Ce matin, nous quittions Porto pour nous diriger vers Aveiro. À l’origine, la ville était un port de mer située à plus de 5 km du rivage. La petite cité médiévale s’est remarquablement développée aux 15e et 16e siècle grâce à la pêche à la morue. Puis c’est au début de l’année 1800 que l’industrie de la céramique et de la porcelaine se développe. Avec la prospérité vient le rayonnement : Aveiro devient alors un foyer d’art baroque. Son école de sculpture est réputée et la ville alors se couvre de nombreux monuments.
Au moment d’arriver à Aveiro, nous en avons profité pour aller faire une petite marche en direction de l’océan, histoire d’humer l’air marin rempli d’embruns et de minéraux. Les vagues d’une grosseur appréciable nous ont fait rêver aux vacances… bien que le ciel était plutôt nuageux et rempli d’humidité. Tous ont beaucoup apprécié cette petite escapade au bord de la mer! Merci Patrick pour tes suggestions !
Surnommée « Venise Portugaise », car il est possible de faire un tour à bord de ces bateaux traditionnels appelés « moliceiros », dans lesquels on récoltait les algues recueillies au fond des bassins ou de la lagune afin d’être utilisées par la suite pour fertiliser les dunes environnantes de la Ria.
Aveiro a été longtemps la capitale portugaise du sel. Nous avons eu le bonheur de visiter un marais salant fait par la main de l’homme, dans lesquels sont déversées de grandes quantités d’eau de la mer. Avec le soleil et le vent de la mer, l’eau finit par s’évaporer et on récolte la fleur de sel qui se retrouve à flotter sur le dessus et le gros sel qui est récolté en-dessous, au fond du bassin. Le paludier (celui qui recueille le sel dans les marais salants) l’égalise à l’aide d’un râteau de bois pour ne pas altérer le goût du sel.
Faisant le tour de la cité à pied et découvrant entre autre le marché aux poissons, nous avons dégusté sur le bord des canaux de magnifiques « ovos moles » en traduction intégrale « œufs mous ». Aux dires de plusieurs, visiter Aveiro sans goûter à ses pâtisseries est un péché ! Ce gâteau typique de la région, hérité des traditions du couvent féminin de la ville, prend forme avec un mélange d’œuf, de sucre et d’un savoir de la tradition. Au-delà de sa saveur intense (c’est sucré!), l’apparence est ce qui rend les « ovos moles » d’Aveiro un gâteau vraiment particulier. Ces fines couches d’hosties en forme de coquillage, de bulots, de conques, de poissons ou de palourdes entoure cette pâte voluptueuse d’une couleur doré (comme un œuf). Une petite collation pour se donner un coup d’énergie ! Merci Patrick !
C’est à bord de ces « moliceiros » que nous avons exploré les canaux d’Aveiro. Ces embarcations sont peintes de couleurs vives avec quatre panneaux peints, deux à la poupe et deux à la proue représentant des thèmes se référant à la vie locale, à la récolte de la molice, à des sujets religieux, à des préoccupations idéologiques ou politiques, mais aussi (et c’est la majorité d’entre elles), avec des allusions grivoises. Les quatre panneaux d’un moliceiro traitent chacun d’un sujet différent.
Une fois revenus à quai, nous avions rendez-vous au restaurant Salpoente pour un repas digne de mention ! Le resto s’est vu attribué un prix d’excellence en 2019. Inutile de vous dire que nous sommes littéralement régalés !
Sur la route nous amenant vers Nazaré, une ville que l’on qualifie de station balnéaire, nous avons croisé un nombre incalculables d’eucalyptus qui poussent de façon magistrale au Portugal. Certaines réformes ont été votées depuis quelques années pour réduire le nombre de ces arbres, l’exploitation de cette espèce étant très inflammable. Souvent mal entretenues, y compris aux abords des villages et des axes routiers, ces étendues d’eucalyptus sont régulièrement citées parmi les facteurs favorisant les feux de forêt qui réduisent en moyenne chaque année en cendres près de 100 000 hectares de végétation au Portugal.
Une fois arrivés à Nazaré, une ville située à 10 km au nord-ouest d’Alcobaça la plus grande ville aux alentours, et située à 118 mètres d’altitude, nous en avons profité pour faire le tour de la Chapelle de la Mémoire et du Belvédère de Suberco pour y prendre de nombreuses et mémorables photos. Cette chapelle principalement dédiée à la Vierge dévoile de magnifiques carreaux de faïences du 16ème siècle. Au large, le canyon de Nazaré est un spot de surf renommé internationalement, où les records des plus grosses vagues surfées sont battus régulièrement.
Plusieurs voyageurs ont profité de ces moments pour faire des achats de produits locaux, ou même de prendre en photos l’une de ces dames qui portent chacune sept jupons… et pourquoi ? Selon les marins, on compte sept vagues pour qu’une fois en pleine mer on puisse éventuellement regagner le rivage … un jupon pour chaque vague. Les « grandes langues » signalent que chaque femme qui attendait sur la berge retirait un jupon au moment où leur bien-aimé dépassait une vague pour se retrouver presque nue une fois l’amoureux arrivé. D’autres rajouteront qu’il fallait bien trouver un moyen pour faire des bébés… (à suivre ! hihihi !).
Après une longue et agréable descente tout le long du littoral de la ville, nous sommes arrivés à l’Hôtel Praia, un établissement 4 étoiles avec une ambiance décontractée et un design contemporain. Nous y passerons les deux prochaines nuits.
Demain c’est dimanche, donc un jour de congé pour plusieurs – rappelons la fervente foi religieuse du peuple portugais. C’est pourquoi nous pourrons prendre le petit-déjeuner qu’à partir de 07h45. Avis à tous… la pluie sera au rendez-vous demain toute la journée. « Il faut bien que les fleurs soient arrosées à leur tour ! »… Il a fait magnifiquement beau jusqu’à aujourd’hui… alors nous sommes choyés !
On se redonne rendez-vous demain pour une visite des villes d’Alcobaça et de Batalha, où nous visiterons principalement des endroits à portée religieuse. C’est normal, c’est dimanche! (sourire).
Bon domingo em tudo ! Bon dimanche à tous (en portugais) !
Johanne et Denis
Patrick et Paolo