Bonjour voyageurs numériques,
Vous l’avez trouvé? Hier, on finissait le récit en tentant de deviner quelle serait le nom de notre escale aujourd’hui. On mentionnait que ça commençait par Isa…fjordur, Isafjordur vous l’avez.
Ce matin, le mercure indique -12 C, si vous venez avec nous, habillez-vous chaudement car nous sommes au quai de Isafjordur (fjord de glace) dans la péninsule des Westfjords. Il se trouve dans le fjord de Skutulsfjordur, qui est sur l’un des bras de l’Isafjardardjup complètement au nord-ouest du pays. En arrivant avec le navire dans ce vaste fjord, cela nous a permis d’aborder la ville, bâtie au pied de hauts plateaux volcaniques. Isafjordur sert de plaque tournante centrale pour explorer la région des fjords de l'Ouest car elle est la plus peuplée de la région des Vestfiroir, avec ses 2759 habitants. Cette région, la moins visitée d’Islande, est aussi la plus impressionnante. 10% de sa population est polonaise (d’ailleurs notre chauffeur Marcusz est lui-même polonais) et Isafjordur compte, tenez-vous bien, 30 nationalités différentes.
En y regardant de près, on peut deviner que la ville s'est historiquement développée sur un banc de sable dans le fjord Skutulsfjörður, avant de s'étendre peu à peu le long de celui-ci. Après la valse des “tender”, “pas de tender”, on accoste finalement au quai directement…en pleine coeur de la petite ville. Quelle chance!
On rencontre Philippe notre guide qui n’a pas l’air d’un descendant de vicking, qui n’a pas l’accent islandais mais plutôt…québécois. Mais comment un québécois peut-il se retrouver perdu dans une petite ville de 2759 habitants des fjords de l’ouest à Isafjordur? Venu en vacances il y a trois ans, coup de foudre pour l’Islande et a donc décidé d’entreprendre une maîtrise en Management côtier et maritime. Dans sa classe…16 étudiants de tous les pays du monde sauf…une vraie islandaise. Un autre programme; Management des communautés et développement des régions compte…7 étudiants, aussi offert à cette minuscule université.
Auparavant ville de pêcheurs, l’économie se tourne maintenant vers le tourisme et les activités de plein air. La région environnante des trésors des fjords de l'Ouest, regorge d'attractions naturelles telles que des vallées verdoyantes, des collines anciennes, de nombreuses cascades dont la cascade de Dynjandi… que nous allons visiter dans notre excursion. On dit d’ailleurs ici que si tu es perdu en forêt, tu n’as qu’à te mettre debout…car les bouleaux nains ne sont pas de grande taille.
Il nous a fallu utiliser le plus long tunnel routier (9 km) de l’Islande. Il nous a permis de franchir le Botnsheiði. Il a la particularité unique au monde pour un tunnel routier d'être composé de trois sections qui se réunissent en un carrefour souterrain menant au fjord Önundafjörður où se niche le petit village de Þingeyri, juste en dessous de la montagne de Sandafell. La longueur du tunnel n’est pas sa seule particularité. En fait ce tunnel à voie unique est utiliseé dans les deux sens. Comment est-ce possible? À l’aller, il y a un accottement à tous les 100 mètres que vous utilisez si vous voyez qu’un autre véhicule vient vers vous. Au retour, c’est vous qui avez priorité. Nous, québécois aurions-nous ce sens de la courtoisie? Il paraît que s’il y a des accidents…c’est que des touristes se trouvent derrière le volant.
Puis, de là, on a pris la route étroite de Hrafnseyrarheiði jusqu’à Arnarfjörður, où se trouve la sublime chute de Dynjandi.
Notre guide Philippe, mentionne que Dynjandi, qui signifie tonnerre, mais appelé aussi Fjallfoss, fait partie du top 3 des plus belles cascades d'Islande et agit à titre d’un des joyaux des Vestfirðir. À première vue, l’ensemble de groupe lui a donné la médaille d’or de notre palmarès des chutes islandaises. Cachée au fond d'un des plus beaux fjords du nord-ouest islandais, l'Arnarfjörður, elle se trouve isolée dans les fjords et par conséquent, un peu moins accessible que les autres. C’est la belle route 60 dans les fjords de l'ouest que nous sillonnons pour s’y rendre. Elle relie le sud des fjords à Isafjörður au nord et rendue à la hauteur de la baie de Dynjandisvögur, au fond de l’Arnafjordur, on a bifurqué à gauche sur 1 kilomètre environ sur la petite route de terre en construction, la 621. Pour rejoindre la chute, on s’est dirigé vers un sentier rocheux pour nous mener “au pied du rideau de la chute”. Pour visiter cette région des Vestfirdir, l’hiver n’y pensez même pas, les routes sont régulièrement fermées à cause des conditions climatiques, plus particulièrement des vents de plus de 100km/heure et cela, pendant un jour ou deux, ou trois. Pour se rendre à cette chute, on a mis une heure quinze de Isafjordur. Au niveau de la dernière bifurcation, on a aperçu la majestueuse cascade qui domine le fond du fjord. Quel spectacle! Sa taille impressionnante puisqu'elle mesure 100 mètres de haut et est singulière par sa forme, plus large à sa base qu'en haut. Elle prend l’allure d’une poire, mesurant 30 mètres de large au sommet et 60 mètres à sa base. En y regardant de plus près, on compte non pas une mais sept cascades (Tiens tiens, comme les sept chutes à Saint-Ferréol-les-Neiges) ! En effet, le nom Fjallfoss (cascades de la montagne) est le nom donné à l'ensemble des différentes chutes dont Dynjandi est la dernière et la plus importante. On a bien aimé voir les eaux de la belle cascade s'écouler le long de la roche de la montagne en plusieurs paliers et de ces neiges éternelles à proximité, ce qui la rend encore plus photogénique, probablement pour cette raison qu’elle entre dans le club sélecte des monuments naturels depuis 1981.
Relativement accessible, il ne faut que 800 mètres sur un sentier de roches en pente pour arriver près de la cascade principale qui fait, comme son nom l’indique, beaucoup de bruit. La vue imprenable du fjord sur l’océan entouré d’une impressionnante chaîne de montagnes nous restera toujours gravé sur le disque dur de notre mémoire!
Sur notre retour, notre guide nous fait part des légendes de la chute Dynjandi. Il paraît que cette chute est également surnommée le « voile de la mariée » en raison du manteau blanc que l'eau crée sur les rochers, ici encore, on peut faire un parallèle avec le même nom que l’on donne à la petite chute à côté de la chute Montmorency à Québec. Certains rapportent que ce fut ce voile de la géante qui aurait été jeté dans la chute, et des sons fracassants du chagrin de la dame auraient été entendus et s’entendent encore dans la cascade. D’autres mythes, légendes et histoires de monstres dont sont friands les islandais, persistent sur ces chutes. C’est notre Fred Pellerin qui serait heureux en Islande!
Dynjandi et les terres environnantes appartiennent à l’État islandais depuis 2019 dans un but de conservation de la nature.
Au loin, un petit village presque inhabité a retenu notre attention au retour. Ce territoire a été victime d’une avalanche dans les années 2000 où malheureusement une vingtaine d’habitants ont péri c’est pourquoi nous avons pu apercevoir et des paravalanches installés dans les montagnes bien que les gens ne peuvent plus demeurés ici en période hivernale.
La chute Dynjandi nous a charmé tout comme sa campagne environnante avec ses moutons parsemés ici et là près des routes.
De retour à Isafjordur, on visite la ville à pied en commençant par l’église luthérienne. Une zone préserve des bâtiments historiques datant du XVIIIe siècle. Ici aussi, des édifices et quelques maisons aux couleurs vives, étaient autrefois utilisés comme comptoirs commerciaux; maisons et entrepôts, nous offrent maintenant un aperçu du passé de la ville lors de notre promenade pittoresque. Mais les premiers à y mettre les pieds et coloniser pour la première fois l’endroit, les Vickings, le firent dès le IXe siècle, c’était au temps où la pêche connaissait ses heures de gloire.
À côté de l’église, La Maison de la Culture présente un mélange intéressant d'architecture ancienne et nouvelle. Initialement servant d'hôpital, ce grand édifice blanc fait la joie des lecteurs très nombreux en Islande car il a été transformé en bibliothèque publique, un musée et une salle d'exposition, conçu pour favoriser des liens profonds avec la culture islandaise. Au fait, saviez-vous qu’un islandais sur dix écrit au moins un livre dans sa vie et que se sont bien souvent des polars? Les longues périodes de noirceur hivernale de leur beau pays semblent données de l’inspiration!
Il y aurait quelques hôtels, boutiques et attractions culturelles, ainsi qu’une scène gastronomique dynamique offrant des bières artisanales locales tout près du port et certains des meilleurs fruits de mer frais que l'Islande a à offrir. On complète cette excursion par une visite au musée maritime qui présente une grande exposition sur différents thèmes d’époque et de la vie des gens d’ici: des outils, un film sur le séchage de la morue jadis, une collection d’accordéon….tout dela dans une immense maison de bois genre pièce sur pièce sur trois étages pour compléter notre visite.
Une autre journée bien remplie et en bonne compagnie car nous nous sommes également rencontrés en fin de journée pour connaître les trucs du débarquement du navire car demain, nous ‘’quittons le navire’’ pour ‘’voguer’’ vers d’autres activités islandaises avant de quitter notre nouveau pays de glace!
Comme c’est le dernier soir, on se rassemble pour un souper de groupe. Bien sûr, il nous reste une journée d’excursion dans le sud de l’île demain immédiatement après notre débarquement. Quel plaisir on a eu, une fois de plus à échanger entre nous. On essaie de ne jamais avoir la même personne à nos côtés, histoire de connaître tout le monde. Non mais vous voyez bien que la vie de navire n’est pas de tout repos?
Un dernier spectacle sur le thème de Broadway avait lieu, certains s’y sont rendus.
Demain, c'est déjà la fin de notre croisière. Allez hop ce soir, on fait notre valise!
Entendez-vous encore le bruit de la cascade Dynjandi?
On vous souhaite bonne nuit sous le ciel islandais et dernière nuit en mer.
Lucie
La “chaussette du jour” consiste en un motif norvégien. Sacrilège d’avoir ces chaussettes d’un pays voisin de l’Islande. Mais vous remarquerez que notre homme aux chaussettes commence à avoir de compétition avec une paire de chaussettes d’un design de casse-tête. On ne s’en fait pas, c’est toujours bon la compétition.