Accompagnée par
Louise Drouin

🌄 Jour 9 – Excursion aux Pics d’Europe (120 km)

🚍🗻🧀🍏🍷🚠⛰️❌⏳🚇💖🚑🏨

Ce matin, nous quittons notre hôtel en direction des majestueux Pics d’Europe. La route serpente entre des gorges profondes, dominées par des falaises abruptes si proches l’une de l’autre qu’on distingue à peine le ciel au-dessus de nos têtes. Le paysage, à la fois vertigineux et grandiose, nous plonge d’emblée dans l’ambiance de ce massif mythique du nord de l’Espagne.

Après ce trajet impressionnant, nous arrivons à l’entrée du village d’Asiegu de Cabrales. Mais pour atteindre ce hameau montagnard, notre autocar doit céder la place à deux petits bus adaptés aux routes étroites. Une première anecdote égaye déjà le groupe : j’embarque dans une minivan de neuf places, conduite par une jeune femme. À peine quittions-nous le stationnement que, malheureuse distraction ou simple angle mort, notre conductrice heurte la première voiture garée ! Un départ mouvementé qui fera sourire tout le monde, et qui restera comme une note humoristique de notre journée.

🍽️ Escale culturelle et gourmande à Asiegu de Cabrales

Une fois arrivés à Asiegu, nous sommes accueillis par Manuel, l’un des propriétaires d’un charmant restaurant local qu’il tient avec son frère. Avec beaucoup de gentillesse, Manuel nous entraîne à la découverte de son univers. Il nous fait visiter les grottes où mûrit le fameux fromage Cabrales, ce trésor gastronomique de la région. Là, dans l’humidité et la fraîcheur des cavernes naturelles, se façonnent ces fromages puissants, au goût inimitable, veinés de bleu.

Mais Manuel ne se contente pas de nous parler de fromage : il nous ouvre aussi une fenêtre sur la vie traditionnelle des villageois. Il nous montre les maisons aux lourdes dalles de pierre, nous raconte la dureté mais aussi la beauté de cette vie montagnarde. C’est un véritable bain de culture, une immersion authentique dans le quotidien du nord de l’Espagne.

Avant de passer à table, nous avons eu la chance de découvrir une autre tradition profondément ancrée dans la vie des Asturiens : la fabrication du cidre. Manuel nous a expliqué le processus, de la récolte des pommes jusqu’à la fermentation, puis est venu le moment le plus attendu… la dégustation !

Ici, le cidre ne se sert pas comme ailleurs. On le verse à bout de bras, la bouteille tenue bien haut et le verre bien bas, afin que le liquide jaillisse en un long filet. Ce geste spectaculaire n’a rien d’un caprice : il permet d’oxygéner le cidre et de libérer tout son parfum. L’exercice demande adresse et habitude… et quelques éclaboussures amusées ! Rires et applaudissements ponctuent cette initiation, chacun s’essayant à la technique sous le regard amusé de nos hôtes.

C’est dans cette ambiance conviviale et détendue que nous prenons ensuite place dans le restaurant familial de Manuel, où nous attend un véritable festin de spécialités locales :

  1. Plateau de fromages 🧀
  2. Tortos de maïs et boronu 🌽
  3. Chorizos cuits à la cidre 🌶️🍏
  4. Fabada asturiana 🥘
  5. Côte de porc cuite à basse température 🍖
  6. Riz au lait crémeux 🍮

Le tout accompagné de cidre naturellement pétillant, d’eau de source, mais aussi de vins rouges et blancs bien frais 🍷.

🚠 L’ascension vers Bulnes et l’aventure du funiculaire

Après notre belle matinée à Asiegu, nous reprenons la route pour rejoindre le pied des Pics d’Europe, massif emblématique du nord de l’Espagne. Ses sommets imposants, dont certains dépassent les 2 500 mètres d’altitude, forment une barrière rocheuse impressionnante, prisée depuis toujours par les alpinistes. Parmi eux, le célèbre Naranjo de Bulnes (Picu Urriellu), véritable symbole du parc, se dresse fièrement au cœur de cette région spectaculaire.

C’est ici que nous embarquons tous ensemble dans le funiculaire de Bulnes 🚋, inauguré en 2001 pour relier ce village longtemps resté isolé et uniquement accessible par un sentier de montagne. L’ascension souterraine nous mène à travers les entrailles de la montagne, et, après quelques minutes de trajet, nous voilà à la découverte de ce hameau pittoresque.

Dès la sortie, une scène surprenante attire notre attention : le conducteur doit ouvrir une sorte de porte de sécurité pour libérer la cabine. Étrange protocole, mais nous supposons qu’il s’agit simplement de la procédure habituelle. Très vite, chacun se disperse pour profiter de ce décor : les plus aguerris suivent Patrick pour une randonnée un peu plus poussée afin d’admirer les sommets environnants ⛰️, tandis que d’autres se promènent tranquillement dans le village, savourant l’ambiance paisible et l’air pur de la montagne.

Mais l’aventure prend une tournure inattendue au moment de redescendre. Rendez-vous est donné à 16 h 15 devant la gare du funiculaire, où nous découvrons une foule inhabituelle. Très vite, la nouvelle tombe : le funiculaire est en panne depuis notre arrivée ❌. Une pièce défectueuse empêche tout retour par la voie normale, et les informations données par la compagnie sont pour le moins imprécises.

Avec Patrick et notre guide Liana, nous envisageons différentes solutions. Redescendre à pied par le sentier historique ? L’idée est vite écartée, tant la dénivellation est forte et le chemin difficile pour plusieurs voyageurs. Finalement, la décision est prise : la descente se fera par les passerelles de sécurité parallèles au funiculaire. On nous annonce vingt minutes de marche… il en faudra en réalité près de cinquante pour ceux qui avaient un bon pas ⏳ !

La descente s’effectue à l’intérieur de la montagne, dans un couloir bétonné, éclairé par des néons, donnant l’impression de marcher dans un tunnel de métro interminable 🚇. Les 2 200 mètres du parcours pèsent lourdement pour certains, et la solidarité du groupe devient essentielle. Les amis, les conjoints et même des voyageurs inconnus s’entraident spontanément.

À 400 mètres de l’arrivée, une scène touchante se déroule 💖 : l’une de nos voyageuses, épuisée, n’arrive plus à avancer. C’est alors qu’un jeune couple, voyant nos difficultés, intervient avec une gentillesse désarmante. Le garçon offre son dos et porte notre dame comme un enfant jusqu’en bas, arrachant l’admiration et la gratitude de tous.

Un autre de nos compagnons, Gaston, voit son genou céder, nécessitant l’aide des secouristes 🚑. Heureusement, plus de peur que de mal : il est finalement pris en charge par les pompiers et rejoint le groupe sain et sauf, un peu plus tard, sous les applaudissements et les sourires soulagés de ses camarades.

De retour à l’hôtel 🏨, après cette épreuve imprévue et mémorable, un délicieux souper nous attend. Le vin coule généreusement 🍷, dissipant les tensions et permettant de transformer cette mésaventure en un souvenir collectif, riche en émotions, en solidarité et en anecdotes à raconter. Je vous confirme que j’ai un groupe exceptionnel!

Louise