Accompagnée par
Lucie Garneau
Villes visitées
Reyjavik, Seydisfjordur, Djupivogur, Akureyri, Isafjordur

Bonjour parents et amis,


Ce matin le soleil, ciel bleu en prime, nous attendait au port et il nous a accompagné pour toute la journée avec comme pointe de chaleur, croyez-le ou non…26C. On nous a dit que ce fut probablement la seule vraie et belle journée de l’été… et c’était pour nous! Quelle chance!


Seydisfjordur, ça vous dit quelque chose? Nous non plus…avant d’y faire escale.


Bien que petit, ce village pittoresque (environ 700 habitants) et ses environs, gagne à être exploré.

En été, l'arrivée dans ce village permet de traverser une montagne accumulant tant de glace et de neige dans la saison froide, qu'on a l'impression d'être sur une autre planète où des miroirs se reflèteraient sur la montagne bien noire de rochers et d’eau.


Situé dans un fjord splendide du même nom, long de 17 km, dans l'est de l’Islande, ce joyau est entouré par les montagnes sur trois côtés et, ce que nous étions heureux de découvrir, on y retrouve une multitude de cascades. Féérique! Le port est relié aux îles Féroé (un autre de nos rêves !) après une jolie balade de …19 heures et, au port de Hirtshals au …Danemark par le traversier Norröna de la compagnie Smyril Line. Notre arrivée dans le fjord fut absolument inoubliable avec une vue magnifique sur le village, complètement enclavé entre les montagnes Strandartindur (1010 m) et Bjólfur (1085 m).


Dès 7:30, on s’embarquait pour une mini croisière, une balade en « tender », petit bateau qui permet de relier notre gros navire au quai. Avant l’arrivée du guide, on a eu le temps de se balader dans ce mignon petit village, fondé par des pêcheurs norvégiens qui a vu ses premières installations humaines s’élevées vers 1847 ; tout jeune ce hameau, même pas 200 ans. Durant la Seconde Guerre mondiale, il y a eu une base pour les forces américaines et britanniques.


Puis nous rencontrons notre guide, Stephen. Il nous raconte qu’en pleine pandémie, le 18 décembre 2020, Seyðisfjörður a été touché par le plus important glissement de terrain affectant une zone résidentielle en Islande. Cette catastrophe intervint après 10 jours d'une pluie exceptionnelle, avec un total de 740 mm de précipitation. En comparaison, la ville de Reykjavik reçoit 876 mm de précipitation par an. Un torrent de boue et de roches descendent de la falaise surplombant le village. Résultat ? Destruction de 13 maisons et d'un musée et 5 autres maisons lourdement endommagées mais heureusement aucune victime. Bien sûr, on dit le port de pêche axé sur la pêche au hareng très important mais, l’activité touristique gagne de plus en plus du terrain et on a eu l’occasion de confirmer ceci lors de notre retour vers 14:00, les touristes étaient attablés aux deux petits cafés du coin.


Le début officiel de l’excursion en autocar nous a amené vers l’exploration des lieux environnants. À nous les fjords de l’est et ses pics déchiquetés, ses forêts denses et ses vastes vallées.


Nous quittons Seyðisfjörður par la seule route qui mène à l’extérieur du village et qui est parfois fermée durant les tempêtes de neige, récoltant jusqu’à 3 mètres de neige, ce qui isole encore un peu plus le petit village. Le fait d’être entouré de montagnes relativement hautes empêche d’ailleurs Seyðisfjörður de disposer de lumière en hiver. Vous seriez partant vous pour vivre fin septembre à avril avec des nuits très longues et sombres?


Déjà en moins de cinq kilomètres, on voie notre première chute, d’une beauté naturelle inouie, rayonnant dans une eau bleu clair sur fond de montagnes qui ajoute au charme, la Gufufoss (foss pour chute). On se fait aller le clic clic pour vous en donner les preuves à notre retour. Puis une route tortueuse s’offrait à nous pour passer le col de Fjardarheidi. On ne les comptait plus mais déjà de nombreuses petites cascades créaient un spectacle insolite et touchant. Le relief volcanique offrait des paysages très particuliers. Une petite montagne permet de pratiquer, de façon modeste, le ski alpin familial et de fond sur une très courte période car les textures de neige sont trop changeantes. De la neige poudreuse, elle se retouve vite en neige fondante ou mouillée ou glaclée c’est pour cette raison que selon Stefen, les islandais ne sont pas des fervants des sports d’hiver et préfèrent…la lecture. Le point de vue panoramique surplombait le lac Lögurinn ou si vous préférez Lagarfljot, appelé ainsi du nom de la rivière glaciaire qui le traverse d’ailleurs appelée la Jökulsá í Fljótsdal (pas facile l’islandais n’est-ce pas?), ce lac donc, prend sa source dans l'immense glacier Vatnajökull avant de se jeter dans le lac. On a remarqué la couleur blanche laiteuse du lac Lögurinn, typique des eaux glaciaires. 53 km² sur 25 kilomètres de long, il a une profondeur par endroits de 112 mètres ce qui en fait un des plus grands lacs d’Islande.


Ce paysage majestueux nous a conduit vers la ferme rustique qui appartenait autrefois à l’auteur et héros folklorique islandais, Gunnar Gunnarsson. Aujourd’hui, le domaine sert de refuge créatif aux artistes et écrivains locaux. Nous avons eu l’occasion de déguster un «beignet torsadé» traditionnel, de visiter ce musée de Gunnarsson où nous avons pris connaissance avec sa vie et son héritage et, par la suite de faire une jolie promenade sous l’allée des grands arbres à l’intérieur de cette belle vallée. L’endroit est calme et dépouillé d’habitation …ou presque, pour se rendre au centre d’accueil du parc. Des panneaux didactiques et des cartes grand format de la région nous permettaient de nous situer et la terrasse nous invitait …à prendre du soleil. D’étranges sculptures en bois disposées près du musée nous intriguaient. Stephen nous explique qu’elles représentent un mode d’identification de l’oreille des moutons. Vous verrez sur les photos que chaque plaque de bois possède une encoche qui se veut un duplicata de l’endroit précis de la même encoche que nous retrouvons sur l’oreille des moutons d’un même troupeau appartenant à un propriétaire, ce doit être l’ancêtre des puces que l’on retrouve maintenant pour identifier le bétail, vaches et moutons, perspicaces ces bergers islandais non?


Ce parc, dans la forêt de Hallormstaður (la plus vaste forêt d'Islande) nous a mené à une chapelle campagnarde de Valthjofsstadur. Sa célébrité lui vient de sa porte en bois sculpté (une reproduction) date du Moyen Age (motif « le chevalier et le lion »), la seule porte sculptée médiévale islandaise qui est d’ailleurs exposée au Musée national d'Islande maintenant à Reykjavik. Stephen nous a expliqué “religieusement” l’histoire des diverses périodes religieuses des vikings et des peuples d’aujourd’hui puis, yeux fermés, il a chanté a capella un chant adapté au lieu retraçant les chants d’antan. Nous avons pour quelques minutes, vécu la période des vickings. Faut dire qu’avec sa carrure, sa grande barbe rousse, on avait tout de suite deviné qu’il était lui-même un fier descendant de ce peuple.


Afin de nous permettre de brosser un tableau plus ample de la région, notre guide opte pour un retour sur la rive opposée de la rivière. On a ainsi l’opportunité de voir une haute cascade supplémentaire avec son écran de roches stratifiées, notre xième du parcours.


Au retour au petit village de Seydisfjordur, certains se dirigent vers le navire pour prendre le “tender” et aller casser la croûte. D’autres choisissent de compléter la visite de ce village pour le moins “ coloré”. Ce qui est exceptionnel ce sont les maisons. D’inspiration norvégienne, elles sont le symbole de ce village. Diverses couleurs les démarquent et elles sont construites en bois, nous rappelant une autre époque. Une section de la rue présente un pavé marqué aux couleurs de l’arc-en-ciel où les enfants s’amusaient à jouer à la marelle et ce pavé nous mène…au ciel, en fait à son mandataire, une petite église bleue faite de bois elle aussi. Elle nous rappelait d’ailleurs celle de Rivière-au-Tonnerre plus antique, sur la Côte Nord. La taille humaine de l’église crée un charme à ce hameau. Elle est très bien entretenue avec son intérieur épuré, lumineux et ses petits jubés…bleus. Ah oui, j’oubliais, alors que dans la plupart des églises on trouve un harmonium coincé au pied de l'autel, ici en levant la tête vers la galerie, on y a découvert un beau petit orgue à tuyaux.


Ce qu’on a aussi aimé de ce très joli village niché au fond du fjord? L’art de rue sur une grande partie des maisons ou commerces. Son ambiance bohème, son église bleue moderne, les diverses peintures sur les maisons et parfois certaines sculptures en fait un village d'art. Sa galerie d’art Skaftfell - Center for Visual Art, a aussi bonne renommée, il est un des musées les plus contemporains du pays avec ses nombreuses expositions. Son Skaftfell Bistro n’est pas mal non plus avec sa décoration originale où on a l'impression de manger au beau milieu d'une bibliothèque. En cette période de l’année, le village accueille aussi des concerts à l'occasion du Blue Church Summer Concert. C’est cette petite église bleue de la ville qui se transforme alors en salle de concert de musique classique, blues, ou jazz. Le musée de Toekniminjasafn qu’on a croisé près du port, permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de la pêche dans l'est de l'Islande.


On pouvait voir de nombreux touristes à l'hôtel Aldan et l'hôtel Snaefell pour prendre un café ou pour boire un verre au Café Lara tout près de l'église où la bière est brassée sur place, vraiment sympathique.


Côté sport, nous on a marché dans le village mais pour les plus courageux, il est possible de partir à l'aventure des "seven peaks" pour avoir la fierté d'obtenir un document officiel de Seyðisfjörður qui fait de vous un "Viking des montagnes de Seyðisfjörður". Le but? Gravir en 24 heures les sept montagnes qui entourent le fjord, dont la plus haute, le Bjólfur (1085 m). Ainsi vous saurez quoi planifier pour votre prochaine visite dans l’est de l’Islande.


Juste en face du port se trouvait aussi un site naturel qui nous offrait comme “particularité”…une cascade. Nous pouvions monté par le sentier pour la voir de près et franchir le petit pont pour y faire des photos spectaculaires.


En juin, les lupins aux teintes de mauve se mêlent bien au vert des autres plantes le long des sentiers; malheureusement nous étions à la toute fin de la période de floraison mais tout de même à temps pour en capter quelques-unes.


Une grande part de nos voyageurs ont expérimenté la fine gastronomie du restaurant de spécialité Le Murano. Chateaubriand, homard, canard …figuraient au menu. Le choix était difficile….un heureux problème! Et ça se poursuivsit avec le plateau de fromages, les crêpes flambées, les mousses….alouette, pas besoin de vous dire que nous n’avions pas besoin d’arrêter au McDo pour compléter ce repas hihi!!!


Paraît-il que le spectacle incluant des acrobaties en a donner plein la vue.


Petit village? Oui mais d’une immense beauté! Un village de carte postale. Selon la croyance populaire, ce serait ici que vit la Reine des Elfes, je n’en serais pas surprise. Tous ces éléments font de ce port l'un des plus enchanteurs du pays.


Il y aura des cascades partout dans nos rêves cette nuit!

Demain, on se la coule douce en mer!


Lucie