Marrakech, l’art du jardin et la poésie du crépuscule:
Bonjour, amis, familles et futurs voyageurs curieux !
Cette journée marque un tournant dans notre périple : moins rythmée, plus contemplative — comme une respiration avant de refermer le grand livre de ce voyage inoubliable.
Marrakech, ville impériale au passé glorieux, nous ouvre aujourd’hui les portes de ses jardins légendaires, témoins silencieux de l’histoire du Maroc.
Les Jardins de la Ménara : silence, eau et dynasties
Notre première arrêt une balade dans l’histoire avec les Jardins de la Ménara, l’un des plus anciens de Marrakech.
Créés au XIIᵉ siècle sous les Almohades, ils servaient à la fois de réserve agricole et de lieu de villégiature pour les sultans.
Au cœur d’un vaste champ d’oliviers centenaires, un immense bassin d’eau douce, alimenté par un ingénieux système d’irrigation venant des montagnes, reflète la silhouette d’un pavillon saadien construit au XVIᵉ siècle.
On raconte que les sultans s’y retiraient pour méditer… ou pour rencontrer leurs favorites, sous les étoiles, loin des regards.
Ce lieu, chargé de mystère et de sérénité, incarne parfaitement la philosophie arabo-andalouse du jardin : un espace clos où la nature, l’eau et l’architecture se mêlent à la spiritualité.
Le Jardin Majorelle : la passion d’un artiste, l’empreinte d’un couturier
Notre 2e arrêt la visite du Jardin Majorelle, oasis botanique née d’un rêve artistique.
L’histoire commence dans les années 1920, lorsque Jacques Majorelle, peintre français amoureux du Maroc, fait construire ici sa villa de style mauresque.
Autour de celle-ci, il imagine un jardin luxuriant, inspiré de ses voyages en Afrique, en Asie et en Méditerranée.
Pendant plus de quarante ans, il façonne ce havre végétal avec une rare sensibilité : plantes exotiques, cactus aux formes insolites, fontaines carrelées, et surtout cette couleur bleu cobalt intense, devenue mythique, qu’il déposera lui-même sous le nom de bleu Majorelle.
Mais le jardin tombe peu à peu dans l’oubli… jusqu’à ce qu’en 1980, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, séduits par sa poésie, décident de le restaurer et d’en faire un sanctuaire de beauté.
Aujourd’hui, le jardin abrite aussi le musée berbère, hommage vibrant à la culture amazighe, l’un des piliers de l’identité marocaine.
Pause gourmande
Nous savourons un bon dîner typique : tajine de poulet aux olives et citron, pruneaux, et — pour les Québécois que nous sommes — quelques frites en accompagnement !
Liberté dans la médina:
Après ce déjeuner aux parfums marocains, je demande aux voyageurs ce qu’ils aimeraient faire.
Certains choisissent de retourner à l’hôtel, d’autres préfèrent du temps libre pour faire quelques achats.
Comme je connais bien la ville et que j’ai toute la latitude nécessaire, j’œuvre à combler le bonheur de chacun : nous ouvrons donc un moment libre, pour redécouvrir à notre rythme le centre historique de Marrakech.
Certains arpentent encore les souks de la médina, ces dédales où le savoir-faire ancestral des artisans — dinandiers, maroquiniers, potiers — s’expose fièrement.
D’autres rejoignent la place Jemaa el-Fna, théâtre vivant de la culture orale, où tout semble surgir du passé : conteurs, charmeurs de serpents, musiciens gnawa, herboristes et danseurs populaires cohabitent dans une joyeuse effervescence.
Le coucher du soleil sur Jemaa el-Fna : une scène intemporelle
En fin de journée, nous montons sur une terrasse panoramique surplombant la légendaire place Jemaa el-Fna, pour un beau moment de contemplation.
Sous nos yeux, la place change de visage : le jour s’efface lentement.
Cette fois, l’effervescence est moindre, car la place est en rénovation ; nous n’avons pas la même magie que d’habitude, mais nous en percevons tout de même l’essence.
Jemaa el-Fna, c’est plus qu’un lieu : c’est une mémoire collective, une scène vivante depuis plus de mille ans, où se transmettent les traditions marocaines — oralement, visuellement, musicalement.
Ibn Battûta, célèbre explorateur du XIVᵉ siècle, y aurait déjà vu conteurs et charmeurs de serpents.
Et nous, aujourd’hui, en sommes les témoins émerveillés.
Dernier souper à Marrakech : entre gratitude et lumière:
Le cœur plein d’images et de sons, nous rentrons à l’hôtel pour un dernier souper tous ensemble à Marrakech.
Ce soir, les discussions sont plus lentes, plus intimes.
Les regards complices témoignent du lien tissé au fil des jours, des routes, des repas partagés et des découvertes vécues côte à côte.
Bonne nuit, et à demain !
Manon 🧡

























































