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10e récit - 19 janvier - Canal Lemaire, Petermann Island et Port Lockroy

Nous débutons tôt ce matin notre belle journée. Nous avions mis nos cadrans pour se lever en vue de la traversée du Canal Lemaire. Au moment de sortir de notre cabine pour aller voir ce fameux canal du pont 6, à l’avant du navire c’est la voix du capitaine, qui nous souhaite un bon réveil et nous invite à l’avant pour admirer ce passage étroit. Le canal Lemaire est un détroit de l'Antarctique, situé entre la côte ouest de la Terre de Graham (péninsule Antarctique) et l'île Booth. Le chenal mesure 11 km de long et 1 600 mètres de large à son point le plus étroit.

Il fut aperçu la première fois par l'expédition allemande de 1873-74 menée par Eduard Dallmann, mais ne fut franchi qu'en décembre 1898, quand le navire la Belgica de l'expédition d'Adrien de Gerlache de Gomery le traversa. De Gerlache le nomma du nom de Charles François Alexandre Lemaire (1863-1925), un explorateur belge.

Ce matin, il fait un froid d’Antarctique surtout à 6 heures du matin dehors. Nous sommes bien habillés mais tout de même on doit sortir nos cols pour se cacher le nez et mettre nos grosses mitaines. Nous naviguons entre les plaques de glace qui souvent flottent avec des groupes de manchots Papous et des phoques crabiers. Notre navire les repousse et on voit la glace se briser devant nous. Nous nous sommes bien amusés à voir un petit groupe de manchot se retrouver de part et d’autre de la banquise et ne sachant où aller par la suite. Ils avançaient, reculaient et finalement plongeaient pour aller retrouver les leurs. Quel beau spectacle! Nous avons finalement traversé ce canal et au dire du capitaine il y avait plus de glace qu’à la normale. Il faut dire que notre capitaine Patrick Marchesseau navigue l’Antarctique depuis plus de 6 saisons pour notre grand bonheur.

Le temps d’aller au petit-déjeuner et nous voilà prêts à faire notre sortie en zodiaque à Petermann Island.  Le soleil est au rendez-vous et la température est beaucoup plus clémente que ce matin, heureusement. Il fait même un peu chaud car nous n’avions pris aucune chance et nous étions bien emmitouflés.

Une courte distance en zodiaque et nous voici sur l'île Petermann qui est une petite île située sur la côte ouest de la péninsule Antarctique, à une courte distance au sud de l'île Booth et du canal Lemaire. Elle fait 2 km de long, est arrondie et basse. Elle héberge la colonie la plus au sud du monde de manchots papou et accueille aussi un certain nombre de manchots Adélie. Nos guides nous apprennent un peu plus sur le lieu d’hivernage de Jean-Baptiste Charcot sur l’île de Petermann. C’est au cours de cette expédition allemande menée de 1873-1874, que l’île Petermann, située à 65° 06′ sud et 64° 06′ ouest, au sud du Canal Lemaire et de l’Ile Booth, a été découverte et nommée ainsi en l’honneur du géographe August Petermann.

Un peu plus tard dans l’histoire, cette île sera de nouveau fréquentée, notamment par l’expédition antarctique française menée par Jean-Baptiste Charcot de 1908 à 1910. Charcot et son équipage hivernèrent ainsi avec leur navire le Pourquoi-pas ? dans une toute petite baie de quelques mètres carrés appelée Port Circoncision, en raison du fait que les hommes l’abordèrent le 1er janvier 1909, jour de la circoncision de Jésus dans le calendrier liturgique catholique. Une cabane orange qui fait fonction d’habitat de secours, marque à peu de distance l’endroit de notre débarquement. Au pied d’une façade de granit, gravé dans la roche, les lettres « P P », les initiales du Pourquoi-Pas. Tout de suite en débarquant nous sommes séduits à nouveau par tous ces petits manchots que l’on peut presque toucher. Les parents finissent de nourrir leurs poussins qui quitteront leur nid d’ici quelques semaines. Nous pouvions si nous le désirions marcher vers le sommet de la montagne pour y apprécier la vue de la baie et de son immense glacier bleuté. Plusieurs ont décidé de monter et nous avons même enlevé nos manteaux rouges Ponant car il faisait assez chaud sous le soleil de l’Antarctique. Nous devons mettre de la crème en quantité car on brûle facilement ici avec la réverbération du soleil sur la neige d’un blanc immaculé. Nous avons un plaisir à monter tout en haut et les photos sont vraiment splendides encore une fois. En descendant c’est le temps de s’amuser, de se lancer des balles de neige, de glisser et de rire surtout! Quel beau groupe! J’en ai profité pour prendre quelques photos pour ma bonne amie Nancy Boivin qui s’occupe de la belle boutique de ski « Brunelle Sport » à Beaupré, située sur la route menant au Mont Ste-Anne. Comme depuis de nombreuses années, je passais mes hivers sous le soleil des Tropiques ou en Asie, je possédais peu de vêtements pour la neige et le froid. Merci à Nancy de m’avoir bien guidée dans l’achat de tous ces beaux vêtements. Si vous allez faire un saut au Mont Ste-Anne, un arrêt à cette belle boutique s’impose. Pour les voyageurs qui me connaissent, vous connaissez ma petite folie « vêtement », même si ici vous nous voyiez en permanence avec notre beau manteau rouge Ponant… Il fallait bien des tuques, foulards, pantalons et chandails. Maintenant je suis prête pour l’Arctique que je regarde de près pour 2017 et pour revenir ici en Antarctique, bien entendu. Le temps passe trop vite et nous devons quitter cet endroit paradisiaque. Dommage car nous y serions restés pas mal plus longtemps pour profiter du calme et du silence de cet endroit unique.

De retour pour le dîner et peu de temps après nous sommes à nouveau inviter à débarquer à Port Lockroy qui fût une base des forces armées britanniques, la « base A » et une ancienne station scientifique britannique en Antarctique, située sur la côte ouest de la terre de Graham (péninsule Antarctique).

Port Lockroy se localise sur la petite île Goudier (moins de 1 km de long et de large), entre Flag Point et Lécuyer Point, à l'ouest de la côte de l'île Wiencke, dans l'archipel Palmer. Découverte et nommée lors des deux expéditions de Jean-Baptiste Charcot, en 1903 et en 1905, en l'honneur d'Édouard Lockroy (1838-1913), politicien français et, notamment, ministre de la marine.

Aujourd'hui, Port Lockroy est un site historique, ouvert au public, composé d'un musée, d'une poste, d'un magasin de souvenirs. Durant l'été austral, il est gardé par une équipe de trois à quatre personnes qui a pour objectif d'accueillir les touristes et d'observer la colonie de manchots papous. Port Lockroy, bien positionné car abrité des vents et donnant sur une baie peu profonde, a été utilisé dans les années 30 par les pêcheurs, qui venaient y dépecer les baleines. Après la seconde guerre mondiale, le site a été dédié à la science, plus particulièrement dans le domaine des recherches sur l’atmosphère et l’ionosphère.

Une étude est, ainsi, en cours sur la cohabitation des manchots avec les hommes. « Les manchots sont arrivés ici après les humains et une petite colonie de papous a décidé de s’installer. Une moitié de l’île est interdite aux hommes et nos guides nous expliquent la différence avec l’autre partie, où nous nous trouvons. Les manchots ont construit leurs nids au pied des bâtiments et partagent ce lieu avec les touristes. On fait très attention à ne pas les perturber bien entendu. Ils ont leurs propres chemins, tracés dans la neige, ils y sont très habitués pour circuler et, si par mégarde ont obstrue ce passage, il se forme un bouchon de manchots, comme en cas d’embouteillage sur une route ».

A terre, cette cohabitation de l’humain avec les animaux est assez étonnante. Imperturbables, les manchots semblent avoir la même vie que sur les sites sauvages que nous avons précédemment visités. Ils nichent dans des endroits improbables, chassent les cailloux pour construire leurs nids et effectuent pour cela le parcours du combattant, tout comme pour rejoindre la mer et se nourrir. Non, à première vue, à l’exception des petites maisons plantées dans le décor, la vie des papous parait identique. La présence de l’homme impacte-t-elle le comportement des papous ? « Pour le moment, il n’y a pas une grande influence », affirment nos guides. D’autres animaux savent, en revanche, profiter de la présence des humains, comme les Chionis, pour améliorer leur quotidien. Ces oiseaux blancs à la tête très particulière sont à l’affut du moindre objet laissé sans surveillance. « Les Chionis volent tout ce qui traine et ramènent les objets dans leurs nids ». C’est ainsi que des lunettes de soleil, disparues depuis des semaines, ont récemment été retrouvées dans un nid de Chionis ! Ils sont aussi ceux qui nettoient tout même qu’ils mangent les excréments des manchots…. Pire que nos mouettes ces petits oiseaux blancs….

De retour au navire pour se reposer un peu ou pour discuter devant un apéritif en regardant le navire s’éloigner de Port Lockroy.

Une autre splendide journée qui vient de se terminer et ce soir les discussions vont bon train entre tous les voyageurs se partageant leurs expériences de la journée.

Merci de me lire! Que du bonheur! C’est bien vrai pour moi ici. J’adore!!!!


Louise

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