Bonjour à tous,
Prêts et prêtes pour notre quatrième journée de voyage?
Suivez-vous alors à Chania en Crête!
Je sais, vous aussi quand on entend parler de la Crête, vous voyez déjà la plus belle île grecque.
En fait, elle est la plus grande (cinquième plus grande île de la mer Méditerranée) car elle s'étend sur 8 450 km2 et son littoral de 1 046 km de long borde la mer Égée et sépare la mer de Crète, au nord, de la mer de Libye, au sud. Elle revendique le titre de l’île la plus peuplée (624 500 habitants) des îles de Grèce. D’est en ouest, elle fait 260 km mais beaucoup plus étroite ( de 10 à 60 km) du nord au sud, d’ailleurs c’est la plus méridionale des treize régions grecques. Sa capitale? Chania que nous visitons aujourd’hui? Non, c’est Héraklion qui officie de capitale et plus grande ville.
À notre arrivée, on se doute que cette île montagneuse s'articule tout au long d'une chaîne de montagnes qui la traverse d'ouest en est. Les randonneurs du groupe rêvent un jour de revenir pour enjamber son point culminant, le mont Ida à 2 456 m. D’ailleurs la chaîne des Lefká Óri (ou Montagnes blanches) compte une trentaine de sommets dépassant les 2 000 m d'altitude et les gorges de Samaria, l'une des plus longues d'Europe, sont une destination de randonnée populaire située près de La Canée, et forment une réserve mondiale de biosphère. Attirant tout cela mais pas toujours accessible!. En grec ancien, le nom de Crète (Κρήτη) apparaît pour la première fois dans l'Odyssée d'Homère. Vous vous souvenez de la série du même nom diffusée aux Beaux Dimanches de Radio-Canada en 1972 avec Ulysse et Pénélope qui l’attendait en tissant?
On dit de la Crète qu’elle a su forger un certain nombre de particularités locales qui lui a permis de conserver une culture distincte dans certains domaines tels que la poésie ou la musique.
On chuchote même que les Crétois font une distinction importante entre les montagnards et les habitants des plaines ; les premiers prétendent souvent résider dans des lieux bénéficiant d'un environnement climatique et moral plus élevé. Une douce guerre de montagnards et paysans! D’ailleurs, il y a peu de forêt et peu de rivières en Crête, laissant place à une zone aride.
Mais nous aujourd’hui, la brève intrusion sur cette île s’effectuera à Chania ou si vous préférez La Canée. Cette ville de Crète occidentale, située dans le district régional du même nom, est la deuxième ville de l'île, avec environ 55 000 habitants et 108 000 habitants dans l'ensemble de son aire urbaine.
Nous avons rencontré notre guide Panos au port.
À ce port, le phare bien droit, est l'un des plus anciens phares du monde qui remonte à l'époque vénitienne. Construit à la fin du XVIe siècle par les Vénitiens qui ont gouverné la Crète de 1204 à 1669, il a agi comme guide crucial pour les navires naviguant dans les eaux traîtresses de la Méditerranée. Nous avons donc un grand respect pour ce monument d’accueil de Chania qui a également eu des influences égyptiennes et ottomanes.
Panos nous mentionne que bien qu’elle ait été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale, La Canée est l'une des plus pittoresques villes de Crète, à cause de son port vénitien bien sûr mais aussi pour sa « mosquée des Janissaires ». À première vue, on constate que la plupart des bâtiments ont été restaurés afin de devenir des hôtels, des magasins ou des cafés bars terrasses très invitants à la détente. On marche dans le quartier de la Splantzia, derrière le port et on voie les arsenaux vénitiens, largement intacts et très évocateurs de l’atmosphère de cette époque.
Dans la vieille ville, la cathédrale grecque orthodoxe de 1860 située dans un quadrilatère, faisant face à la cathédrale catholique romaine, ne semble pas causée de schisme religieux. Ici, pas de chaises ou de bancs. On demeure debout pour prier. Les lustres font office de maîtres de la décoration avec les nombreux icônes car chez les orthodoxes, les statues sont absentes. Tout à l’intérieur des lieux resplendit de beauté avec l’or qui couvre pratiquement toute la décoration. Pas d’orgue dans ces églises. Que des chants mais Panos ne pouvait pas chanter car une vieille dame vêtue de noir, gardienne des lieux, était là pour nous rappeler les consignes. Pas grave, il va se reprendre plus tard.
Pendant notre balade, on admire les imposantes fortifications qui forment un ensemble de remparts qui entourent la ville. On mentionne que ces derniers furent construits dans l'Antiquité, puis reconstruits par l'Empire byzantin. Les remparts extérieurs eux furent construits au XVIe siècle par la République de Venise. Même s’il s’agit de fortifications reliées à la guerre, n’en demeure pas moins que l’architecture est imposante et donne un ‘’look’’ vieillot et particulier à la ville. Les Vénitiens ont apporté d'importantes contributions à l'architecture et à la culture de la ville, laissant un héritage durable.
On a aussi visité la petite église catholique et c’est là que nous avons eu droit à un concert d’opéra. Le chanteur? Nul autre que notre guide. On n’en croyait pas nos oreilles. Un vrai chanteur d’opéra qui en a fait carrière pendant des années. Nos applaudissements ont dû réveiller les voisins de l’église. Ah ce guide, ce petit cachotier!
Vous savez ce qu’on dit ici? « Tout le monde pourrait devenir plus riche s’il avait l’âme ouverte ». C’est beau non? Ça doit être l’influence du pape grec qui a régné au Vatican au XVe siècle.
Au loin, la vision de la mosquée de Janissaire (mosquée Hassan-Pacha) nous ramène au temps des ottomanes. Outre musique et poésie, la ville possède un musée archéologique, un musée de la marine, un musée de la typographie, et un musée du folklore, des galeries d’art. Nous avons opté pour une visite des ruelles étroites de la ville, son architecture vénitienne, ses nombreux magasins et cafés dans la vieille ville et ... ses chats. En Grèce, ils pullulent partout et certains d’entre-nous en ont profité pour leur laisser des caresses canadiennes. Il faut dire aussi que les villas vénitiennes ont également retenu notre attention. Imaginez certains bâtiments construits avec des murs obliques pour éviter le mouvement des plaques tectoniques à venir.
Les immenses magnolias rouges et des roses aussi embellissent la ville. Saviez-vous que l’ancien nom de Istanbul est Constantinople? Non? Nous non plus. C’est qu’elle a appartenu à la Grèce et les grecs ne l’ont pas oubliée et continuent d’appeler cette ville du nom grec.
Pour poursuivre subtilement la petite rancune entre crétois et les gens d’Istanbul, les crétois disent que « si les turques ont la lumière, les crétois ont le soleil ».
Le cimetière britannique avec sa tombe du soldat inconnu, permet de rendre hommage aux soldats grecs de la Seconde Guerre mondiale tout en admirant la vue sur la magnifique mer Égée. Le panorama depuis les tombes de Venizelos, figure clé de l'histoire grecque, nous a fait voir la ville autrement. La visite du paisible monastère d'Agia Triada, nous a convaincu de sa riche histoire par le biais de ses artefacts. Sa boutique de produits agro-alimentaires: vin, huile d’olive, vinaigre balsamique, fines herbes… a séduit plus d’un de nos voyageurs qui ont vu là une belle occasion de rapporter des cadeaux…grecs.
Saviez-vous que les villes de Paphos à Chypre, de même que Wellington en Nouvelle-Zélande sont jumelées à la Chania? Que la chanteuse Nana Mouskouri y est née le 13 octobre 1934 ainsi que le footballeur Konstantínos Koulierákis en 2003?
Et comme on sait que vous aussi adoré les légendes, en voici une à propose de la Chania. Elle raconte qu’une sirène vivait dans les eaux de La Canée. Les habitants affirment avoir vu la sirène, qui est décrite comme belle et enchanteresse, somme toute, qualités propres à toutes les sirènes non? Certains pensent que cette sirène est la gardienne de la ville, qu'elle protège des dangers.
En autocar, au retour de la campagne, on a eu droit à une opérette avec nul autre que notre chauffeur évidemment. Il nous a fait un mini concert sur les airs de « Toréador, prend garde…. ». Nous on était sans voix, par chance qu’on avait pas besoin de l’accompagner. Cet acteur de théâtre et ancien chanteur d’opéra professionnel accompagnait sa prestation de gestes, de mimiques, on aurait payé pour le voir en salle et on avait tout cela en direct…dans l’autocar. On ne l’a pas aimé…on l’a ADORÉ ce guide. On l’aurait suivi partout dans sa Crète!
Pour le souper? Nos 18 voyageurs étaient rassemblés à la salle à manger Les Treillis parce qu’on ne voulait pas perdre le charme de cette magnifique journée. On est tissé serré non? Un super groupe!
Ce n’est pas tout. Une douzaine de nos gens ont combattu le sommeil jusqu’à 22:00 pour aller entendre des airs de ABBA. On a chantonné avec eux mais nos athlètes de la danse dont je vous parlais hier, Lucille et Pierre, eux ne se sont pas contentés de pousser quelques notes, ils étaient là sur la piste de danse à se laisser aller de quelques pas. Ils nous ont fait honneur une fois de plus. On ne les cherchera jamais dans leur cabine après le souper, on aura plus de chance de les trouver sur n’importe laquelle des pistes de danse.
Demain, rendez-vous au pays des …tapis!
Lucie
PS 1 En 1913, la Crète s'est officiellement unie à la Grèce et La Canée a été rattachée à l'État grec.
PS 2 La fameuse salade grecque serait en fait une salade crétoise : une salade rafraîchissante composée de tomates, de concombres, d'oignons, de feta et d'olives. Calmars frits et poulpe grillé entrent également dans les spécialités culinaires de la Chania.