Jour 11 Reykjavik Débarquement et découverte de la Côte du Sud

Bonjour assidus de voyage,

Ce matin, on ne perd pas de temps pour notre dernière journée en terre islandaise. Après un bon petit déjeuner à notre charmant hôtel flottant, cap vers la côte sud, mais le sud de Reykjavik ‘’c’est pas la Jamaïque’’, comme dirait la chanson de Michel Rivard. La route sera longue…et magnifique!Une journée à la couleur du sable des volcans : noire et de l’intensité des chutes : bleue.

C’est parti!

Aujourd’hui, nous avons fait une incursion dans le géoparc mondial de Katla, reconnu par l'UNESCO, qui se situe près du village le plus au sud de l'Islande; Vik. Ce village même qui a été victime de l'éruption de l'Eyjafjöll en 2010, avec des pluies de cendres qui l'ont paralysé et ont engendré des dommages aux agriculteurs. On s’en souvient non? Avec tout l’espace aérien aérien fermé dans une grande partie de l’Europe pendant près de 10 jours.

Juste pour vous mettre en contexte de cette région et des gens d’ici, la cinquième éruption de ce volcan débute le 20 mars 2010 après 187 ans d'inactivité et se termine… le 27 octobre. Une première phase éruptive cesse le 13 avril. Puis le lendemain un deuxième épisode éruptif se déclenche au sommet de l'Eyjafjöll (1 666 mètres d'altitude), dans la caldeira recouverte par l'Eyjafjallajökull. Un important jaillissement volcanique se forme et se dirige vers l'Europe. Les cendres représentaient un risque non négligeable pour l'aviation civile, les espaces aériens de nombreux pays européens durent fermés préventivement, entraînant des milliers d'annulations de vols et des répercussions sur le trafic aérien à l'échelle mondiale. Puis fin avril, une activité sporadique se poursuit jusqu'à la fin de l'éruption le 27 octobre 2010. Durant les 72 premières heures, l'éruption a projeté dans l'atmosphère 80 millions de mètres cubes de cendres, soit 200 millions de tonnes, qui contiennent 600 tonnes d'uranium et 1 800 de thorium, dont la radioactivité aurait un potentiel toxique du même ordre de grandeur que celui de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Ouf!

Nous étions donc dans la région bordée par le glacier Mýrdalsjökull au nord, la rivière Jökulsá à l'ouest, la rivière Blautakvísl à l'est et les non moins célèbres plages de sable noir au sud où nous sommes également allés en fin de journée.

Chemin faisant, on reprend notre pèlerinage de chutes. On se dirige vers la chute Seljalandsfoss (60 mètres). Elle provient du célèbre volcan Eyjafjallajökull.

Avec la pluie, accompagné des vents, l’imperméable est de mise encore une fois, mais nous, on veut profiter au maximum de ce paysage grandiose. Vous croyez qu’on se lasse de voir des chutes? Non, jamais. Le spectacle qu’elles offrent est toujours unique. Il y a bien des tournées des vignobles, des balades gourmandes, nous c’estla tournée des cascades qu’on aime dans ce voyage! Seljalandsfoss semble glissée du haut de son plateau verdoyant pour donner naissance à cette cascade et les contrastes avec son environnement la rendent particulièrement photogénique avec le vert vif de l'herbe qui l'entoure et qui s’harmonise avec le bleu.

Même malgré la pluie, les plus braves du groupe ont entrepris le sentier de roches, glissantes avouons-le, afin de se rendre non pas près de la chute mais plutôt…derrière.

Sa particularité et sa célébrité est justement d’entreprendre le sentier qui mène à un passage derrière la chute, ce qui offre un nouveau point de vue et la rend plus impressionnante, une perspective unique, ‘’un feeling’’ inoubliable ‘’ de la puissance de la chute. On la voyait se fracasser sur le sol avec un vacarme assourdissant et une brume impressionnante. On en est ressorti…détrempé mais comblé! Pour ceux qui ont marché un peu plus loin sur le sentier, on arrivait à plusieurs petites cascades plus discrètes mais également très jolies. D’autres chutes de plus!

Bien sûr, ici on dit que c’est une des plus belles cascades d'Islande mais honnêtement, chacune des chutes visitées depuis le début de ce voyage avait un petit quelque chose qu’une autre n’avait pas, alors, il nous fallait toutes les voir! Une chose est certaine, c’est un des sites touristiques majeurs du sud du pays car nous ne sommes pas les seuls.

Après, un peu plus loin, on se dirige voir sa jumelle la chute Skogafoss. Cette dernière avec ses 65 m de haut de ses 25 m de large, ne laisse personne indifférent. Son nom signifie littéralement "chutes de la forêt". Elle est formée par la rivière Skóga et provient du col Fimmvörðuháls et des glaciers …Eyjafjallajökull et Mýrdalsjökull.

Après une marche de quelques centaines de mètres nous sommes arrivés au pied de la chute. La magnifique cascade pouvait aussi être photographiée de loin. En s’approchant par contre on était projeté par la brume et les gouttelettes d'eau.

Un chemin, à droite de la cascade, a permis à certains d’entre-nous de monter pour avoir une vue du haut de la cascade. Les 400 marches ont été l’occasion de vérifier notre cardio. Que les touristes étaient minuscules juste en bas! On aurait pu prendre un petit sentier pour poursuivre la balade mais avec la pluie, on a opté pour le dîner dans un restaurant qui offrait un menu généreux et délicieux situé sur le site même.

À chaque chute sa légende, celle-ci veut que derrière la cascade se cachait le trésor, un coffre-fort contenant toute la fortune du viking Þrasi Þórólfsson, installé à Skógar vers 900…mais que malheureusement un enfant découvrit mais ne put rapporter vu le poids du magot. Il se contenta donc…d’une poignée…conservée au musée de Skogar tout proche!

Sur la route, Michael notre guide a eu l’opportunité de nous raconter toutes sortes de légendes à propos des trolls et des elfes. Cette-fois-ci, il nous a parlé de Bobby Fisher, ça vous dit quelque chose ce nom? Oui le champion d’échec des États-Unis déjà à quatorze ans (1958). En 1972, il a remporté le championnat du monde des échecs, sur fond de guerre froide, le « match du siècle » à… Reykjavik face au joueur soviétique Boris Spassky. Fisher a eu des démêlés avec son pays d’origine et s’est exilé en Hongrie puis au Japon mais est venu terminer sa vie à …Reykjavik.

Puis direction l’illustre plage de sable noir volcanique Reynisfjara qui s'étend sur plusieurs kilomètres depuis les arcs de pierre de Dyrhóleay jusqu'à notre petit village de Vik. Que c’est étrange de marcher sur du sable noir, en fait à dire vrai, c’est beaucoup des petits cailloux. Autre particularité surprenante de l’endroit, Reynisfjara, emprisonne des colonnes de 0,5 à 1 mètre de diamètre, linéaires de basalte (ici aussi on parle d’orgues basaltiques) parfaitement angulaires qui peuvent atteindre 20 mètres de hauteur. Parallèles et droites comme des petits soldats. Mais on a vu qu’il y a aussi des colonnes courbées qui forment une grande grotte très pittoresque. Nos téléphones et Ipad prennent ces orgues de pierres sous tous leurs angles comme des milliers de touristes l’ont fait avant nous tant ce phénomène naturel exhibe les beautés naturelles des lieux. Michaëll explique que ces fractures intrigantes et rapprochées ne se rencontrent que dans les roches volcaniques, surtout dans le basalte. Elles se forment lorsque la lave se refroidit rapidement. Sous l'effet du refroidissement soudain, la roche commence à se contracter à partir des bords en formes symétriques et géométriques. Il poursuit en nous mentionnant que la plage de sable noir elle, naît des cendres volcaniques. Quand la lave fondue entre dans l'eau, une réaction violente se produit entre la lave chaude et l'eau de mer. La lave se refroidit si rapidement qu'elle se décompose en débris et en sable instantanément. Une énorme quantité de coulée de lave, pénétrant dans la mer glacée, à la fois peut produire suffisamment de fragments pour créer une nouvelle plage de sable noir en quelques heures seulement ! On préfère regarder avec une certaine distance car la mer à cet endroit est parfois violente et sans s’y attendre, vous emporte avec elle de façon brutale; sa réputation de l'un des endroits les plus dangereux d'Islande est bel et bien fondée et les panneaux avertissant du danger en font foi. Tout ce territoire nous a donné une belle leçon de géologie 101 et même…201.

L’endroit est tellement particulier que des films et séries télé ont été tournés ici à Reynisfjara dont plusieurs dans le film Game of Thrones. Pour les adeptes de ces films, rendez-vous en bas de page de ce récit où je vous en énumère quelques-uns.

Ça y est, le soleil se montre le bout du nez pour notre fin de voyage. Non inscrit au programme mais, comme le dit la devise scoute, nous on est ‘’toujours prêts’’, et voilà que notre guide nous amène pour voir la pointe la plus méridionale de l'Islande, d’où l’on peut voir de loin le cap de Dyrhólaey, l’un des plus beaux panoramas que nous propose le sud de l'Islande. Cette péninsule est caractérisée par la présence d'une arche volcanique de laquelle, elle a tiré son nom, qui signifie : l'île haute. Dyrhólaey c’est en fait un petit promontoire de 120 mètres de haut en forme d'arche et elle est…percée comme notre rocher en Gaspésie. Son nom "Dyrhólaey" signifie d'ailleurs littéralement "île haute avec passage de porte". C’est en fait une ancienne île volcanique formée suite à une éruption sous-marine il y a 80,000 ans environ. Comme on ne pouvait s’y rendre de près, sur terre ferme, on a eu l’opportunité de prendre un petit sentier qui nous menait, pour nous à nos vedettes préférées, non pas des acteurs d’Hollywood mais plutôt là sur les falaises; des petits perroquets des mers appelés plus scientifiquement macareux moine, qui trouvent l’endroit propice pour nicher et s’occuper de leurs petits. Je me demande si ces derniers sont passés à Bonavista, Terre-Neuve; peut-être étaient-ce leurs cousins? Ils sont tellement mignons avec leur gros bec coloré, leur plumage noir et blanc; on avait tous envie de les caresser, ah mais attention, car qui dit lieu de nidification dit aussi ‘’bébés macareux à l’horizon’’ et mamans gardiennes de territoire. Mais on a pu les observer là tout près, alors qu’ils entraient dans leur terrier, genre condo où un endroit est déterminé pour la défection, sophistiqué et hygiéniques non ces petits macareux? En plus, ils peuvent plonger jusqu’à 70 mètres de profondeur. Ah ces athlètes, ils ont tous pour eux, c’est sûrement pour cette raison qu’on les retrouve en grand nombre dans les magasins sous forme de peluches.

Sur le chemin du retour, on a laissé Francis à un dernier belvédère. Il en a profité pour faire un retour à l’hôtel au pas de course et…pour faire une dernière trempette dans les eaux glacées de l’Islande. Francis, c’était notre téméraire. Ah la jeunesse!

Nous sommes repassés juste à côté de la sculpture Le Voyageur du Soleil, sur le bord de l'ancien port de la ville. Cette sculpture en acier évoque la silhouette d'un bateau vicking qui se dirige vers le soleil quand celui-ci se couche, belle oeuvre, l'un des monuments les plus photographiés à Reykjavik.

Après le retour à Reykjavik, pour ceux et celles qui avaient encore de l’énergie, ils sont retournés faire un tour dans la ville pour compléter l’achat de petits souvenirs. D’autres se sont possiblement rendus admirés la majestueuse église Hallgrimskirkja, symbole de la ville et devant laquelle trône une statue de Leif Erikson, fils d’Éric le rouge.

Ce soir notre souper aura lieu près de notre hôtel au Food Celar Matarkjallarinn. On a aimé découvrir leurs produits de la mer. Leur poisson fondait dans la bouche. Un autre charmant et délicieux repas avec la musique d’un pianiste en prime dans la salle juste à côté.

Après cette superbe journée tricotée au rythme des chutes et des volcans, on est fourbé mais …heureux. On est venu en Islande pour voir les sites naturels…on les a vus, on les a appréciés de même que son peuple toujours gentil avec nous.

Si vous n’aviez à retenir qu’un mot de l’Islande ce serait FOSS…chute!

Bonne nuit …islandaise…la dernière…bien qu’elle soit courte!

Lucie

PS 1 ‘’La chaussette du jour’’ est portée cette fois-ci par le couple qui a eu un coup de foudre commun pour les macareux moine. Avouez que vous voulez connaître le fantaisiste des chaussettes? Et bien, c’est notre ami Ivan qui acceptait chaque jour de bien vouloir se déchausser pour nous montrer ses chaussettes parfois humoristiques, d’autres fois thématiques …mais toujours jolies!

PS 2 Voici films et séries tournées dans les environs de la plage de Reynisfjara et Reykjavik en général.

Game of Thrones, Star Trek, et l'un des films Star Wars

1. Game of Thrones: Reynisfjara apparaît dans la saison 7 comme le Mur. Épisode 5 Fort-Levant (Eastwatch) et dans la saison 8 Les Marcheurs Blancs et l’armée des morts marchant vers le Sud.
2. Game of throne. Cascade Skogafoss C’est la chute d’eau où Jon et Daenerys atterrissent après leur balade en dragon. Avec le second baiser entre ces deux protagonistes au grand plaisir de Drogon. Que c’est romantique!
3. L’île a été choisie par les réalisateurs pour représenter à partir de la saison 2 (entre autres) le Nord, le vrai, surtout à cause de ses paysages magnifiques et uniques au monde.
4. Noah (2014): Un drame biblique épique avec Russell Crowe en vedette. Tourné à Dyrhólaey, Fossvogur, Reynisfjara et dans d'autres lieux du sud de l'Islande.
5. Star Trek: Into Darkness (2013): Le douzième épisode de la franchise Star Trek, Star Trek : Into Darkness et l'épopée spatiale de George Lucas a présenté l'Islande dans The Force Awakens et Rogue One. Reynisfjara y apparaît aussi
6. Seljalandsfoss a également été le lieu de tournage de quelques films, séries et autres clips vidéo