Une autre magnifique journée qui débute en beauté. Beau et chaud et encore enveloppés par le soleil des îles. Comme c’est calme et magnifique le matin à notre réveil! Les petits déjeuners sont copieux et très appréciés des voyageurs. Nous commençons à prendre le rythme des îles et nous ralentissons le pas. Cela fait du bien de respirer à plein poumons cet air si pur.
Ce matin une activité amusante nous attendait pour ceux qui le désiraient au centre des sports nautiques situé le long de la baie. Sous la supervision et l’enseignement de notre Josée, nous apprenons les rudiments d’un masque de beauté rajeunissant. On nous promet 10 ans de moins… Remplis d’espoir nous suivons ses directives et nous nous appliquons la boue d’argile naturelle des îles. C’est amusant et l’on rigole tous ensemble. Le ridicule ne tue pas donc nous embarquons dans l’aventure tous ensemble. C’est un excellent groupe avec plusieurs femmes qui s’en donnent à cœur joie dans la boue pour tenter de "rajeunir". Nous devons conserver ce masque un bon 5 à 10 minutes en tentant de nous détendre, ce que plusieurs ont réussi à faire. Après ces moments de découvertes dans la boue nous retournons à notre auberge pour une petite douche et nous repartons pour notre journée jusqu’à l’autre bout de l’île.
Notre chauffeur est de retour et nous continuons notre découverte des îles. Comme c’est agréable d’avoir avec nous Josée et Monique pour nous renseigner sur la vie des madelinots. Nous nous arrêtons pour le dîner au restaurant le Patio de Cap aux meules. Plusieurs font la découverte de la Calzone aux fruits de mer qui est juste succulente.
L'Île du Cap aux Meules, c'est la porte d'entrée de l'archipel. Malgré l'aspect plus « urbain » de l'île, la nature n'est jamais bien loin. Composée de trois villages (Fatima, Cap-aux-Meules, L'Étang-du-Nord), elle possède la plus importante concentration d'habitants et regroupe la plupart des services de l'archipel. Comme c’est souvent le port d’entrée pour les voyageurs qui arrivent par bateau, c'est le port d'arrivée des traversiers, là où le visiteur prend contact avec le pays madelinot. Le nom Cap-aux-Meules vient de la présence de pierres à meule dans le cap qui surplombe le port. L'Île du Cap aux Meules, c'est le centre administratif et de services de l'archipel. Cap aux Meules possède la plus importante concentration d'habitants et est la deuxième île en terme de superficie (après Havre Aubert). On y trouve l'hôpital, l'école polyvalente, le Cégep, la centrale thermique d'Hydro-Québec et la majorité des commerces et des services des Îles. Les trois villages qui la composent, Cap-aux-Meules, L'Étang-du-Nord et Fatima. Après le repas, Monique et Josée avait invité le bien connu chasseur de phoques des îles, Sylvain Vigneault. Un homme de passion, encore une fois, qui vient entretenir le groupe et surtout démystifier toute cette pêche qui fait tant parler. Chasseur de phoque et propriétaire de la boucherie madelinienne Côte à côte, il n’en revient pas de la désinformation sur la chasse au phoque.
Pour lui "il y a trop de phoques et l’on n’est pas près de manquer de loups marins" lance-t-il. Il faut au contraire contrôler leur population. Ils sont actuellement plus de six millions ici et le quota annuel n’est que de 15 000 têtes par an. Selon Pêches et Océans Canada, la population élevée de phoques est en partie responsable de la pénurie de morue.
Quant aux méthodes d’abattage, la tache rouge sur la banquise blanche fait une image spectaculaire, mais si vous alliez dans les abattoirs, vous vous rendriez compte que les méthodes pour tuer les phoques sont plus qu’acceptables. La viande de phoque est riche en protéines avec seulement 0.02% de matières grasses. C’est l’épaule qui est la plus goûteuse. On ne peut pas dire que c’est un poisson tout comme on ne peut pas dire que c’est une viande et cela a un goût très fin. Importante source de vitamine b12, de protéines, fer, aide à soigner les grands brûlés et est bon pour le diabète et les articulations.
Parmi les mammifères marins, les phoques suscitent le plus d'attention tant par leur nombre que par l'intérêt qu'on leur porte. Quatre différentes espèces de phoques cohabitent aux Îles de la Madeleine. Le phoque gris est une espèce qui fréquente les eaux tempérées à proximité des côtes, des îlots rocheux et des bancs de sable. Il est facilement reconnaissable à sa taille (les adultes pèsent en moyenne 275 kg), ses narines en forme de « W », sa couleur foncée, sa tête noire et surtout son museau allongé. On appelle généralement cette espèce «tête de cheval» à cause de cette caractéristique. Il s'agit en fait de l'espèce de phoques la plus présente en saison estivale.
Le phoque commun est beaucoup plus petit (les adultes pèsent en moyenne 90 kg) et plus pâle que le phoque gris. Son museau est également plus court et ses narines rapprochées se joignent presque en un «V». Il passe de longues heures sur les barres de sables, les rochers et les récifs découverts à marée basse. Au retour de la marée, il quitte son observatoire en quête de nourriture. Les populations de cette espèce sont actuellement surveillées, car elles sont en déclin un peu partout sur les rives du Saint-Laurent.
On peut observer les phoques gris et communs dans leur milieu naturel au bout de la plage de la Grande Échouerie à Grosse-Île, au rocher du Corps-Mort et au bout de la plage de la Dune-du-Sud, juste en face du port de pêche de Grande-Entrée. Cette chasse est l'une des plus anciennes traditions des Madelinots. Depuis plusieurs années, la chasse au phoque fait l'objet d'une grande campagne anti-chasse de la part des écologistes, qui a entraîné la fermeture de la plupart des marchés. Depuis la chute des marchés, cette chasse ne se pratique plus que sur une base artisanale et elle avait débuté il y a plus de 5 000 ans.
Depuis 1983, le fait d'interdire de tuer un blanchon a obligé plusieurs chasseurs à mettre un terme à leur activité de subsistance. De mémoire de Madelinot, la chasse aux loups-marins signifie le retour des activités maritimes alors que l'hiver tire à sa fin. Après avoir repéré la mouvée au large, on se prépare fébrilement pour la chasse des prochains jours.
C’était vraiment intéressant et on comprend beaucoup mieux l’histoire de phoques des îles de la Madeleine.
Après la conférence, nous reprenons la route pour visiter le Site D’Autrefois à Havre-Aubert. Nous découvrons un peu l’histoire madelinienne et acadienne de ce coloré personnage des îles, Claude Bourgeois. Le Site d'Autrefois a été conçu en grande partie par Claude à François. Claude à François est un ancien capitaine de bateau de pêche. Il faisait la pêche au homard et en 1990 il a fait naufrage au large des Iles. Depuis son ouverture, le 6 juin 1998, ce projet a pris de l'ampleur et de nombreuses améliorations ont été faite pour le bonheur des visiteurs. Nous avons eu beaucoup de chance de rencontrer, l’homme derrière ce site et qui était sur place presque juste pour nous.
Nous poursuivons vers un endroit bien connu des îles, celui de la Grave. Unique site historique de l'archipel, ce lieu authentique témoigne du passé et conserve son cachet architectural et traditionnel. Berceau du peuplement des Îles et de l'industrie de la pêche, La Grave s'étend le long d'une petite plage de galets. C’est sur l’île du Havre Aubert, au sud de l’archipel des Îles de la Madeleine, qu’on trouve le seul site historique de la région, La Grave. Nommé ainsi en raison de la grève qui le borde, ce lieu est le témoin privilégié d’une époque révolue. Autrefois dédié à la pêche, il constitue désormais un lieu de rassemblement riche en culture. Pendant près de deux siècles, le site fut un centre névralgique pour la pêche. Les pêcheurs s’y rendaient pour débarquer, transformer, saler et sécher leurs prises, tandis que les marchands y achetaient des cargaisons pour la vente. Les bâtiments et structures liés à cette activité s’entassèrent rapidement sur La Grave. Au 20e siècle, le monde de la pêche se transforma complètement. Un quai en eau profonde fut construit, des coopératives de pêcheurs se formèrent, de grosses compagnies maritimes s’installèrent aux Îles et un entrepôt frigorifique fut érigé, rendant ainsi désuètes les installations en place. C’est donc principalement en raison de l'amélioration des procédés de conservation et de l'utilisation grandissante des transports terrestres que les activités de pêche du site cessèrent. En 1983, La Grave fut classée site historique par le ministère des Affaires culturelles du Québec.
Nous nous arrêtons tout d’abord aux artisans du sable. Une très jolie boutique nous plonge dans l’univers du sable aux îles. Quelques personnes se laissent tenter par de beaux souvenirs fabriqués ici par des madelinots. Les lampes avec une base en sable sont magnifiques. Nous continuons sur la promenade des boutiques et restaurants et nous partons librement découvrir à notre rythme ce charmant petit village. Aujourd’hui c’est la fête des acadiens et il y a plus d’action que lors du passage du premier groupe, malgré que tous les commerçants sont ébahis de voir un autobus de touristes. En temps normal, lorsque cette célèbre journée a lieu aux îles, on ne peut presque pas atteindre cette région de l’île tant il y a de touristes en ville. Je peux dire que nous sommes chanceux de vivre les îles sans l’affluence touristique. On prend donc le temps de manger et de magasiner ou tout juste regarder la mer. L’année dernière lors du passage de la grande tempête tropicale ce coin des îles avait subi quelques dommages. Une soirée sans vent avec une température des plus agréables. La vie est bien douce aux îles et on apprécie le calme de notre auberge. Un très bon choix de venir vivre les îles à L’auberge de la Salicorne.
Une bonne nuit de sommeil nous attend et d’autres aventures pour nous encore demain!
Merci de suivre Monique dans ses aventures!
Louise