un nombre incroyable de sites à explorer dans Valence, cette ville bénéficie en plus …de ses plages enivrantes à proximité de la ville qui fait la joie des surfeurs. Quoi demander de mieux?
Une dernière petite escale disais-je ? Émerveillement! Voté à l’unanimité par l’ensemble du groupe : Valence coup de cœur des villes d’Espagne! Et ce n’est rien, je ne vous ai pas parlé de ses splendides ponts, de la joie de vivre de ses habitants, de ses ruelles…ce sera pour une autre fois…peut-être!
Ce soir, sortons …nos valises à la porte de notre cabine et demain, sortons nos mouchoirs. La croisière se terminera. On ne vous abandonnera pas pour autant. Notre vol nous mènera à Amsterdam avant de quitter l’Europe.
À demain vous tous
Lucie