Accompagnée par
Patrick Simard

C’est ce matin que nous avons quitté Lisbonne, la capitale où nous reviendrons à la toute fin du voyage, soit le 18 octobre pour une dernière nuit portugaise.  Comme nous sommes au début du voyage, c’est encore loin dans notre tête.  Nous avons tellement de choses à voir, à découvrir et à célébrer, que nous sommes heureux de vivre le moment présent.  D’ailleurs parlant de fêter, je vous ai mentionné qu’aujourd’hui le 8 octobre, c’était l’anniversaire de mariage de Sylvie et Marcel – cela est vrai.  Mais pour ce qui s’agit de celui de Sylvie Arpin (rappelez-vous il y en a 4 dans le groupe…), eh bien non c’est faux !  C’est demain la vraie journée.   C’est toutefois la « bonne fête » de Lise Quessy !  « Nos chers amis c’est à votre tour de vous laisser parler d’Amour ! ».  Nous aurons l’occasion de souligner ces heureux évènements ce soir au souper à l’hôtel Vila Galé à Coimbra.

Mais pour l’instant, laissez-moi vous parler de la magnifique ville de Tomar et du Château des Chevaliers du Temple (ou Templiers) qui a été construit vers 1160 par Gualdim Pais, maître provincial de l’ordre du Temple.  Quelques années après, ce château fut choisi comme siège de l’ordre au Portugal.  Alors que les Templiers ont tous été supprimés dans la plupart des pays d’Europe vers 1312, ce dernier est demeuré presqu’intact au Portugal.  Ses membres, ses capitaux et une partie de sa vocation ont été transmis à l’Ordre du Christ, créé en 1319 par le roi Denis 1er de Portugal.  L’Ordre du Christ s’est installé en 1357 à Tomar qui est devenue son siège.

À l’intérieur du château-fort se retrouve la chapelle du Couvent de l’ordre du Christ avec ses huit piliers centraux, qui fut inspirée du Saint-Sépulcre de Jérusalem et bâtie dans la deuxième moitié du XIIe siècle par les chevaliers du Temple.  Le château ainsi que le couvent sont classés au Patrimoine Mondial par l’Unesco.  L’église du Couvent est constituée de deux éléments conjoints : la Rotonde (structure polygonale fortifiée de 16 côtés et dotée de solides contreforts, de fenêtres rondes et d’un clocher), et l’église manuéline dont la nef a été ajoutée à l’église du couvent, transformant de fait l’église ronde en église abside.  C’est le roi Manuel 1er (vous le connaissez bien maintenant !) qui vers 1510, fit reconstruire la nef suivant le style en vogue è l’époque, un mélange de gothique flamboyant et de renaissance que les historiens de l’art appelleront par la suite le style manuélin.  

Rappelons que le chiffre « 8 » est le nombre associé aux Templiers, et le 888, quant à lui est souvent cité comme étant le chiffre christique par excellence.  La Rotonde des Templiers est également appelée Charola dos Templários. 

Comme plusieurs le savent, les Templiers étaient un ordre religieux militaire, dont les chevaliers portaient serment afin de servir fidèlement leur prochain par la foi et l’épée quelque fois, et très souvent au péril de leur vie.  Pour devenir un Templier, il fallait au départ prêter serment et faire des vœux de pauvreté et de chasteté, comme les moines de d’autres communautés.  Qui dit moines, dit également cloître.  Le couvent du Christ comporte au total huit cloîtres (encore le chiffre 8…) construits entre le XVe et le XVIIe siècle.  Tous les styles s’y côtoient du gothique au manuélin, renaissant au néoclassique.  Le premier cloître que nous avons visité est le cloître du lavage – afin d’y laver les vêtements et non les corps, car il était coutume de croire que se laver pouvait alors enlever la purification de l’âme… (c’est pourquoi on a inventé l’encens !... c’est une blague ! hihihi !).  

Au moment d’entrer à l’intérieur d’une salle lumineuse et calme, notre guide Mélanie nous demanda à quoi pouvait bien servir ce lieu.  Après plusieurs réponses infructueuses, elle nous invita à regarder le sol sous nos pieds.  On ne fut pas long à comprendre qu’il s’agissait du cloître du cimetière, là où se trouve la sépulture de plusieurs chevaliers et moines de l’ordre (oups !).  On y trouve entre autre le cloître de St-Michel (vous le connaissez bien !) et celui des corbeaux (!).  On avait l’habitude d’appeler les moines ainsi quand ils étaient réunis ensemble pour jaser – ce qui était rare, car ils étaient cloîtrés – et vêtus en robe noire portant le capuchon sur la tête, on croyait bien à l’époque entendre les corbeaux croasser.

Vous aurez le bonheur, tout comme nous, de vous régaler de ces lieux en jetant un coup sur les photos qui ont été prises par notre ami Denis (toujours mon amoureux préféré…).  Merci Denis !  J’aimerais vous partager une petite anecdote concernant ce lieu… car au moment de prendre des photos de l’endroit, la pile de la caméra s’est complètement vidée… d’un seul coup.  Vous auriez dû voir les yeux de « mon » Denis quand il en a fait la découverte !  Rien n’était logique dans tout cela, car la pile avait été chargée complètement la veille, et nous étions qu’en début de journée.  Un peu inquiet de la situation sans réponse (bien qu’il soit habitué à ce genre de phénomènes… hihihi !), il tentait de trouver une solution pour charger la batterie au plus vite…  Il arrive que certains lieux baignés d’énergie de haut niveau comme l’est cet endroit influencent la matière – montre qui ne tient plus le temps par exemple.  Je vous invite à regarder trois photos prises sur les lieux et dont des rayons de lumière bleue et violette sont facilement visibles… étrange ?  Peut-être, mais visiblement cet endroit est un « saint lieu »… pour ne pas dire un « lieu saint ».  C’est pareil ? !

Nous avons dû rouler plus d’une heure quinze pour nous rendre à Coimbra, période pendant laquelle plusieurs des voyageurs (et voyageuses) en ont profité pour roupillonner  (ou faire un roupillon, c’est pareil !).  Aussitôt arrivés, nous primes le chemin vers le resto pour y manger un délicieux filet de morue, et pour dessert une pâtisserie portugaise en pâte phyllo et d’une crème au lait faite à partir de jaunes d’œuf et de sucre.  Miam !  Selon Patrick notre cher guide adoré, cela nous amène tout près du 7ème ciel… il avait bien raison, c’était succulent !

Coimbra est la ville universitaire la plus ancienne du Portugal.  C’est une ville importante et située au centre du pays et surplombant le fleuve Mondego.  Son histoire remonte au siècle qui suit la fondation de la nation portugaise, le 1er mars 1290.  La ville reste peuplée de très nombreux étudiants venus de tout le Portugal et de par le monde pour y faire leurs études.  Ils entreprennent des rituels et des traditions étudiantes dont celles de laisser pendre à un grillage haut perché un bout de leur costume à la fin de leurs études, histoire de leur porter chance (voir photo).  Le costume traditionnel des étudiants est un complet noir pour les garçons, un tailleur noir pour les filles, tout cela avec une cravate et une cape noires.  D’ailleurs en descendant de l’autobus, nous avons été accueillis par quelques étudiants qui vendaient des crayons colorés et rigolos pour payer les frais universitaires, et on aurait juré être en présence d’amis et collègues d’Harry Potter.  Fait important ; J.K. Rowling, l’auteure bien connue de la série y a séjourné pendant un certain temps, et s’est d’ailleurs inspirée de l’université de Coimbra pour créer les costumes des élèves de Poudlard et de la salle des examens en droit pour y créer la grande salle avec les chandeliers dansants.   Nous avons d’ailleurs eu le bonheur de jeter un petit coup d’œil au travers des fenêtres pour voir les fameux chandeliers !

Étant donné qu’il nous a été impossible de visiter la bibliothèque richement ajourée de feuilles d’or et contenant plus de 70 000 ouvrages, notre guide Mélanie que nous avons adorée, nous a permis de jeter un coup d’œil à l’intérieur de l’église annexée à l’université, souvent témoin de mariages entre étudiants et de la bénédiction de ces derniers en début et en fin d’année scolaire.  

C’est en empruntant quelques ruelles étroites et pittoresques, parfois entrecoupées d’escaliers au nom significatif « escadas de Quebra-Costas », dits « escaliers brise-dos », que nous avons regagné le centre-ville de Coimbra, là où plusieurs voyageurs ont pris le temps de savourer une bonne bière ou un excellent café.  Nous avons eu le plaisir de voir en chemin un olivier de plus de 1 000 ans… et oui !  Il semble que le plus vieil olivier du monde soit en quelque part au Portugal portant honorablement ses 3 550 ans !  Ça fait des bougies à mettre sur un gâteau d’anniversaire ça mon ami  !!!  

Il nous est arrivé à quelques reprises de voir sur le bas des murs ou cette fois-ci sur les pierres de chemin des flèches peintes parfois en bleu, et à d’autres moments en jaune.  Et pourquoi ?  Disons que ces flèches indiquent un chemin.  En bleu, le chemin vers Fatima… et en jaune, le chemin de Compostelle.  Et re-oui !

Nous n’avions pas beaucoup de route à faire pour nous rendre à l’hôtel Vila Galé de Coimbra, luxueux complexe hôtelier avec sa piscine presqu’olympique à l’extérieur et un buffet à la salle à manger vraiment excellent.  Nous en avons profité pour souligner nos nombreux fêtés : Lise, Sylvie et Marcel… et Sylvie (un avant-goût pour demain), le jour de son réel anniversaire.  Le gâteau était vraiment délicieux et nos amis ont été très touchés par cette surprise.  Merci à Patrick pour avoir fait préparer le gâteau !

Au moment de terminer le récit de la journée, je m’aperçois que la connexion Wifi de l’hôtel n’est pas disponible… vous aurez le bonheur de lire deux récits à la fois, celui de la veille (aujourd’hui), et celui de demain (hihihi !).  Il est temps que j’aille me coucher… la madame se trouve drôle !

Demain matin nous quitterons Coimbra vers 08h45 pour nous rendre vers Douro et Guimarães pour, entre autre, une dégustation de vin et porto et un lunch du terroir… Wow, nous sommes vraiment choyés !

Johanne et Denis

Mélanie et Patrick…et bien sûr Paolo (le meilleur chauffeur)