Accompagnée par
Lucie Garneau
Villes visitées
Amsterdam, Cork, Liverpool, Dublin, Holyhead, Glasgow, Belfast, Inverness/Loch Ness

Madainn mhath a chàirdean agus a chàirdean, (Bon matin chers amis et parents! ). Il faut bien se mettre au parfum de la langue gaélique puisque nous sommes en Irlande),

Une belle matinée s’annonce. Eh oui, le soleil ose se montrer le bout du nez mais, ici, l'Irlande connaît rarement une journée sans averse. On verra bien.   D’abord, petite promenade en bateau. On est déjà en bateau me direz-vous ? Oui mais seulement pour se rendre au port de Dublin, nous devons utiliser une petite navette maritime communément appelée ‘’Tender’’, vous savez les petits bateaux accrochés sur les côtés de tous les bateaux de croisière?  Une mini traversée de 20 minutes et nous touchons terre.

Notre guide Odile, une française installée à Dublin depuis une trentaine d'années, nous souhaite la bienvenue…à Dublin, un retour en Irlande.

Pour nous mettre en contexte, elle nous parle de sa ville située sur la côte orientale de l'île et au centre. D’abord, les habitants peuvent être appelés The Dubs qui est simplement une abréviation de the Dubliners. Ils peuvent être aussi appelés the LiffeySiders en raison de la Liffey qui traverse la ville ou encore the Jackeens. Son nom tient du gaélique originel Dubh Linn (« l'étang noir ») qui signifie maintenant « baie de la fumée ». Ah on comprend maintenant pourquoi son surnom est « La Pâle » et « la Grande Fumée. Mais ‘’La Pâle’’? Je ne sais pas vous mais nous, on y voie une association avec la bière. Sa devise? « Heureuse la ville où les citoyens obéissent ». Oups, j’ai l’impression que sa devise date de quelques siècles.

Avec ses 555 555 habitants (et plus 1 200 000 avec sa zone urbaine), Dublin porte le titre de capitale de l’Irlande, de plus grande ville d'Irlande en importance et en nombre d’habitants. Depuis une trentaine d’années, la ville se spécialise dans les technologies de l’information et de la communication ce qui l’a amené à l’un des plus forts taux de développement parmi les capitales européennes. De l'autocar,  dans la vieille ville, notre guide nous présente le Bâtiment des Douanes (1770), qui, jusqu'à son abolition par l'Acte d'Union de 1800, a logé le Parlement de l’Irlande.

9h00 précisément, nous arrivons juste à temps pour notre rendez-vous à…le Guinness Storehouse. Amateurs de bières, c’est votre moment sacré du voyage. Tout, tout, tout vous saurez tout sur l’histoire et les secrets de fabrication de votre ‘’breuvage’’ préféré. Situé à la porte de St-James, c’est un des premiers entrepôts ayant servi à la fabrication de la Guinness, désormais convertis en un gigantesque musée consacré à l’histoire de la marque et de la plus grande brasserie du monde. L'histoire de Guinness commence avec Arthur …Guinness (1725-1803), le maître brasseur et pionnier de Guinness. Son savoir-faire s'est transmis de génération en génération et continue d'inspirer aujourd'hui. On raconte que superviser le brassage de la bière pour les ouvriers du domaine faisait partie des fonctions de son père, et c'est probablement là qu'Arthur fut initié à l'art brassicole. Arthur utilisa son petit héritage pour fonder une petite brasserie locale avec son frère. Arthur Guinness n'avait que 34 ans lorsqu'il signa le 31 décembre 1759 le bail emblématique de 9 000 ans de Guinness, sur le site d'une brasserie alors désaffectée. La bonne affaire! Dans les années 1770, il a commencé à brasser un nouveau type de bière anglaise : la porter. Cette dernière d'Arthur connut un tel succès qu'en 1799, il brassa sa dernière bière et décida de se concentrer uniquement sur la porter, la désormais célèbre bière noire.

Une teneur en houblon et en alcool plus élevée, cette bière témoigne de l'engagement d'Arthur en faveur de l'innovation, créant différentes variantes pour des marchés diversifiés. Un visionnaire ce Arthur.

La Guinness Foreign Extra Stout demeure aujourd'hui encore la variante la plus populaire de la Guinness en Asie, en Afrique et dans les Caraïbes. L'expansion mondiale de Guinness avec son image de qualité et de marque emblématique, s'est accélérée au cours du XIXe siècle et, en 1880, St. James's Gate était la plus grande brasserie du monde.

La marque Guinness se compose de trois éléments principaux : la signature d'Arthur Guinness, la harpe (l’aviez-vous déjà remarqué sur la bouteille?), symbole héraldique de l'Irlande qui figure sur les passeports irlandais et au dos des pièces de monnaies irlandaises et, le mot-symbole Guinness. L'étiquette a été introduite en 1862 et déposée en 1876.

Guinness continue aujourd'hui de parcourir le monde, affichant fièrement son héritage et son identité à travers la harpe sur chaque étiquette. Démontrant ainsi que la maison est véritablement là où se trouve la harpe. Au milieu du XXe siècle, la bière pression gagna en popularité, offrant une alternative fraîche à la bière en bouteille. Guinness s'engagea alors à créer une solution innovante pour concurrencer ce marché.

Au milieu du XXe, Michael Ash, mathématicien devenu brasseur, fut l'homme visionnaire qui concrétisa l'essor de la Guinness pression. La première bière azotée au monde fut lancée en 1959 et connut un succès immédiat. La Guinness pression en canette fut lancée en 1988. Le Guinness Storehouse où nous sommes, a ouvert ses portes à l'aube du millénaire en 2000 et est devenu l'une des expériences touristiques les plus populaires d'Irlande. On comprend vite pourquoi. Encore aujourd’hui on innove et procède à l’ouverture de salles de brassage ultramodernes, de développement de méthodes de production plus durables et de l’augmentation des capacités pour répondre à la demande. La marque a parcouru un long chemin depuis la signature du bail de 9 000 ans par Arthur Guinness, il serait fier aujourd’hui de voir ce que sa première brasserie est devenue. Je ne sais pas si cela a un rapport avec la Guinness mais Dublin a été élue en 2007 et 2009 ville la plus amicale d’Europe!

Notre expérience de cette brasserie fut des plus divertissantes et en plus on a goûté la Guinness no 13, une excellente lager…à ce qu’il paraît. Maintenant, vous savez tout de la Guinness? De la bière peut-être mais vous connaissez les "records Guinness"?Et bien, l'histoire de ce livre a commencé ici et depuis ce temps, le monde entier essaie de battre des records dans toutes sortes de domaines.

 À Dublin, on fait comme les dublinois…on va dîner au pub irlandais. Le nôtre ce midi était : The merchant". Une table réconfortante avec ses fish & chips, ses râgoûts d'agneau mais aussi un poulet...à l'indienne. Succulent avec une petite bière locale évidemment.

Puis, sur un ancien lieu de culte, nous découvrons un terrain spacieux avec un bâtiment imposant et noble, la cathédrale anglicane Saint-Patrick, cette  impressionnante cathédrale date du 13e s. Siège du culte anglican de l'église d'Irlande et notamment du diocèse de Dublin et Glendalough où Patrick d’Irlande baptisa ses fidèles près de la source. Étonnant quand on pense aux guerres de religions qui attribuaient l’allégeance anglicane plus au nord de l’Irlande. Jusqu'en 1816, un culte était célébré chaque dimanche en français par un pasteur huguenot. Le plus célèbre de ses doyens à y être enterré fut, l'écrivain Jonathan Swift (1713 -1745), auteur des ‘’Voyages de Gulliver’’, vous l’aviez lu? De nombreux drapeaux et décorations embellissent la cathédrale. Au fait, de quelle couleur est le drapeau irlandais? Oui, c'est ça. Vert pour la nature ici encensée de vert,  blanc pour la paix et , orange pour Guillaume l'Orange. Les boiseries, les planchers aux motifs variés, tout reflète le raffinement dans cette cathédrale.  Des sculptures en marbre blanc imposantes par leur taille, remémorant différentes personnalités du Moyen Âge. On se croirait au Vatican mais... sans les statues représentant les personnages religieux.

Centre historique, politique, artistique, culturel, économique et industriel de l’Irlande, Dublin bénéficie également de nombreuses multinationales pharmaceutiques. Et devinez d’où venaient nos vaccins contre la Covid 19 fabriqués par Pfizer? De Dublin! Et voilà!

On ne peut venir à Dublin sans visiter de l'extérieur,  le « Trinity College » et « Université de Dublin » (sont généralement synonymes pour des raisons pratiques) fondée en 1592 par…Elisabeth 1ere d’Angleterre en tant que ‘’mère d’université’’ comme c’est l’appellation à Oxford et Cambridge.  Trois universités de prestige. Actuellement, avec ses 20 000 étudiants, il demeure le seul collège constituant de l'université de Dublin, une université de recherche et première université irlandaise par son ancienneté et par son importance. On dit que l'admission est basée exclusivement sur le mérite académique… on l’espère! Les disciplines présentées passent des sciences de la santé à l’ingénierie, les sciences politiques, les sciences humaines, les mathématiques… Quelle ne fut pas notre surprise d’apprendre qu’elle possède une collection d'environ sept millions de livres imprimés et de manuscrits. Mais il paraît que son joyau le plus précieux est le Livre de Kells (Grand Évangéliaire de saint Colomba pour les intimes), un manuscrit décoratif du VIIIe siècle qui attire plus de 600 000 visiteurs par an, ce qui en fait la troisième attraction touristique la plus visitée de Dublin. Mais qu’a-t-il de si particulier ce livre? Ce jeunot médiéval enluminé et luxueusement illustré date de 1 200 ans, ce qui en fait le plus célèbre du monde. Illustré de motifs ornementaux réalisé par des moines de culture celtique aux alentours de l'année 800, il est considéré comme un chef-d'œuvre du christianisme irlandais et de l'art irlando-saxon, il constitue malgré son inachèvement, l'un des plus somptueux ayant pu survivre à l’époque du Moyen Âge. En raison de sa grande beauté et de l'excellente technique de sa finition, le manuscrit est considéré par beaucoup de spécialistes comme l'un des plus remarquables vestiges de l'art religieux médiéval, mais vois savez quoi? Nous n'avons pas pu le voir car la bibliothèque était en phase de restauration. Zut de zut! Il nous faudra revenir.

Sur  la rue piétonne appelée Grafton St., on retrouve lors de la pleine saison touristique, de nombreux artistes de rue, musiciens, jongleurs, marionnettistes, mimes et poètes qui s’y produisent régulièrement. Un musicien y était lors de notre passage. Un bâtiment et un monument importants : la Provost's House de Trinity College (la maison du chef de l'université) et un peu plus loin, la statue de Molly Malone, qui date de la fin du XXe siècle, sont devenus des lieux de rendez-vous à Dublin. Mais qui était cette Molly Malone? La chanson créée en son honneur raconte l'histoire d'une belle poissonnière qui exerçait son métier en poussant sa charrette dans les rues de Dublin, mais qui est morte " de la fièvre":(dit-on)  alors qu'elle était encore jeune. La guide nous mentionne que cette statue est familièrement nommée « The Tart with the Cart » (la prostituée à la charrette). Elle représente Molly Malone comme une jeune femme à la poitrine plantureuse, habillée à la mode du XVIIe siècle et prétend montrer la véritable personne sur laquelle la chanson est basée. On justifie sa robe décolletée et sa poitrine généreuse par le fait que, à l'époque de Molly, les femmes allaitaient en public et que de ce fait, leurs seins étaient visibles de tous. Mais il semble qu’il y avait de nombreuses Molly Malone à cette époque!!!


JF Kennedy, lui même d'origine irlandaise,  avait promis d'aider l'Irlande avec de grands efforts de publicité alentour de cette ville dans les années 60, en effet,  Dublin connu alors un esssort considérable. La période du défrichage des grands pins du Canada apporta à l' Irlande des centaines de milliers de pièces de ces bois pour en faire les grands mâts de navire.

Quand on parle de cette ville, on pense aussi littérature. Son histoire littéraire, ayant produit de très grandes figures de la littérature comme les Prix Nobel : Georges Bernard Shaw, Samuel Beckett. On a même vu  la statue  du controversé Oscar Wilde, ce dandy disons un peu spécial. Le créateur de Dracula : Bram Stoker venait également de Dublin. Cette ville est aussi le lieu d’action des plus grandes œuvres de James Joyce.

Côté architecture, on remarque de nombreuses habitations avec les fenêtres à guillottine, de superbes portes dignes du travail d'un joallier. Un secteur riche où l'on juge de la  richesse de son propriétaie selon ses portes et ses cheminées.

Dublin, reconnu pour son volet culturel, a engendré de grands artistes comme Bono du groupe irlandais U2, Liam Neeson, grand acteur international qui soit dit en passant a travaillé…à la brasserie, Colin Farrell, grande star hollywoodienne, d’abord intéressé par le football, mais qui a décidé de se lancer dans une carrière artistique, Brendan Gleeson, ou si vous préférez Maugrey « Fol'Oeil » ... professeur d’Harry Potter, Jonathan Rhys-Meyers, de mannequin à acteur. Il a joué dans Mission impossible 3, Jack Gleeson, l'acteur de Game of Thrones d’ailleurs les fans de Game of Thrones peuvent avoir la chance de croiser certains acteurs de la série en se baladant dans les rues de Dublin. Deux acteurs irlandais de la série habitent en effet dans le quartier.

Les portes colorées des maisons dublinoises que nous avons vues font la renommée de certains quartiers. Peintes de couleurs vives au XVIIIe siècle, toutes ces bâtisses géorgiennes étaient similaires et il était difficile de retrouver sa maison ! Aussi, chacun optait pour une couleur pour retrouver sa porte plus facilement. Le rouge étant généralement la couleur la plus utilisée. Les Irlandais disent aussi que c’était un moyen de marquer leur différence et leur rébellion face aux colons britanniques!!!

Ah, on allait oublié de vous mentionner qu'en matinée nous avions visité le plus grand jardin de Dublin, le Phoenix Park où se trouvait un grand jardin zoologique dans le passé d'où venait d'ailleurs le lion qui rugissait à chaque début de film de la Golden Mayer vous vous rappelez? Nous n’avons cependant pas rencontré son plus célèbre résident, monsieur le président de l'Irlande qui y a une grande maison,  mais nous y avons fait une  petite marche sous une ambiance calme et relaxe à travers d'immenses arbres. Il paraît qu'on trouve des daims à Phoenix depuis le XVIIIe siècle. Environ 200 faons naissent chaque année, mais la population du troupeau est surveillée depuis des années pour ne pas excéder 500 animaux. Même s’ils sont habitués aux humains, les daims du parc restent des animaux sauvages…comme ceux là même de...Longueuil.

De retour en tender pour 17:00, ouf! Quelle journée enrichissante avec Odile!

Certains optent ce soir pour un souper plus léger et plus rapide au buffet.

Bonne soirée à tous et prenez une petite Guinness à notre santé!

Lucie

PS 1 Connaissez-vous notre nouveau proverbe? "Une difficulté informatique par jour, nous garde notre technicien préféré Yves pour toujours!". Merci monsieur Yves de nous dépanner. On vous donne notre médaille olympique "des pitons"!

PS 2 Quelle est la meilleure invention à Dublin? La carte de crédit et il paraît que les résidents en font grand usage!