Bonjour de …Akureyri, pour notre deuxième journée dans ce patelin,
Aujoird’hui, notre excursion sera en mer. Fridika, notre guide depuis hier, nous attendait au port pour partir en autocar vers Husavik où s’effectue les départs des excursions aux baleines. Une heure quinze de route et nous voici à Husavik dite ‘’la baie des maisons’’. Il paraît que d'après le Landnámabók (le manuscrit décrivant de manière très détaillée la découverte et la colonisation de l'Islande par les Scandinaves aux IXᵉ et Xᵉ siècles), Húsavík fut le premier lieu islandais colonisé par les Scandinaves. Le premier Viking qui séjourna en Islande, passa un hiver ici vers l'an 870. On espère seulement qu’il avait trouvé des sources chaudes hihi!
On reprend une partie de la magnifique route parcourue hier mais qui a des allures un peu surnaturelles avec la brume qui flotte à l’horizon aujourd’hui. On comprend enfin pourquoi les islandais voient des trolls partout dans cette petite localité de ce charmant port de pêche de près de 2383 âmes, à l’extrême limite du cercle polaire, qui fait face aux impressionnantes montagnes de Kinnarfjöll de l’autre côté de la baie. Nous, comme des milliers de touristes, y affluent en grand nombre. C’est que l’endroit favorise l’observation des mammifères marins et le lieu chéri pour épier le soleil de minuit en été et, les aurores boréales en hiver. Il paraît que, le long de la péninsule de Tjornes de nombreux points de vue sont aménagés pour observer le soleil de minuit Islandais.
Pour aller sur le bateau pour voir les baleines, nous n’avions pas pris de chance : gants, foulard, tuque, doudoune, imperméable…mais c’était sans compter que le bateau nous habillait de la tête aux pieds pour la balade: vêtement genre “jumpsuit” pour combattre le froid, rien à voir avec vos premiers “jumpsuit à chaînette” un peu sexy pour aller danser dans les années 70. Avec ces vêtements toujours deux fois trop grands, on prend des allures de sans abris. Par-dessus, on enfile un imperméable genre Gilligan Island, un ciré qui a le mandat de ne laisser entrer auncune gouttelette de pluie aussi fine soit-elle et digne des pluies torrentielles. À nous voir l’allure, avec ce manteau de pluie qui nous va à la cheville, on se croirait plutôt à une autre époque, rien à voir avec une robe de soirée.
Non seulement les bateaux traditionnels sont typiques et bien colorés mais partout dans la ville, leurs maisons également, optent pour de belles couleurs, ce qui ajoute une note supplémentaire à leur charme.
Légitimement surnommée la capitale islandaise des baleines, la baie de Skjalfandi où nous avons vogué à la recherche de ces ‘’monstres des mers’’ nous a offert de bonnes vagues mais peu de baleines, ce qui pourrait faire mentir sa réputation. Habituellement, le pourcentage de réussite d’observation des baleines frise le 100%. Nous, on en a vu une dizaine seulement quand même pas si mal.
Le programme qu’on nous offrait, une balade de trois heures, nous amène sur la mer arctique en direction de Grimsey afin d’apercevoir ces créatures des mers.
Tiens une baleine de Minke à tribord, la plus curieuse et la plus commune en Islande vient de se montrer…le bout de la queue. Ses 30 000 individus font entre 7 et 10 mètres pour un poids de 8 à 10 tonnes. Puis une baleine à bosse a daigné se montrer le bout du nez. Il nous faut vous avouer que le capitaine nous servait de “boussole” pour les repérer et, une naturaliste nous les pointait à l’horizon.
On dit qu’au cours des dernières années, 12 espèces différentes ont été observées ici dans la baie de Skajálfandi, au large d'Húsavík, On est pas mal non plus au Québec car 13 espèces de baleines ont également été identifiées dans le Saguenay.
Avant de revenir, nous cassons la croûte dans le village d’Husavik. Tout comme hier, c’est à une autre enseigne Fossohôtel que notre choix s’arrête. Un succulent petit lunch à saveur islandaise. De la morue bien fraîche. Rien de mieux pour "goûter" la saveur de ce territoire. Un bref coup d’œil nous permet de penser que tout ici ‘’respire les baleines’’ car les excursions pour les observations de ce mammifère marin sont en grand nombre. On dit même qu’ils ont fait un musée pour les honorer. Un autre musée, celui de la maison de la culture de forme circulaire, montre la vie des Islandais de 1850 à 1950. Mais, le principal bâtiment remarquable de la ville est l'église en bois construite en 1907, pour ses formes, ses frioritures et ses couleurs.
De retour à Akureyri, certains de nos voyageurs optent pour un petit tour en ville avant que le navire lève l’ancre. Je les soupçonne de vouloir faire un brin de magasinage. Akureyri signifie « flèche de champ » et proviendrait du champ fertile situé dans l'un des ravins voisins. La partie « flèche » du nom provient des cinq flèches qui, autrefois, s'avançaient dans le fjord Eyjafjörður; vous voyez l’influence de la mer ? On dit que Akureyri possède l'un des climats les plus chauds d'Islande, même si elle n'est située qu’à 50 km au sud du cercle polaire. Mais ce n’est quand même pas pour demain que vous pourrez troquer vos hivers cubains pour des hivers islandais.
Ici, les transports publics sont gratuits depuis 2008, ce qui a entraîné une augmentation des services de 130 %.
Le fait que le port soit libre de glace toute l'année a été important dans l'histoire de la fondation de la ville et maintenant pour l’accessibilité des navires de croisière.
Au retour, en allant photographier l’église luthérienne (1940) sur la côte, on a remarqué ses deux colonnes en dégradé et son horloge au centre. À l’intérieur, son orgue est impressionnant. Dans le même secteur, plusieurs de nos voyageurs se sont rendus au petit jardin botanique, Lystigarður Akureyrar. Ce dernier présente 6000 différentes espèces de fleurs, d'arbres et d'autres plantes du monde entier et à peu près 400 sortes de plantes indigènes d'Islande. Rien de commun avec notre jardin botanique de Montréal. C’est un espace sauvage avec de petits racoins pour y faire des découvertes intimes de toutes sortes. Un beau moment de détente pour compléter cette journée.
Étiez-vous adepte des Tintin ? Dans l'album L'Étoile mystérieuse? Peut-être vous souvenez-vous de Tintin et l'expédition polaire du FERS ? Lorsqu’ils font le plein de mazout, ils sont à Akureyri.
Cotoyant les magasins de la rue Strandgata, les murales habillent bien les murs des édifices ici aussi sur la rue Hafnarstraeti : des visages, des trolls…Les magasins de plein air ont la cote, spécialement celui appelé The Vicking store : on y trouve de tout mais particulièrement : tuque, chaussettes, chandail de laine. Impossible de manquer ce magasin avec un troll géant devant son bâtiment rouge. Utivis et Verdi un autre magasin de sports sans taxe.
Un groupe d’une vingtaine de personnes ont opté ce soir pour un souper au restaurant de spécialité le Tuscan, histoire d’en essayer un nouveau. Les filets mignons étaient à l’honneur, succulent, juste à point.
Une autre magnifique journée bien remplie de surprises de toutes sortes.
La chaussette du jour? Une représentation chevaline de l’Islande. Et oui, les petits chevaux sauvages islandais.
Demain, une autre escale à…Je vous donne un indice : les premières lettres du nom de la localité sont ISA. Vous avez trouvé?
Salutations de la part de tous!
Lucie
PS 1 Au cours de la Seconde guerre mondiale, Akureyri était une des trois bases aériennes utilisées en Islande par une escadrille anglo-norvégienne.
PS 2 Depuis 1975 la ville est jumelée avec ...Gimli...au Canada. Et où se situe Gimli ? À 90 km au nord-est de Winnipeg, Manitoba. Pourquoi ? Parce qu’en1875, le gouvernement canadien a accordé des terres le long du lac Winnipeg à des colons islandais qui avaient subi de graves désastres naturels.
PS 3 On y compte une université avec les facultés suivantes : la faculté des affaires, la faculté des sciences humaines et sociales et la faculté de médecine.
PS 4 La ville a une des plus grandes bibliothèques du pays.