Météo Lisbonne: 24°C, ciel variable
Guide local: André Gonçalves
Bom dia!
Après le petit-déjeuner, nous rencontrons à nouveau notre guide local, André, et nous mettons le cap à l'ouest en direction de la tour de Belém que nous ne pourrons malheureusement pas visiter car elle est en réfection. Construite au XVIe siècle, elle est un chef-d'œuvre de l'architecture manuéline, un style gothique tardif typiquement portugais, qui mêle des motifs marins (cordages de pierre, coquillages sculptés) à des influences mauresques et exotiques, rappelant les terres lointaines découvertes par les navigateurs.
Autrefois sentinelle du port, elle était la dernière image du Portugal pour les explorateurs qui s'élançaient vers l'inconnu, et la première pour ceux qui en revenaient. Elle symbolise à la fois la grandeur d'un empire maritime et la mélancolie d'un peuple tourné vers l'océan, un monument qui chuchote les récits de voyages lointains et les adieux aux marins.
Nous débarquons donc à la Torre Do Padrāo et contemplons sur le sol l'immense carte en marbre gisant au pied du monument qui indique toutes les découvertes du monde exploré par les navigateurs portugais ainsi que les dates où elles ont été faites.
La "Torre do Padrão" est plus poétiquement connue sous le nom de Padrão dos Descobrimentos (le Monument aux Découvertes). Ce n'est pas une tour, mais une proue de navire taillée dans la pierre, qui semble fendre les eaux du Tage, prête à partir à l'aventure. Le monument célèbre l'âge d'or du Portugal, celui des grands navigateurs. Au-devant, la statue du prince Henri le Navigateur guide une procession de 32 figures emblématiques, explorateurs, rois, cartographes et artistes qui ont contribué à l'épopée maritime du pays. Leur regard est tourné vers l'océan, un écho aux horizons infinis qu'ils ont osé explorer. Le Padrão est un hymne à l'audace, un mémorial moderne qui insuffle un souffle d'éternité aux récits de courage et découvertes.
Nous quittons ce magnifique monument et marchons vers l'est vers le MAAT (Musée d'Art, d'Architecture et de Technologie) en passant à côté de la première centrale électrique de Lisbonne.
Nous faisons une petite pause photo sur le toit du MAAT avant d'aller au
monastère des Hyérominites, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le Mosteiro dos Jerónimos, ou monastère des Hiéronymites, est le plus somptueux des monuments de Lisbonne, un chef-d'œuvre de l'architecture manuéline et un hymne à la puissance d'un empire. Construit avec l'or des épices rapportées des Indes, il symbolise la richesse et la ferveur religieuse du Portugal à l'apogée de ses découvertes. Ses façades de calcaire blanc sont une dentelle de pierre, où l'on trouve des motifs marins (coquillages, ancres, algues) entremêlés à des symboles religieux et des figures exotiques.
À l'intérieur, le monastère respire une sérénité impressionnante. Le cloître, avec ses arcs délicatement sculptés, est un havre de paix où la lumière joue sur les colonnes ouvragées. L'église, avec ses voûtes élancées qui semblent flotter sans support, est d'une grandeur à couper le souffle. C'est ici que reposent les figures emblématiques de l'histoire portugaise, comme le poète Fernando Pessoa ou le navigateur Vasco de Gama, dont la tombe est un rappel poignant de l'audace et du sacrifice des explorateurs. Le monastère est un lieu où l'architecture elle-même raconte l'épopée d'une nation. Nous faisons une pause déjeuner avant de poursuivre notre visite de Lisbonne.
Comme cette visite nous a mis en appétit, nous suivons la rive du Tage jusqu'au Restaurante Capricciosa Doca de Santo Amaro pour de très bons mets italiens et des pastéis de Belém pour dessert, gracieuseté de Patrick Simard, notre guide
Une fois bien repus, nous quittons la rive du Tage et les bourdonnements du Pont du 25 avril pour changer de moyen de transport: nous passons de l'autocar à notre tramway "vintage" privé. C'est à bord de ce tramway de 1930 que nous continuons notre découverte des quartiers les mieux connus de Lisbonne.
Lisbonne se révèle d'abord comme un tableau impressionniste, un kaléidoscope de couleurs qui défie la mélancolie. La lumière, d'une douceur dorée, baigne les façades délavées des azulejos, ces carreaux de faïence qui racontent, chacun, une histoire muette. Elle embrasse les murs ocres, jaunes, et bleus, leur donnant un éclat qui contraste avec les ombres profondes des ruelles étroites.
Le bruit de la ville est une symphonie de contrastes. Le cliquetis des vieux tramways jaunes et rouges, le murmure du vent qui s'engouffre dans les rues sinueuses. C'est un dialogue constant entre le passé et le présent, où les échos des explorateurs se mêlent à la rumeur moderne des cafés. Les odeurs, enfin, sont un mélange enivrant de café torréfié, de pasteis de nata à la cannelle et du sel marin porté par la brise atlantique.
Bâtie sur sept collines, Lisbonne se déploie comme un amphithéâtre naturel tourné vers le fleuve. De ses hauteurs, les "miradouros" (points de vue) offrent des perspectives vertigineuses sur la ville et ses toits rouges, sur le bleu infini de la « mer de Paille » que forme le Tage à son embouchure. La ville vit au rythme de ses montées et de ses descentes, où les tramways s'accrochent aux pentes et les funiculaires se hissent vers le ciel. La brise marine, omniprésente, apporte avec elle le parfum du sel et des embruns, rappelant que Lisbonne est avant tout un port ouvert sur l'Atlantique.
Le Bairro Alto (le Quartier Haut) est une facette complètement différente de la ville. C'est l'âme rebelle et créative de Lisbonne, un labyrinthe de rues escarpées qui s'éveille à la tombée de la nuit. Le jour, il semble endormi, avec ses balcons fleuris et ses fils à linge qui s'étirent d'un immeuble à l'autre.
C'est le quartier où les portes des petits bars s'ouvrent sur la rue, invitant à la foule à s'y presser, un verre de ginjinha (liqueur de cerise) à la main. Le Bairro Alto est un lieu d'échange, de rires et de rencontres, un lieu où la musique s'échappe de chaque recoin. On peut y entendre, bien sûr, du Fado qui se fait plus intime et poignant dans les petites taverne. Le Bairro Alto n'est pas seulement un lieu de fête, il incarne l'esprit de liberté et la créativité de la jeunesse lisboète, tout en gardant en son cœur une certaine authenticité.
Si le Bairro Alto est l'âme bohème de Lisbonne, le quartier de la Baixa en est le cœur reconstruit, moderne et grandiose. C'est un lieu né des cendres. Après le terrible tremblement de terre de 1755, le marquis de Pombal a ordonné la reconstruction de la ville selon un plan quadrillé et ordonné, contrastant avec le labyrinthe médiéval de l'Alfama.
La Baixa est un quartier de larges boulevards piétonniers, comme la Rua Augusta, bordée de boutiques élégantes, de cafés historiques et de façades classiques. C'est ici que l'on trouve l'imposante Praça do Comércio, la place du Commerce, qui s'ouvre majestueusement sur l'estuaire du Tage, et qui servait autrefois de porte d'entrée maritime à la capitale. L'Ascenseur de Santa Justa, une structure de fer forgé unique, offre une vue imprenable sur le quartier depuis son sommet et relie la Baixa aux hauteurs du Chiado. La Baixa incarne l'esprit de résilience de Lisbonne, la capacité de la ville à se relever, de se transformer et de s'ouvrir à l'avenir.
Le quartier de l'Alfama est un voyage dans le temps. C'est le plus ancien quartier de Lisbonne, le seul à avoir survécu au tremblement de terre de 1755. Il est un dédale de rues étroites et pavées, où les maisons colorées s'accrochent les unes aux autres, comme enlacées. L'air y est imprégné des odeurs de sardines grillées et de lessive fraîche. Dans ce quartier, les tramways jaunes, notamment le célèbre Tram 28, se faufilent avec difficulté à travers les ruelles escarpées, offrant une expérience unique. Les miradors, comme celui de Santa Luzia, offrent des vues à couper le souffle sur les toits de l'Alfama et sur le Tage. L'Alfama est aussi le berceau du Fado, et les soirs d'été, des mélodies mélancoliques s'échappent des restaurants et des bars. Ce quartier est le cœur battant de la tradition et de l'âme lisboète.
Le quartier de Graça, perché sur l'une des plus hautes collines de Lisbonne, offre un contraste saisissant avec l'agitation des quartiers plus bas. C'est un quartier résidentiel, authentique, qui respire la vie quotidienne des Lisboètes. Ses rues escarpées et ses escaliers cachent des trésors, comme les deux plus beaux miradouros (points de vue) de la ville : le Miradouro da Senhora do Monte et le Miradouro da Graça. De ces balcons naturels, le regard embrasse une vue panoramique époustouflante sur la ville, le château de São Jorge, l'estuaire du Tage et le pont du 25 Avril.
Dominant la ville du haut de sa colline, le château de Saint-Georges n'est pas seulement une forteresse, mais un gardien du temps. Ses remparts de pierre, usés par les siècles, racontent l'histoire de Lisbonne, depuis ses origines romaines et mauresques jusqu'à la reconquête chrétienne. C'est un lieu où l'histoire se ressent plus qu'elle ne se lit, dans le silence de ses cours intérieures et le murmure du vent sur ses créneaux. De ses tours, la vue est la plus belle qui soit, un panorama à 360 degrés où le regard se perd sur les toits de l'Alfama, les quartiers de la Baixa et du Chiado, et sur l'immensité argentée du Tage qui s'étend jusqu'à l'océan. Le château est un pont entre le passé légendaire de la ville et son présent vibrant, un lieu où chaque pierre semble chuchoter les secrets des époques révolues.
Après la visite du château, où plusieurs ont été enchantés par les paons aux couleurs chatoyantes, nous retournons à notre hôtel pour un dîner bien mérité.
Ate amanhã, à demain!
Nuitée au Turim Boulevard Hotel 5* Lisbonne: