Accompagnée par
Lucie Garneau
Villes visitées
Amsterdam, Cork, Liverpool, Dublin, Holyhead, Glasgow, Belfast, Inverness/Loch Ness

Voyageurs virtuels bonjour,

Ce matin, nous sommes tous fiers d’aller explorer le pays des kilts, des cornemuses et du scotch, nous avons nommé…l’Écosse. Mais notre maison flottante accoste au port de Greenock, le plus accessible pour se rendre à Glasgow, notre destination.

Avant que vous ne mettiez les pieds en Écosse avec nous, il faudrait bien avoir quelques informations sur la nation la plus au nord du Royaume-Uni, qui comprend des régions sauvages montagneuses comme les Highlands et leurs vaches de race…Highland aussi!

Vous plairait-il de savoir que la population actuelle compte 5 463 300 habitants? Que la capitale est Edimbourg et non Glasgow. Qu’environ 13 % des Écossais sont roux, contre 2 % pour la population mondiale. En plus de donner un aspect des plus séduisants, le gène qui cause la rousseur permet une meilleure absorption de la vitamine D, ce qui s'avère très pratique là où le soleil manque. Hum! Intéressant mais je ne sais pas si ça compte pour celles qui se teignent en roux? Mais aujourd'hui, c'est plein soleil pour nos premiers pas en Écosse.

Il y a des chances que vous utilisiez une invention écossaise tous les jours sans le savoir. Si vous avez déjà regardé la télévision ou téléphoner, vous pouvez remercier un inventeur écossais. Les pneus de votre voiture ? Ils sont également écossais, grâce à John Boyd …Dunlop. Leur animal national? Bien sûr, de nombreux pays ont un animal national, mais aucun, à notre connaissance, ne peut rivaliser avec la créature mythique de l’Écosse et j’ai nommé…la licorne. Dans les œuvres d’art de la Renaissance et en peluche dans les boutiques de jouets, on disait autrefois qu’une licorne incarnait la noblesse et l’indépendance. Voilà pourquoi les Écossais ont choisi ce féroce animal pour représenter leur nation. La licorne figure dès le 12ème siècle sur le blason du roi d’Écosse et se trouve encore sur les armoiries du pays et ...on les verra un peu partout. L'Écosse est le deuxième plus grand pays constitutif du Royaume-Uni et couvre le tiers nord de l'île de Grande-Bretagne, l'Écosse continentale partage une frontière de 154 km avec l'Angleterre au sud.

En arrivant au port de Greennock, on rencontre notre guide AnaÏs qui nous semble fort sympathique. Plus jeune que les précédentes guides, on décèle tout de suite sont côté artiste avec ses mèches vertes et violettes et ses multiples piercing. Steeven conduira notre carosse pour la journée.

Elle nous présente longuement le port de Greenock où jadis avec la rivière Clyde,  200 chantiers navals faisaient bonne mine avec à ses côtés diverses industries comme la transformation de la canne à sucre. On surnommait même l'endroit "Sugar City". 

Notre première destination est le Loch (lac) Lomond. Mais Anaïs est une banque d'information sur deux pattes. Chaque détail du paysage, chaque question qui lui sera posée, trouvera réponse et ce sans la moindre note. Une bibliothèque ambulante qui s'est très bien vulgarisée sa matière. Quelle chance d'être tombée sur cette artiste dotée d'une formation de ...18 mois spécifiquement sur l'Écosse. Qui dit mieux? 

Le long du parcours on côtoie le rocher de Dumbarton qui fut utilisé pendant la deuxième guerre mondiale. On traverse le pont Earskin qui a vu naître deux bébés dans l'ambulance qui traversait sa route. Ces derniers ont hérité de passages à vie gratuit sur le pont (à l'époque où le pont était payant). On croise également des hangars à whisky où des oies apprivoisées, familiers avec les employés, servaient de "chiens de garde" si un intrus osait franchir le terrain. Le meilleur système d'alarme que l'industrie a connu, Vive les "Valentine geese". 
La rivière Clyde transportait jadis des tronçons de bois qui servait à la construction des navires, un peu à la façon de notre rivière St-Maurice à Trois-Rivières à ses heures de gloire avec la drave et ses pitounes.

Puis on entre aux limites de la région des Highland, dans le parc national Lock Lomond (2002) avec ses montagnes en toile de fond où 15 000 personnes y vivent. Anaïs mentionne que plusieurs clans:  le Clan Macfarlane, le Clan Campbell, le Clan Gregor, et le Clan Buchanan ont des liens historiques sur ce territoire. Ces clans auxquels vous apparteniez, offraient la protection à ses membres, mais ce n'est pas des liens familiaux mais plutôt territorial. Vous vous souvenez de l'émission de Outlander? Du beau Jamie Fraser et de Claire, sa douce? Et bien, la série présentsit bien les liens des clans.

Pas besoin de vous dire qu'on ne s'ennuie pas sur notre parcours avec Anaïs. On arrive maintenant à un petit village de Luss, aux abords du Loch Lomond.

Situé dans les Highlands du Sud, ce lac reposant en est un de villégiature avec tous les équipements associés à ce type de destination : kayaks, planche, pédalos et activités de plein air : randonnée, escalade...  Pour nous québécois, nous sommes familiers avec des lacs de nature imposante, celui-ci mesure tout de même 37 km de long sur 8 km de large avec une profondeur maximale de 190 mètres pour une superficie de 71 km carrés. De nombreuses îles sont dispersées sur le lac, on dit que l’Écosse en compte 800. Il existe près du loch un club de golf qui accueille des compétitions internationales .Par sa surface, il est le plus grand des lochs de Grande-Bretagne, et le deuxième après le loch Ness en volume. Il fait partie depuis juillet 2002 du Parc national du Loch Lomond et des Trossachs. C'est le premier de deux parcs nationaux créés en Écosse.

 Toutes les jolies maisons de Luss sont identiques, construites de grosses pierres. Saint Kessog, un missionnaire irlandais, a christianisé le village à l'époque médiévale. Quelques monuments de cette époque existent toujours dans le village, comme des pierres tombales du 8e siècle et du Xe siècle, ou l'effigie d'un évêque, actuellement conservée dans l'église moderne, construite en 1875. Les propriétaires sont soumis à des règles strictes de comstruction pour la conservation du patrimoine. La promenade s'effectue à pied car seul les résidents du village peuvent circuler avec leur véhicule. Le tandem : lac et coquet petit village en fait  un endroit fantastique à découvrir.

En reprenant la route vers notre restaurant, on a droit à un cours "501" sur le whisky (scotch écossais). On était tous certain que Anaïs avait travaillé dans une distillerie, mais non, elle est amatrice seulement de cette liqueur des dieux que se disputent l'Irlande et l'Écosse quant à son origine. Mais à voir le sentiment d'appartenance de notre plus écossaise des françaises (Anaïs, première française qu'on rencontre qui ne boit pas de vin, seulement du scotch), on se range de son côté et on déclare nous aussi l'Écosse du titre de premiers créateur et fabriquant de whisky. D'ailleurs l'Écosse se divise en 5 régions très précises pour la fabrication du whisky et chacune possède sa saveur particulière. La région de l'île d'Aela produirait même une liqueur aux arômes de fumées à cause de son territoire tourbeux. Quelle est la première économie de l'Écosse? Le whisky...bien sûr, puis vient le pétrole, ensuite les énergies renouvelables, les produits de la mer pour leurs qualités exceptionnelles et finalement le tourisme.

Nous traversons un petit territoire de ce plus grand parc national d’Écosse (1865 km2) qui regorge de recoins intéressants à explorer. Nous on ne fait que passez par ses vastes paysages luxuriants de la partie sud aux vallons et aux pics rocheux du nord. La ligne de faille qui sépare les Highlands des Lowlands traverse ce parc national, centré sur le loch Lomond. Sa faune est très variée mais on a eu beau regarder partout, pas de licorne à l’horizon Hihi!!!

Sur  notre route, en pleine campagne, se situe un petit restaurant à l'affiche modeste qui indique " Birds and Bees". En entrant , on découvre une caverne d'Alibaba à la "sauce" écossaise. Rien de plus typique avec ses lumières accrochées au plafond, ses sculptures un peu étranges, son tapis quadrillé...à la façon du tartan comme les clans. On adore! Et on ne vous a pas parlé du personnel fort sympathique. Une autre belle découverte écossaise. Décidément, l'Écosse gagne des points dans notre coeur.

Après le dîner, à dix minutes, on rejoint la ville de Stirling (47 000 habitants), centre administratif, de commerce de détail et d'industrie légère mais mieux connue sous son titre de cité médiévale. On débute la promenade de cette ville jumelée avec Summerside (Île-du-Prince-Edouard), par son imposant château datant du Moyen Âge. Développée sur les flancs d’un cône volcanique, la ville voie accrochée à son sommet (76 mètres), son célèbre château, qui enorgueillit la ville. Ses trois côtés entourés par des falaises à pic, le rend facile à défendre. Cette caractéristique, ainsi que sa position stratégique, ont fait de lui une importante place forte dès l'origine, objet de lutte entre Écossais et Anglais. Plusieurs rois et reines d'Ecosse y sont nés, morts ou y ont été sacrés. Il fut la résidence royale sous Jacques IV (r. 1488-1513), Jacques V (r. 1513-1542), Marie Start (r. 1542-1567) et Jacques VI (r. 1567-1625).  Il est l'un des plus grands et des plus importants châteaux d'Écosse, et même d'Europe occidentale, tant du point de vue historique qu'architectural.

Jacques V décida de transformer l’austère forteresse du XVe siècle, en un confortable palais. La chapelle royale d’architecture Renaissance s’orne d’une frise peinte du XVIIe siècle et d’une fenêtre occidentale en trompe- l’oeil.

Les sections ayant subsistées aux diverses attaques comprennent : la Tour du prince, attenante au palais actuel, une fraction contiguë du mur d'enceinte, l'entrée, les parties basses des tours rondes intérieures et, des vestiges des tours extérieures. On y a même retrouvé la  Croix du Marché avec sa licorne. Notre guide nous fait remarquer sa combinaison d'architecture Renaissance et de ‘’gothique flamboyant’’ réalisée en maçonnerie de grande qualité. Sa restauration récente dans son aspect original date de 1999. On a pu constater que l'esplanade du château, le terrain de manœuvre, ont été utilisés comme salle de spectacle à ciel ouvert pour plusieurs représentations musicales connues ; ce qu’on aurait donné pour être ici lors du passage de   R.E.M. et Bob Dylan. Les différentes pièces contenaient des habits spécifiques aux fonctions et classes sociales des anciens habitants du château. Des armes, particulièrement des épées, y étaient également présentées. Sur la hauteurs des forteresses, la vue y était grandiose et on était à même de constater la grandeur des lieux. Les petits jardins amenaient une pause douceur au château. Pour nous, peuple québécois, jeune au niveau historique, les visites de châteaux demeurent fascinantes.
De retour vers le port, on prend quelques minutes pour effectuer un tour panoramique de  Glasgow, la plus grande ville en nombre d'habitants 632 350 et la principale métropole d’Écosse, enfin la troisième ville du Royaume-Uni. Les gens de Glasgow sont des ‘’Glaswégiens’’ (ou Glasgovien ) qui désigne aussi, le dialecte local. Les fondations de la ville sont médiévales : l'ancien archidiocèse de Glasgow et l’université de Glasgow en 1451. Le nom Glasgow désigne ‘’la vallée verdoyante’’. À partir du XVIIIe siècle, Glasgow devient un centre considérable du commerce transatlantique et pendant la Révolution industrielle, au XIXe siècle, l’ingénierie et la construction navale prennent le relais. Après Londres, c’est « la deuxième ville de l’Empire britannique » pendant les époques victorienne et édouardienne malgré sa triste réputation de ville de taudis. Glasgow reste aujourd'hui encore l’un des centres financiers les plus importants d’Europe. On y croise la place rectangulaire de George Square, cette place publique dans le centre de la ville nommée d'après le roi Georges lll. De loin, par  le biais de statues, on y croise des personnages qui furent importants pour Glasgow : Walter Scott, en haut d'une colonne, Robert Burns, James Watt, John Moore (militaire britannique), Robert Peel, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (statue équestre), la reine Victoria du Royaume-Uni (statue équestre) et, le Prince Albert.

Les bâtiments notables sur la place incluent les Glasgow City Chambers, l’hôtel de ville construite entre 1882 et 1889 d'architecture victorienne. Le magnifique immeuble, de style Beaux-Arts, est en fait une interprétation du Classicisme de la Renaissance incorporant une touche italienne avec toute une gamme de riches décorations, pas de doute, on peut déceler la prospérité et la puissance industrielle de la seconde ville de l'Empire.

Notre tour s’engage vers l'université de Glasgow. Pour s'y rendre, on doit "affronter" un bouchon de circulation intense, nous sommes sur l'heure de pointe. Cette université fondée en 145, est la plus importante des trois universités à Glasgow. Elle figure comme la quatrième université la plus ancienne du monde anglo-saxon et l'une des universités les plus renommées du Royaume-Uni. Elle accueille 25 000 étudiants provenant de plus de 130 pays différents quoiqu’un peu déserte lors de notre passage. Elle a eu dans son corps professoral nul autre que le physicien théoricien…Albert Einstein, le physicien Lord Kelvin, l'inventeur de la télévision John Logie Baird ou encore l'ingénieur James Watt. Et ce n’est pas tout, elle compte parmi ses anciens étudiants et professeurs sept prix Nobel, oh pardon, deux Premiers ministres Britanniques (Sir Henry Campbell-Bannerman et Bonar Law). Nous on ne sait pas si on aurait pu être accepté à l’université de Glasgow. On peut toujours rêver!

L'architecture de l'édifice du Kelvingrove Museum and Art Gallery (1901) nous a également beaucoup impressionné par son style baroque espagnol. Situé dans le parc du même nom, surplombant Argyle Street, à proximité de l'Université et du centre-ville de Glasgow, il est l'un des plus importants musées d’Écosse et contient, parait-il, une grande variété d'œuvres, de la Renaissance au surréalisme. Pour nous, dans notre imaginaire, il représente une fois de plus Downton Abbey. La légende urbaine dit d’ailleurs Kelvingrove a été accidentellement construit à l'envers et, une fois la construction terminée, l'architecte a été si déçu qu'il a sauté de l'une des tours du bâtiment vers la mort. La vérité? Kelvingrove a toujours été destiné à faire face au parc dont il porte le nom. 

Au cours de notre visite, on a croisé des hommes en kilt...surtout des guides qui  le portent comme vêtements de travail pour plaire aux touristes. Anaïs nous dit qu'il a remplacé la longue étoffe que portait....Jami dans Outlander. C'est sous le règne du roi Georges dans les années 1700, qu'on aurait "raccourci" ce vêtement écossais. 
 

Pour ce qui est de la cornemuse, on l'a vu au château seulement...sous une vitrine mais Anaïs nous assure qu'elle est encore très présente et qu'il y a même un Championnat de cornemuse annuel dans le parc du régiment à Glasgow. 
 

Si un jour vous voulez manger un plat traditionnel écossais, il y a le haggis, de la panse de brebis servi lors d'un festival de poésie. Vous le manger en récitant  des poèmes ...d'un poète de la région. Quel dommage que nos dates de visite ne coincidaient pas avec ce festival!!!

Nous retournons vers le port de Greenock, un peu fatigué mais contents de cette exploration. Pas mal pour notre initiation à l’Écosse non?

Demain? Congé, petite journée en mer. Vous voyez comment c’est difficile la vie de croisiériste.

On vous donne quand même rendez-vous pour vous dire comment se comporte la mer.

 À bientôt!

Lucie

PS 1 Saviez-vous que plus d’un million de bouteilles de scotch sont vendues chaque année en Écosse? Certains de nos voyageurs ont contribué à ces statistiques!

PS 2 Les écossaient ont recyclé les anciennes cabines téléphoniques rouges qu'on voyait un peu partout sur leur territoire et en on fait des endroits pour que les gens récupèrent les défibrilateurs. Ingénieux ces écossais non?

PS 3 L'Écosse compte plus de 800 îles.

PS 4 Le kilt est confectionné avec le symbole du tartan (couleurs et quadrillage ) du clan.

PS 5 L'alphabet gaélique comporte 18 lettres seulement. Les lettres suivantes sont manquantes: j,k,q,v,w,x,y,z