Jour 13 samedi 10 décembre Taiohae, Nuku Hiva, Marquises
Déjà notre dernière île marquisienne. Elles sont toutes très jolies mais avec chacune leur cachet unique. Ce matin, encore sous un ciel bleu éclatant, nous arrivons dans la baie de Taiohae, et l’on peut dire que l’on ne s’en fatigue pas de se réveiller au soleil de la Polynésie! Nous arrivons donc encore très tôt ce matin à Nuku Hiva. L’île de Nuku Hiva au relief très marqué, charme par sa beauté sauvage, et surprend par la richesse de sa culture et de son histoire. C’est dans une très jolie baie, qui offre un havre pour les voiliers, qui naviguent le Pacifique, que notre navire jette l’ancre pour la journée. Nous en apercevions plusieurs à l’ancre qui profitent du calme de cette baie pour y mouiller eux aussi. Nous avons encore ce matin, une belle visite qui nous attend, celle de la découverte de l’île.
L’île est la plus grande de l’archipel des Marquises tant par sa superficie que par sa population de près de 3 000 habitants. Toutes les îles de l’archipel sont des îles volcaniques formées par les crêtes émergées de volcans éteints depuis deux millions d’années. Leurs reliefs sont constitués de pics de basalte (roche magmatique volcanique issue d’un magma refroidi rapidement) hauts d’une centaine de mètres. Vous verrez l’une des calderas de l’île lorsque j’ai pris en photo, beaucoup de mes voyageurs sur cette photo de carte postale avec le palmier et la baie en bas-relief. C’était un endroit pour s’imprégner de la beauté des lieux. Nous avons donc rencontré nos chauffeurs et notre guide Deborah car encore aujourd’hui, c’est à bord de 4 véhicules que nous montons pour faire notre excursion. Debora au premier arrêt nous parle de son île avec passion et amour. Elle nous raconte aussi la création des Marquises et son histoire. D'après la tradition orale, Hotu Matu’a, premier roi de l’île de Pâques, serait venu de Nuku Hiva, après avoir d'abord envoyé sept praos (type de voilier multicoque) en éclaireurs dans tous les azimuts, pour trouver de nouvelles terres.
Comme leur histoire est intéressante et passionnante! Nous visitons leur cathédrale, Notre-Dame de Taiohae, également appelée « cathédrale Notre-Dame des Marquises », est une cathédrale catholique romaine car 80% de la population est catholique aux Marquises. La construction débuta en 1973 sur le site d'une ancienne église du XIX siècle et l'inauguration se fit en 1977. Construite au xxe siècle, la cathédrale contient de très belles sculptures de bois. Il s'agit de la plus grande église des Îles des Marquises.
Son principal village est Taiohae ou nous sommes arrivés ce matin. La loi du 8 juin 1850 sur la déportation politique choisit l’île comme lieu de « déportation simple ». Le pénitencier de Taiohae y a reçu certains opposants républicains à Napoléon III : les chefs du complot de Lyon y sont les premiers déportés politiques français. L’activité économique principale est liée au tourisme qui s’est développé avec la création de l’aérodrome de Nuku Hiva. Un vol vers Tahiti prendra presque 4 heures de vol. Oui nous sommes encore loin de la plus grande des îles polynésiennes.
Nous avons aperçu le village de Taipivai, où séjourna l’écrivain Herman Melville dont Débora nous parle de cet homme, avec grand plaisir et humour.
L'écrivain américain Herman Melville, s'enrôle à la fin de décembre 1840 à Fairhaven à bord du baleinier Acushnet qui appareille pour le Pacifique. En juillet 1842, alors que le bateau fait relâche à Nuku Hiva, il déserte le navire avec un compagnon, Richard Tobbias Greene, Ils séjournent chez les Taïpis. Trois semaines plus tard, ayant regagné la côte, Melville s'engage sur le baleinier australien Lucy Ann partant pour Tahiti. À la fin de 1844, poussé par sa sœur Augusta, Herman Melville écrit le récit de ses aventures sur l'île dans son roman autobiographique Taïpi paru en 1846. Mais il a aussi écrit : Moby Dick qui paraît l'année 1851 en léger différé sur l'ancien et le nouveau continent - à Londres d'abord, à New York ensuite - c'est un livre-monde qu'Herman Melville donne à ses contemporains qui n'en feront pas grand cas et à la postérité qui ne finit pas d'en hériter. Ce ne fût pas un livre à succès à sa sortie mais il est devenu par la suite un chef d’œuvre.
Nous avons vu des plantations de bananiers et si vous remarquez de grosses bananes c’est une variété pour la cuisson sur leur île. Nous avons visité un centre d’artisanat ou les jolis colliers de graines sont toujours des plus attrayants et que dire de leurs sculptures qui sont tout à fait exceptionnelles. Le centre artisanal nous avait préparé un buffet de fruits locaux et aussi de chips fait avec du manioc et aussi avec le fruit de l’arbre à pain. Nous apprécions ces belles découvertes locales.
Encore quelques photos de cette belle île avant de revenir au navire. Une autre belle journée de soleil qui se solde encore une fois avec un splendide coucher de soleil sur les îles marquisiennes.
La vie est si belle et quel beau groupe de voyageurs!
Demain, journée en mer!
Louise