Accompagnée par
Louise Drouin

Nous nous réveillons dans un coin du Panama, plus précisément dans la région la plus isolée et la moins développée du Panamá, la province du Darién qui est une terre méconnue qui abrite une faune et une flore extrêmement riches.  Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco le parc national du Darién offre un extraordinaire éventail de paysages, entre côtes rocheuses, massifs montagneux, mangroves, rivières et criques.  Bordé par le Pacifique, Playa Muerto abrite la communauté amérindienne des Emberas.  L’arrêt prévu était la découverte de leur village, de leurs chants et danses traditionnels, ainsi que leur savoir-faire artisanal unique.

Les côtes du Darién s’étendent des mangroves de la baie de San Miguel jusqu'aux rivages rocheux entre Garachine et Jaque, où la forêt semble tomber dans la mer depuis les falaises abruptes. La baie de San Miguel fut découverte en 1513 par Vasco Nunez de Balboa lors de la première traversée de l'isthme de Panama. Déclaré zone protégée en 1980, le parc du Darién a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981 et est devenu la réserve de biosphère du Darién en 1983.

Cette excursion devait nous permettre de découvrir le quotidien de la communauté amérindienne Emberás.  Les Emberas sont des Indiens originaires de l'Amazonie colombienne qui ont émigré dans l'isthme à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Ils habitent les bords de rivières, de ce fait leurs habitations traditionnelles sont construites sur pilotis pour les protéger des crues.

Depuis notre navire, nous aurions dû rejoindre la plage en 10 minutes environ à bord de nos zodiaques puis une marche de 15 minutes nous aurait mené à la rencontre de la communauté.  Mais il en est tout différent ce matin car la température est bonne mais la mer est très agitée.  Un premier zodiaque quitte vers la plage du village pour voir les conditions. Les vagues étaient tellement fortes que le zodiaque ne pouvait avancer vers la rive.  Notre directeur des excursions, Jorma, a décidé de se jeter à l’eau et de nager jusqu’à la rive.  Il nous a avoué que la nage n’était pas aussi facile qu’il l’avait prévue mais avec sa forme il y est arrivé assez facilement. 

Après discussion avec les villageois ils ont accepté de se rendre jusqu’à notre navire avec leurs embarcations. Près du navire ils transféraient les membres du village dans un zodiaque et ensuite revenait vers la place de débarquement du navire. C’était sportif et surtout assez difficile. Heureusement que tout s’est bien déroulé et comme le commandant disait, si on ne peut aller à terre pour les rencontrer bien on les fait monter à bord.  Ce furent de bien beaux moments de les voir arriver sur le navire. Pour plusieurs c’était la première fois qu’ils venaient sur un grand navire et ils avaient les yeux qui balayaient tout comme l’on fait lors d’une première fois.  Des hommes, des femmes et des enfants accompagnés d’un traducteur pour que l’on puisse en apprendre un peu plus sur leurs coutumes et leur vie. Au théâtre nous avons eu droit à une présentation de la tribu et des explications sur leur mode de vie. Ce fût des plus intéressants et surtout instructifs.

Ils ont dansé pour nous et nous ont partagé leur musique. Ce moment fût suivi d’un moment au salon ou l’on nous a permis de voir et d’acheter de leur artisanat local. Bien oui, je me suis laissée tenter par quelques petites pièces super jolies. Mais mon achat qui ira dans mon nouveau bureau était un très beau panier tressé fait tout à la main et qui a demandé le travail de 3 mois à celle qui l’a fait.  Cela m’impressionne toujours de voir tout le travail manuel qui doit se faire et de pouvoir acheter cette pièce était un beau cadeau pour mon anniversaire.  Par la suite, le commandant les a invités à la salle à manger pour le dîner. Nous les avions à nos côtés et ils semblaient bien apprécier ces nouvelles découvertes culinaires.

Ensuite ce fût le retour, la mer était légèrement plus calme enfin on le pensait…. Après un excellent travail des marins à bord ils ont tous repris leur navire sans accident.  Nous avons bien apprécié ces moments de partage avec ce village qui comptait 250 personnes mais ils ne sont pas tous venus… et nous avons appris que l’on recense toujours plus de 25 000 autres amérindiens dans les montagnes du Panama.

Nous avons terminé la journée autour de notre apéro traditionnel suivi d’un autre excellent souper.

Les Louise