Accompagnée par
Nathalie Monette, Johanne Dupuis
Villes visitées
San Diego (2 nuits), Cabo San Lucas – Mazatlan (Mexique), Puerto Quetzal (Guatemala), Puntarenas (Costa Rica), navigation du Canal de Panama, Colon (Panama, Carthagène (Colombie), Georgetown (Grand Caïmans), Fort Lauderdale

Bonjour lecteurs numériques, directement du canal de Panama,


Aujourd’hui, le canal devient notre fil conducteur : ce matin, dès les premières lueurs du jour, nous glissons sur l’un des chefs-d’œuvre les plus impressionnants du monde moderne : le canal de Panama. Mais ici, la prouesse technique n’efface pas la beauté — elle la sublime. À travers les écluses gigantesques, les eaux s’élèvent comme par magie, soulevant notre navire vers un autre océan, un autre monde.

Chaque virage révèle une nouvelle perspective : un cargo titanesque qui frôle les parois, un pêcheur solitaire dans sa pirogue, un éclat de lumière sur l’eau brune. Le canal respire, travaille, accueille. Et nous, simples passagers, avons le privilège de le traverser, de le contempler, de l’honorer.

Long de 80 km, il relie l’océan Atlantique à l’océan Pacifique en traversant l’isthme le plus étroit d’Amérique centrale. Trois systèmes d’écluses — Miraflores, Pedro Miguel et Gatún — élèvent les navires jusqu’à 26 mètres au-dessus du niveau de la mer, avant de les redescendre, comme dans une chorégraphie millimétrée.

La hauteur libre maximale est de 57,91 mètres, et les navires de type Neopanamax — géants des mers — peuvent désormais y passer grâce à l’élargissement du canal achevé en 2016. Chaque année, plus de 14 000 navires empruntent ce passage stratégique, transportant plus de 200 millions de tonnes de marchandises.

Mais derrière les chiffres, il y a une histoire mouvementée. Dès le XVIe siècle, Charles Quint rêvait d’un passage interocéanique. En 1880, l’ingénieur français Ferdinand de Lesseps, auréolé du succès du canal de Suez, lance les travaux. Hélas, la jungle, les maladies et les glissements de terrain auront raison du projet français, qui s’effondre dans un scandale retentissant.

Ce sont les États-Unis qui reprendront le flambeau en 1904, sous l’impulsion du président Theodore Roosevelt. Dix ans plus tard, le 15 août 1914, le canal est inauguré. Il restera sous contrôle américain jusqu’en 1999, date à laquelle il est officiellement remis au Panama, qui en assure aujourd’hui la gestion et la modernisation.

Le Canal de Panama n’est pas qu’un passage maritime — c’est un symbole de persévérance, de vision, et d’un lien vivant entre les continents.

Aujourd’hui, les voyageurs sont suspendus à chaque mouvement du navire, fascinés par le ballet millimétré des écluses et la majesté tranquille des berges. Du lever du jour jusqu’au dernier rayon doré, ils observent, s’émerveillent, commentent. Le canal devient spectacle, le passage devient rituel.

Les flancs verdoyants de la jungle défilent lentement, peuplés d’oiseaux tropicaux, de singes furtifs et de silhouettes d’ouvriers qui veillent sur cette artère vitale. À chaque écluse franchie, c’est un murmure collectif : admiration devant l’ingénierie titanesque, respect pour le savoir-faire qui soulève des géants d’acier comme des feuilles sur l’eau.

Certains s’installent sur les ponts, jumelles en main, d’autres préfèrent contempler en silence depuis leur chaise longue, bercés par le rythme du canal. C’est une journée sans hâte, une journée d’observation, de réflexion, de gratitude. Une journée où l’on ne traverse pas seulement un pays — on traverse l’histoire, la nature, le génie humain.

Aujourd’hui, vos accompagnatrices ont choisi de laisser place à la découverte libre : aucune activité organisée, pas de 5 à 7, simplement le plaisir d’assister à un spectacle unique au monde — le passage des navires à travers le mythique canal de Panama, du lever au coucher du soleil. Une journée plus tranquille, mais riche en émotions et en émerveillement !


En soirée, nous nous sommes retrouvés à la salle à manger pour le souper. Autour d’un bon repas, les conversations allaient bon train : chacun partageait ses impressions et ses émerveillements face à cette journée inoubliable passée au Canal de Panama. Un beau moment de convivialité pour clore en douceur cette expérience exceptionnelle.

Unanimement, nous avons regagné nos chambres pour un repos bien mérité, après un lever matinal et une journée bien remplie. Il fallait reprendre des forces pour la sortie de demain à Colón, qui s’annonce tout aussi passionnante.


Le Canal de Panama nous a livrés ses secrets… et notre voyage continue, au fil de l’eau et des découvertes.


Nathalie et Johanne