Accompagnée par
Nathalie Monette, Johanne Dupuis
Villes visitées
Athènes, Santorin,Mykonos, Volos, La Macédoine (Thessalonique, Kavala), Éphèse (Turquie)

Bonjour chers internautes voyageurs,


Située sur la côte nord de la mer Égée, juste sous la frontière Bulgare, Kavala est bien plus qu’une simple escale balnéaire : c’est une ville au passé millénaire, stratégiquement posée entre mer et montagne, qui a vu défiler les grandes civilisations de l’Antiquité à nos jours, Kavala compte environ 70 000 habitants. Kavala est aujourd’hui le chef-lieu du district régional du même nom, dans la périphérie de Macédoine-Orientale-et-Thrace.

Fondée au VIIe siècle av. J.-C. sous le nom de Néapolis par des colons venus de Thasos et de Paros, la ville servait de port avancé pour le commerce et l’exploitation des mines d’or du mont Pangée. Sa position stratégique en fit rapidement un point de passage convoité, notamment par les Perses lors de leurs campagnes contre la Grèce.


Au IVe siècle av. J.-C., Kavala perd son autonomie sous Philippe II de Macédoine et devient le port principal de la cité voisine de Philippes, dont les ruines sont encore visibles aujourd’hui. Sous l’Empire romain, la ville prospère en tant qu’étape majeure sur la Via Egnatia, la grande route commerciale reliant Rome à Byzance.

Au Ier siècle de notre ère, l’apôtre Paul y débarque pour prêcher le christianisme, faisant de Kavala l’un des premiers lieux d’évangélisation en Europe. Ce moment marque une étape fondatrice dans l’histoire religieuse du continent.

Au VIIIe siècle, la ville prend le nom de Christoupolis ("cité du Christ") et devient un bastion byzantin. Elle est tour à tour occupée par les Normands, les Francs, les Vénitiens et les Ottomans, qui la rebaptisent Kavala au XVe siècle. C’est sous l’Empire ottoman, au XVIe siècle, que la ville connaît une nouvelle phase de développement, notamment avec la construction de l’impressionnant aqueduc Kamares, encore visible aujourd’hui.

Au XIXe siècle, Kavala devient un centre florissant du commerce du tabac, attirant des négociants de toute l’Europe. Cette activité marque profondément son architecture, avec de nombreux entrepôts et demeures bourgeoises encore conservés dans le centre-ville.

Aujourd’hui, Kavala est une ville dynamique, au patrimoine multiculturel riche, où cohabitent influences grecques, ottomanes, byzantines et européennes. Son vieux quartier de Panagia, perché sur une péninsule, offre une vue imprenable sur le port et abrite des joyaux comme la forteresse médiévale, l’Imaret (ancien lieu de charité musulman devenu hôtel de luxe), et la maison natale de Méhémet Ali, vice-roi d’Égypte.


Le soleil matinal baigne Kavala d’une lumière dorée, révélant les reflets scintillants de la mer Égée au loin. Le groupe de 30 personnes se rassemble pour prendre le bus et rencontrer notre guide francophone, Athanasia, reconnaissable à son badge et son sourire accueillant. Elle salue chaleureusement tous nos voyageurs munis des écouteurs pour l’audioguide, et vérifie que tout le monde est prêt pour l’aventure.

D’abord, Athanasia nous embarqua dans le récit fascinant de Kavala. Elle nous parla de cette ville accrochée aux pentes du mont Symvolo, dominant la mer Égée, riche de son histoire et de ses influences, depuis l’Antiquité jusqu’à la Grèce moderne. Elle évoqua ses habitants, majoritairement de foi orthodoxe, héritiers d’un long passé marqué aussi par des présences juives et musulmanes, qui ont laissé leur empreinte dans la mémoire de la cité.


Premier arrêt de notre parcours : le Saint Baptistère de Sainte Lydie de Philippe. Là, au bord de l’eau, s’élève un lieu vibrant de spiritualité. C’est ici, selon la tradition, que l’apôtre Paul baptisa Lydie, la première femme européenne convertie au christianisme. Le murmure de la rivière, la simplicité du site et la force de son histoire rendaient l’instant presque hors du temps.

Le baptistère actuel est un sanctuaire moderne, construit à proximité de la rivière Zygaktis, où le baptême aurait eu lieu.

C’est une chapelle circulaire, ornée de belles mosaïques et icônes, qui rappelle à la fois la simplicité des premiers chrétiens et la richesse de la tradition À l’extérieur, on trouve une petite piscine baptismale en plein air, utilisée encore aujourd’hui pour des cérémonies de baptême, souvent collectives, qui recréent symboliquement le geste de Paul.

Chaque année, le lieu attire de nombreux pèlerins et visiteurs, notamment le 20 mai, fête de Sainte Lydie.


Pendant que l’autobus serpentait sur la route jusqu’à notre deuxième arrêt, les voyageurs posaient des questions et écoutaient les réponses, captivés. Loin d’être monotone, le trajet se transformait en une leçon vivante d’histoire et de culture, une mise en bouche avant la découverte de Philippes, cité antique au destin prestigieux.

À peine arrivés aux ruines de Philippe, notre guide nous entraîne avec un enthousiasme contagieux, ici, marchaient jadis les légionnaires romains, les commerçants de la via Egnatia, et même l’apôtre Paul lui-même.

Fondée par Philippe II de Macédoine (le père d’Alexandre le Grand), la cité montre la puissance macédonienne de l’époque classique. Ses fortifications, son théâtre et son urbanisme révèlent l’ambition d’un roi qui voulait contrôler les routes commerciales et les mines d’or des environs. C’est là qu’eut lieu la célèbre bataille de Philippes en 42 av. J.-C., où les armées de Brutus et Cassius furent vaincues par celles de Marc Antoine et Octave (futur Auguste). Cet événement marqua la fin de la République romaine et l’avènement de l’Empire. Les ruines portent encore l’empreinte romaine : forum, via Egnatia, thermes, aqueducs…

Philippes est aussi associée à l’apôtre Paul, qui y prêcha vers l’an 50 et fonda la première communauté chrétienne d’Europe. Les vestiges de basiliques paléochrétiennes et le baptistère de Lydie témoignent de cette dimension spirituelle unique.


Une excellente visite s’achève, et déjà l’autobus nous ramène vers le port. Le navire nous attend, immobile mais vibrant de promesses : une après-midi de détente au soleil pour certains, d’activités animées pour d’autres. Chacun retrouve son rythme, entre le pont baigné de lumière, la piscine invitante et les salons paisibles où flottera l’odeur du café.


Mais tous savent que ce soir, une nouvelle parenthèse magique nous attend. Un dîner raffiné, homard ce soir à la salle à manger, suivi d’une soirée aux couleurs de la Méditerranée, où musique, rires et conversations prolongeront la joie de cette journée riche en découvertes.


Puis quelle ne fut pas notre surprise de voir notre Ronald national monter sur scène ! Avec une élégance discrète mais une assurance évidente, il s’installa au piano. À ses côtés, le saxophoniste invité du grand théâtre prit place, et ensemble, ils offrirent un duo vibrant d’émotion.

Quel talent ! Ronald, avec ses 50 ans d’expérience, fit danser les touches sous ses doigts, comme s’il racontait une histoire à chaque note. Les voyageurs, fiers et enthousiastes, étaient nombreux à l’applaudir. Nous le regardions, le cœur gonflé d’admiration : c’était plus qu’une prestation, c’était un moment de partage, un instant de grâce qui transforma la soirée en souvenir inoubliable.

Bravo Ronald ! Tu as su nous éblouir par ton art et ta passion.


Bonne nuit, fidèles lecteurs ! Après une journée riche en découvertes et émotions, il est temps de se reposer. Demain, de nouvelles aventures nous attendent : cap sur le vignoble de Thessalonique pour une immersion dans le monde du vin, entre senteurs de raisin mûr, paysages vallonnés et dégustations savoureuses. Préparez vos papilles… et vos appareils photo !


Nathalie et Johanne