12e récit – 13 mai – Ollantayatambo, Moray & salines de Maras et Cusco
Une autre belle journée nous attend aujourd’hui. La température est déjà très belle ce matin avec probablement un 10 degrés. Nous avons passé une très bonne nuit dans un complexe hôtelier exceptionnel. Dommage que nous y logeons qu’une seule nuit! Il est vraiment très beau, avec un hébergement de très bon goût. Et que dire du souper léger servi hier soir? Un délice pour le palais et pour les yeux. Les fleurs sur le parcours du complexe sont elles aussi d’une grande beauté. Un seul regret on doit partir. Surtout que ce matin nous avons cherché le lieu du petit déjeuner et que nous commençons justement à nous familiariser avec le site.
Nous quittons donc ce matin pour la ville d’Ollantayatambo. Juste avant d’embarquer dans l’autobus, nous avons vu un taxi tuk tuk avec comme passager un cochon. Les photos vous feront bien rire.
Ollantaytambo, forteresse inca dont le nom signifie l'auberge d'Ollantay, du nom d'un guerrier. Elle fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols, Manco Inca s'y réfugiant pour tenter de fédérer la résistance inca après la chute de Cuzco.
Elle est située à 75 km au nord-ouest de Cuzco, à 2 792 m d'altitude. Elle se trouve au point de jonction de la vallée de l'Urubamba et d'un ravin latéral sur la droite.
C'est l'un des seuls vestiges de l'architecture urbaine inca avec ses bâtiments, ses rues et ses patios. Dans la partie haute se trouvent les vestiges du temple, tout en porphyre rouge, les plus remarquables étant six blocs assemblés entre eux avec une grande précision par des blocs plus minces. Notre charmant guide Germain nous avait proposé de se promener dans la ville et d’admirer le site de ce côté. Ce fût un excellent choix que tous ont apprécié.
Ollantaytambo, renferme des pierres travaillées avec une admirable perfection. Cependant, ces constructions correspondent à une époque très ancienne et bien antérieure à l'histoire des Incas. Des analyses d’ADN ancien établissent la preuve d'un peuplement humain sur ce site au cours de la période 600 à 400 av. J.-C.
La forteresse se compose de cinq étages de terrasses donnant sur le ravin, et de six sur la vallée, sans compter une longue muraille fortement épaisse qui lui sert de base. Vers le sommet, plusieurs blocs de porphyre rougeâtre de 5,44 m de long sur 1,46 m de haut gisent couchés sur le sol; deux autres, disposés en angle droit, marquent l’entrée d’un souterrain qui aurait communiqué avec Cuzco (la ville impériale). Il existe dans le mur du cinquième rempart, dix niches ou guérites tournées vers Cuzco et une porte par laquelle on entre dans l'intérieur du fort. Elles pourraient facilement être confondus avec le travail de Robert Guiscard datant du XIe siècle car elles ne sont pas différentes des fortifications du Moyen Âge perchées sur les collines au-dessus de Salerne, en Italie, réalisées par ce chef combattant.
La taille des pierres est plus merveilleuse encore qu'à Cuzco, quoique le porphyre qui a servi à la construction de la forteresse d'Ollantaytambo soit plus dur et plus difficile à travailler que le calcaire des remparts de la ville du Soleil. Les blocs sont taillés presque dans la forme voulue et prêts à être installés. Parmi eux, on remarque à plusieurs endroits qu’ils sont travaillés afin de recevoir la pince d’arrêt en « T », comme cela existe dans les restes de Tiahuanaco.
La ville en elle-même a la forme d'un épi de maïs. Les maisons représentant les grains, qui eux-mêmes sont séparés par des canaux. Des maisons, privées de leurs toits, se dressent de tous côtés autour de la forteresse dans des endroits presque inaccessibles. Les unes sont longues et étroites, d'autres sont carrées. Elles ont des ouvertures qui devaient être des portes et des fenêtres. À l'intérieur, des niches sont pratiquées dans les murs. Elles sont bâties en schiste recouvert de boue jaunâtre. Les toits manquent car ils étaient faits de paille.
Dans les constructions ordinaires, en pierre brute ou en briques crues, l'épaisseur des murs ne dépasse pas 40 cm. Pour certains murs d'aqueduc, l'épaisseur a été portée jusqu'à 12 m à cause des tremblements de terre. Malgré leur variété et la grande quantité de bois qu'ils possédaient, les Péruviens en faisaient très peu usage dans les constructions et en limitaient l'emploi aux portes, aux fenêtres et aux toits; ils employaient aussi des roseaux.
Les mesures employées par les anciens Péruviens étaient une variété de la brasse et ses divisions. Les Aymaraes et les Quechuas appelaient « loca » la longueur du bras, soit 60 à 65 cm et « vicu » la longueur mesurée entre le pouce et l'index, c'est-à-dire le quart de la loca. Pour la mesure des terrains les Quechuas employaient le « tupu », ou superficie carrée de 100 locas de côté.
Les Incas connaissaient la numération décimale aussi parfaite et aussi complète que la nôtre.
Laissez-moi vous dire que c’est grandiose, cette impression de grimper l’escalier, très abrupt, qui mène au sommet du site, à travers les splendides terrasses Incas. Difficile de ne pas songer aux conquistadors qui tentèrent de faire de même, sous une pluie de flèches et de pierre avant de battre en retraite. Cette forteresse surveillait la route menant au Machu Picchu. Le site d´Ollantayatambo est caractéristique d´une des œuvres hydrauliques les plus importantes en raison de ses canaux d´irrigation dans tout le village, un système de distribution des eaux dans chaque ruelle et place.
Lieu d'autant plus chargé d'histoire, il faut remarquer que le village a très peu changé depuis l'époque inca.
Nous quittons, suite à cette belle promenade en ville, en direction du site de Moray. Ce site se trouve à 74 km de la ville de Cuzco, à 3 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. La zone archéologique se distingue parce une série de terrasses circulaires singulières qui ressemblent à des amphithéâtres. La plus grande, présente 12 plateaux d’une profondeur de 100 mètres. Selon les chercheurs, les terrasses circulaires de Moray fonctionnaient comme un centre de recherche agricole, où chaque niveau offrait un environnement climatique différent et servait à cultiver différentes plantes de manière expérimentale. Les terrasses ont été construites sur des murs de soutènement remplis de terre fertile. On les arrosait grâce à des systèmes complexes d'irrigation : en sous-sol des terrasses, il existe un système de stockage des eaux de pluie. Ce système a permis de cultiver plus de 250 espèces végétales. D'autres études indiquent que ce site était employé comme observatoire astronomique et centre de prévision météorologique, pour anticiper les changements qui pourraient se présenter, grâce à l’observation des mouvements de la lumière solaire et des ombres qui apparaissent derrière les montagnes de ce territoire. Vraiment impressionnant!!
Par la suite, direction les salines de Maras. Encore méconnues du public, elles représentent un spectacle unique pour les yeux et le cœur… Le site est placé dans un canyon encaissée qui débouche dans la Vallée Sacrée des Incas, dans lequel jaillissent deux sources d’eau salée, qui coulent depuis des siècles, restes des immenses dépôts de sel marins, à une époque où cet endroit se trouvait sous les eaux, avant la croissance de la Cordillère des Andes…
Le sel, chez toutes les civilisations a reçu une importance particulière… on se souvient en France de la Gabelle qui imposait cette denrée si rare. Il ne pouvait en être autrement chez ces civilisations andines d’agriculteurs… et c’est là toute l’intelligence de ces peuples que d’avoir su exploiter cette ressource naturelle en adaptant tout simplement leurs techniques agricoles.
On a donc anciennement opté pour les techniques agricoles de terrassement pour retenir l’eau et ainsi pourvoir à la nécessité d’évaporation pour récupérer le sel, si précieux pour ses propriétés conservatrices des viandes et poissons. Des centaines de canaux mènent l’eau vers les bassins rétenteurs et transforment le paysage en un milliard de miroirs scintillants et colorés, à la lumière du Dieu Soleil!
La blanche réverbération des dépôts de sel qui s’entassent le long des parois des bassins est simplement…éblouissante! Exploitées encore aujourd’hui et ceci depuis sans doute plus de mille ans, ces Salines de Maras sont resteront à jamais gravées dans notre imaginaire…
Le temps du dîner arrivé, nous nous sommes rendus à proximité de notre dernier arrêt et nous avons partagé un repas simple mais agréable dans la ville de Chinchero.
Par la suite, nous visitons le village de Chinchero, se trouvant à 3760 mètres d’altitude et bénéficie d’un cadre magnifique avec bon nombre de sommets des Andes tout autour, offrant, pour le plaisir de nos yeux, des paysages de cartes postales. Le dimanche est jour de messe et marché, donc le meilleur moment pour le visiter. De nombreuses activités dont le tissage en pleine rue y sont pratiquées ce jour là. Qu’à cela ne tienne, nous sommes très heureux de nous y trouver aujourd’hui et nous prendrons le temps d’en apprécier toutes les beautés. Parmi celles-ci, l’église, construite sur les restes d’un sanctuaire inca, est dotée d’un plafond splendide dont les fresques sont d’origine.
Ses rues pavées, ses ruelles étroites, ses maisons dont les murs sont faits en torchis blanc avec soubassement en pierres sont des traits caractéristiques des villages andins. Les gens y ont conservé leur authenticité et sont vêtus de leurs habits traditionnels. Un vrai régal pour nos yeux. Comme si le temps avait ici, arrêté sa course folle….
De grandes terrasses s’étendent à l’extérieur du village, immuables, vestiges d’une époque de gloire passée. En contrebas, dans la vallée, un superbe pont enjambe le fleuve Urubamba; la promenade entre les cultures de maïs et autres est des plus agréables. Mais le plus intéressant est l’histoire des femmes de cette ville qui se sont regroupé et ont fait une association de femmes. Elles travaillent la laine et nous ont montré ce qu’elles créaient. Intéressant à souhait cette belle visite.
Suite à la belle découverte de leur artisanat, nous reprenons la route pour regagner Cuzco.
Notre souper ce soir se prendra dans un charmant restaurant avec de la musique et du plaisir à revendre.
Quel superbe groupe nous avons eu et nous sommes un peu tristes ce soir de devoir nous séparer après tous ces beaux moments passés ensemble. Onze voyageurs retourneront demain au Québec et 8 personnes plus moi partirons pour la Bolivie. Nous terminons en beauté cette belle journée car demain nous partirons à 5h30 de l’hôtel à cause de notre heure de vol un peu matinale.
Je vous laisse donc et je vais tenter de dormir un tout petit peu.
Louise Gobeil qui accompagne chez moi sera celle qui reviendra avec le groupe au Québec.
Merci et quelle belle journée avec le peuple. Charmants et souriants, ils sont tellement gentils.
Louise