Ce matin le soleil brille à nouveau pour notre grand bonheur!
Après un excellent petit déjeuner, nous quittons direction de Havre-aux Maisons et ses superbes rochers rouges ainsi que sa belle plage. La Dune du sud est impressionnante car ses falaises sont sculptées par les vagues. La plage de la Dune du Sud est ceinturée au sud de falaises rouges et de grottes accessibles à marée basse, cette plage offre 22 km de sable fin. C’est la seule plage avec des grottes à explorer à marée basse. Vraiment magnifique comme arrêt! Ça commence bien la journée! Sur la route il faut en profiter pour admirer « les sillons » que la mer a forgé durant des milliers d’années.
Après un détour pour aller voir le Phare à Julie et les routes panoramiques, un bel arrêt à la « Fromagerie du Pied-de-Vent ». C’est le temps de rencontrer la propriétaire de cette fromagerie si connue autant aux Îles que sur la grande terre. Nous pouvons retrouvé deux de leurs fromages dans nos épiceries mais c’est plutôt quatre fromages que nous découvrirons ce matin. Depuis 1998, la Fromagerie du Pied-De-Vent transforme le lait de son troupeau de vaches canadiennes en de savoureux fromages. Le Pied-De-Vent, la Tomme des Demoiselles, le cheddar Art Senau et le Jeune-Coeur sont les fromages que nous avons dégusté en compagnie d’une des propriétaires qui nous a expliqué l’histoire de cette belle aventure de fromage. Il faut dire qu’ils sont l’unique laiterie installée sur l’île et que la venue de cette belle industrie était un grand bonheur pour les habitants et pour nous. Par contre leur production laitière sert uniquement à la fabrication de leur fromage et que le lait que l’on trouve aux îles provient des grandes laiteries canadiennes. Devenue un Économusée, la Fromagerie du Pied-De-Vent, nous apprend plus sur les origines de la tradition fromagère au Québec et sur le savoir-faire actuel.
Chaque jour depuis 1998, la fromagerie du Pied-De-Vent transforme son lait en de savoureux fromages qui font la réputation de cette entreprise qui a pignon sur mer. Fabriquer des fromages exige rigueur et discipline. De la ferme à la fromagerie, toute une série d’étapes et de conditions doivent être respectées. La ferme Pointe-Basse est l’unique élevage de vaches laitières aux Îles de la Madeleine et se démarque par la race qui compose son troupeau : la race Canadienne. Ces vaches ont un taux de gras de 4.5% et de protéines de 3.8% en moyenne la ferme produit environ 950 litres de lait par jour. C’est un troupeau de 75 vaches dont 15 taries et 60 vaches en production en plus de 50 génisses et veaux pour un troupeau de 125 têtes. Le troupeau, nourri à même la diversité des fourrages du territoire madelinot, sans engrais chimique, ni pesticide, donne un lait unique qui confère aux fromages du Pied-De-Vent des saveurs imprégnées du goût du vent, des embruns de la mer et du terroir madelinot. L’alimentation des animaux se compose de foin sec, moulée laitière, un peu d’orge et de du maïs, L’été elles vont aux pâturages. Elles produisent environ 5 000 litres de lait par année chacune.
Pour produire les fromages, voici les quantités de lait nécessaires :
8 litres de lait / une meule de Pied-De-Vent
28 litres de lait / une meule de Tomme des Demoiselles
5 litres de lait / une meule de Jeune-Cœur
Nous continuons notre route vers le Fumoir d’Antan qui lui aussi est un Économusée. L’un des fils des propriétaires Arseneau nous a expliqué l’art du boucanage. La pêche et le boucanage du hareng sont dans la famille Arseneau depuis trois générations. En 1996, avec le retour du hareng autour des Îles, les activités de la boucanerie de la Pointe-Basse sont relancées par les frères Arseneau. Leur désir premier étant de conserver les bâtiments familiaux et de faire revivre la technique du boucanage traditionnel. La méthode ancestrale du boucanage du hareng, transmise de père en fils, garantit l’authenticité et la qualité des produits de terroir offerts au Fumoir d’Antan.
C’est au 19e siècle que la technique de boucanage du hareng est introduite aux Îles-de-la-Madeleine par des marchands de la côte du Maine et des provinces maritimes, notamment de l’île de Grand Manan dans la baie de Fundy. « La première boucanerie aurait vu le jour en 1870 à Havre-aux-Maisons. » Au début, la production des boucaneries alimentait principalement le marché local. Deux guerres mondiales empêcheront l’Europe d’approvisionner les Antilles grande consommatrice de hareng boucané. Ainsi, quantité de hareng boucané aux Îles sera exporté vers ces pays, entraînant l’expansion de cette industrie. Éléments du patrimoine industriel, les fumoirs sont d’ailleurs les seuls bâtiments traditionnels encore en fonction aux Îles-de-la-Madeleine. « En janvier 2006 Le Fumoir d'Antan a été classé bâtiment historique par la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine. » après les informations, nous avons dégusté du hareng boucané. C’est un goût assez prononcé mais délicieux. Je l’imagine facilement sur une bonne salade césar, ce serait délicieux. Notre guide nous a simplement dit qu’avec une bonne bière locale c’était un délice. Il faut dire que la micro-brasserie des îles nous a permis de découvrir plusieurs bonnes bières locales avec des noms tout aussi intéressants : l’Écume, la Terre Ferme, la Cale Sèche, la Trans IPA, la Corne de Brume et la plus amusante : Corps Mort avec 11% d’alcool…. L’Écume et la Cale Sèche ont-elles moins de 5% ce à quoi nous sommes habitués. J’ai vu qu’ils avaient des pétoncles fumés et je vais assurément y retourner pour en acheter.
Pour le dîner qui se prendra au « restaurant la Patio » de Cap-aux-Meules. Plusieurs font la découverte de la Calzone aux fruits de mer qui est juste succulente et que dire de leurs pizza aux fruits de mer ou pizza nature… ou pourquoi pas la lasagne. Le moindre que l’on puisse dire c’est qu’il y en avait pour tous les goûts… L'Île du Cap aux Meules, c'est la porte d'entrée de l'archipel. Malgré l'aspect plus « urbain » de l'île, la nature n'est jamais bien loin. Composée de trois villages (Fatima, Cap-aux-Meules, L'Étang-du-Nord), elle possède la plus importante concentration d'habitants et regroupe la plupart des services de l'archipel. Comme c’est souvent le port d’entrée pour les voyageurs qui arrivent par bateau, c'est le port d'arrivée des traversiers, là où le visiteur prend contact avec le pays madelinot. Le nom Cap-aux-Meules vient de la présence de pierres à meule dans le cap qui surplombe le port. L'Île du Cap aux Meules, c'est le centre administratif et de services de l'archipel. Cap aux Meules possède la plus importante concentration d'habitants et est la deuxième île en termes de superficie (après Havre Aubert). On y trouve l'hôpital, l'école polyvalente, le Cégep, la centrale thermique d'Hydro-Québec et la majorité des commerces et des services des Îles. Les trois villages qui la composent, Cap-aux-Meules, L'Étang-du-Nord et Fatima.
Nous avons bien mangé et nous sommes prêts pour se rendre derrière le centre Jos Le Bourdais sur un site enchanteur, (vue sur la mer, sur le quai de Cap-aux-Meules et l’Île d’entrée) afin d’entendre parler Réjean Vigneau qui est venu parler des phoques. Chasseur de phoque et propriétaire de la boucherie madelinienne Côte à côte, il vient nous parler afin de démystifier un peu la désinformation sur la chasse au phoque.
Pour lui il y a trop de phoques et "l’on n’est pas près de manquer de loups marins!" lance-t-il. Il faut, au contraire, contrôler leur population. Ils sont actuellement plus de six millions ici et le quota annuel n’est que de 15 000 têtes par an. Selon Pêches et Océans Canada, la population élevée de phoques est en partie responsable de la pénurie de morue.
Quant aux méthodes d’abattage, la tache rouge sur la banquise blanche fait une image spectaculaire, mais si vous alliez dans les abattoirs, vous vous rendriez compte que les méthodes pour tuer les phoques sont plus qu’acceptables. La viande de phoque est riche en protéines avec seulement .02% de matières grasses. C’est l’épaule qui est la plus goûteuse. On ne peut pas dire que c’est un poisson tout comme on ne peut pas dire que c’est une viande et cela a un goût très fin. Importante ressource de vitamine B12, de protéines, fer, aide a soigné les grands brûlés et est bon pour le diabète et les articulations.
Parmi les mammifères marins, les phoques suscitent le plus d'attention tant par leur nombre que par l'intérêt qu'on leur porte. Quatre différentes espèces de phoques cohabitent aux Îles de la Madeleine. Le phoque gris est une espèce qui fréquente les eaux tempérées à proximité des côtes, des îlots rocheux et des bancs de sable. Il est facilement reconnaissable à sa taille (les adultes pèsent en moyenne 275 kg), ses narines en forme de « W », sa couleur foncée, sa tête noire et surtout son museau allongé. On appelle généralement cette espèce «tête de cheval» à cause de cette caractéristique. Il s'agit en fait de l'espèce de phoques la plus présente en saison estivale.
Le phoque commun est beaucoup plus petit (les adultes pèsent en moyenne 90 kg) et plus pâle que le phoque gris. Son museau est également plus court et ses narines rapprochées se joignent presque en un « V ». Il passe de longues heures sur les barres de sables, les rochers et les récifs découverts à marée basse. Au retour de la marée, il quitte son observatoire en quête de nourriture. Les populations de cette espèce sont actuellement surveillées, car elles sont en déclin un peu partout sur les rives du Saint-Laurent.
On peut observer les phoques gris et communs dans leur milieu naturel au bout de la plage de la Grande Échouerie à Grosse-Île, au rocher du Corps-Mort et au bout de la plage de la Dune-du-Sud, juste en face du port de pêche de Grande-Entrée. Cette chasse est l'une des plus anciennes traditions des Madelinots. Depuis plusieurs années, la chasse au phoque fait l'objet d'une grande campagne anti-chasse de la part des écologistes, qui a entraîné la fermeture de la plupart des marchés. Depuis la chute des marchés, cette chasse ne se pratique plus que sur une base artisanale et elle avait débutée il y a plus de 5,000 ans.
Depuis 1983, le fait d'interdire de tuer un blanchon a obligé plusieurs chasseurs à mettre un terme à leur activité de subsistance.
De mémoire de Madelinot, la chasse aux loups-marins signifie le retour des activités maritimes alors que l'hiver tire à sa fin. Après avoir repéré la mouvée au large, on se prépare fébrilement pour la chasse des prochains jours.
C’était vraiment intéressant et on comprend beaucoup mieux l’histoire de phoques des îles de la Madeleine.
Bon cela fait trop longtemps que nous sommes assis, nous accédons par un escalier comptant 187 marches tout en haut du belvédère pour admirer Cap-aux Meules et son port. Le point de vue valait la montée. D’autre passagers ont préféré le magasinage… il y a même qui ont poussé la marche jusqu’à la boucherie Côte à Côte. Après ce passage dans la grande ville nous sommes repartis et Damien nous a promené le long du littoral pour admirer les jolies maisons et le bord de mer. La célèbre sculpture des pêcheurs était là pour nous dans l’Étang du Nord tout comme les jolies boutiques. Notre dernier arrêt fut pour un panorama sur la mer et ses rochers juste avant le village de Fatima. Nous en avons vu des paysages aujourd’hui et attendez de voir mes photos…. Comme c’est beau les îles!
Il faut revenir à l’auberge afin de déguster ce que les cuisinières et cuisiniers ont pris l’après-midi à nous préparer… Au menu : Encore une fois, un excellent repas. Pour les amateurs de crabe c’est le temps d’en apprendre plus sur la façon de le manger aux Iles. (Une petite démonstration avant d’attaque ce crustacé qui n’attend qu’à être dégusté.)Pas besoin de vous confirmer que manger du crabe frais c’est toute une différence. Ceux qui ont opté pour la brochette de poulet étaient tous d’avis que c’était également très bon.
La soirée s’est continué avec notre coloré pêcheur Lauréat qui nous a donné plein d’informations sur son métier de pêcheur de homard. « Comment faire les cages, comment se passe une journée de pêche, comment on doit se préparer à cette pêche… et tellement plus » Il faut écouter Lauréat pour sentir sa passion de nous faire découvrir son métier et c’est avec patience humour et dévouement qu’il répond à toutes nos questions. Quelle belle soirée qui s’est terminée pour ceux qui le désiraient : faire de l’observation de la Lune, de Saturne et Jupiter avec Michel (le conjoint de notre photographe adorée de la semaine, Diane Verville Caron) qui a rejoint le groupe cette semaine et qui lui aussi nous partage sa passion. Assurément nous sommes chanceux d’avoir tout ce monde qui ont cette super belle énergie autour de nous et qui n’ont pas peur de partager leur savoir.
Une bonne nuit de sommeil s’impose… à demain
Monique