Accompagnée par
Lucie Garneau
Villes visitées
Genève, Lucerne, Oberland bernois, Gindelwald, Jungfraujoch, Lugano, Tirano, Saint-Moritz, Melide, Brigue, Täsch, Zermatt, Gornergrat, Chamonix, Annecy, Montreux, Lavaux Panoramic, Vevey, Charmey, Berne

Bon matin voyageurs numériques,


Ce matin, quel bonheur de ne pas avoir à reprendre sa valise. Le petit déjeuner, petit étant un mot erroné dans ce cas car il était gargantuesque, d’une qualité culinaire épatante avec sa viande de grison, son jus multivitamines, ses viennoiseries, ses pains de routes sortes, son saumon fumé. C’est bon, j’arrête. Avouez que ça donne l’eau à la bouche. En plus du chocolat chaud. Il n’y a pas à dire, les suisses et le chocolat « ils l’ont l’affaire ». Miam miam!


Notre excursion nous a fait parcourir 185 km à travers les montagnes. Nous avons exploré la région de l’Oberland bernois, situé au coeur même de la Suisse. Il devient l’image la plus représentative et typique de cette région, la plus élevée du canton de Berne. Seriez-vous surpris d’apprendre que Oberland en français signifie, « le pays d’en haut », et oui, comme anciennement dans notre région des Laurentides. On se sent déjà un peu chez nous mais j’appellerais plutôt colline nos dites montagnes si on se réfèrent aux montagnes d’ici. Au fur et à mesure que la route se déroulait devant nous, André nous faisait prendre conscience de ce massif à la structure himalayenne qui donne naissance à de profondes vallées plus verdoyantes les unes que les autres. Il paraît que cet imposant massif compte neuf sommets de plus de 4 000 mètres. La Finsteraarhorn à 4 273 m est le plus haut, mais les plus notoires sont sans aucun doute la Jungfrau (4 158 m) avec l’Eiger et le Mönch.


La Suisse tel que présentée par les plus belle photos de National Geographic, nous la vivons…en chaire et en os!


On navigue à travers deux mondes de montagnes dont chacune a ses particularités, tantôt pointues, qui nous montrent son volet rocheux, tantôt arrondie et verdoyante et tantôt magnifiquement enneigée. Après une heure de route, un écriteau nous informe que nous entrons à Interlaken, « la ville entre les lacs ».Cette ville de villégiature construite sur une étroite bande de la vallée, navigue entre les eaux couleur émeraude du lac de Thoune et du lac de Brienz. Elle abrite de vieilles maisons en bois et des espaces verts de chaque côté de la rivière Aar. Ici, ses montagnes environnantes, couvertes de forêts denses, de prairies alpines et de glaciers, comptent de nombreux sentiers de randonnée et de pistes de ski d’ailleurs mondialement célèbre pour son offre de sports d’aventure quatre saisons et ses nombreuses attractions touristiques exceptionnelles et ce depuis le 19e siècle. On se prend à rêver si au Québec on pourrait avoir comme elle 45 trains de montagnes, télécabines, téléphériques, télésièges et téléskis pour transporter les visiteurs vers 200 kilomètres de pistes et sentiers pédestres. Pour nous, ce pourrait être la Basilique Sainte-Anne de Beaupré qui relierait Charlevoix par l’ancienne voie ferrée du CN (du Tortillard vous vous rappelez?), ah quel rêve ! De loin, on aperçoit les bateaux naviguant sur les lacs de Thoune et de Brienz, d’où elle se situe entre les deux. Certains relèvent même du temps des bateaux à vapeur historiques, les plus beaux.


Sur la route vers Grindelwald, on observe dans les champs, des chèvres par-ci, des vaches par-là. Ah oui, pour les vaches, oubliez les blanches et noires, les Holsteins, ici on aperçoit plutôt les fières demoiselles laitières qui appartiennent à la race Brune Suisse considérée comme une race bovine à forte teneur en protéines. En parallèle, elle présente un grand potentiel de performance laitier et elle est particulièrement adaptée à la production de fromage grâce à sa teneur élevée en kappa-caséine B mais également célèbre pour la viande. Nous, on croît remarqué son fort potentiel « charmeur ». Cette vache semble aimable, sociable et calme avec de magnifiques grands yeux bruns et de belles grandes oreilles. Il paraît qu’elle se laisse caresser facilement. On en voudrait une comme animal de compagnie!


En tout, nous prendrons trois trains dont un à crémaillière mais il nous faut d’abord prendre les billets à la gare de Grindelwald, petit village ayant comme gardien, des « tonnes » de montagnes. Ce village tout mignon nous fait penser à un village de poupées. Tout semble soigneusement déposé ici, propre, fleuri. Bienvenue à Grindelwald, ce village niché dans une vallée entourée d’imposants sommets tels que le Schreckhorn et le Wetterhorn, est un village alpin typique. L’espace est restreint entre ces monstres de montagnes et chaque centimètre est utilisé. Ici, oubliez patins à roues alignées, course d’automobile ou promenade en bateau, on le voie bien, le sport du village c’est la marche nordique avec bâtons. On se sent même un peu à part de ne pas avoir apporter les nôtres. Les trottoirs et sentiers sont occupés par les touristes randonneurs.


La gare de trains est immense pour un si petit village, il faut comprendre ici qu’il y a beaucoup plus de touristes que de résidents permanents. C’est ici que l’on a pu constater que la Suisse est 100 fois plus précise pour ses horaires de trains…que pour donner …des informations. Aller à gauche, une autre personne nous dit à droite, puis on revient sur nos pas pour finalement aller devant au pas de course pour arriver juste à temps pour notre départ. Je dois féliciter nos voyageurs pour leurs performances quasi olympiques. Ils sont tous prêts pour courir le marathon. Bravo mes champions!


Puis on monte à bord du train. Un premier arrêt a lieu à la gare de « Petite Scheidegg », à 2 000 m d’altitude au pied de la mythique face nord de l’Eiger. Impossible de manquer cet imposant rocher, sa présence nous hypnotise. On a de yeux que pour lui. Au second arrêt, des randonneurs montent à bord pour explorer à leur rythme cette explosion de beautés. Point de photo pour eux, ils amènent le paysage dans leur coeur, dans leur tête.


À 3 160 m d’altitude, nous est apparue une couverture de neige éternelle et parfois de blocs de glace bleutés. Au loin, un panorama des sommets culminants à plus de 4’000 m d’altitude, bienvenue à la gare Eismeer, souterraine et creusée dans l'Eiger, reliant le Jungfraujoch à la Kleine Scheidegg. Deuxième gare la plus haute d'Europe, elle mérite amplement sa médaille d’argent! Le train s’est arrêté pour que les passagers, s’ils le souhaitent, puissent prendre une photo-souvenir du glacier d’Ischmeer. Le train poursuit sa dernière montée.


En arrivant au sommet, nous allons casser la croûte. Point de village au-dessus des montagnes mais tout de même un restaurant correct où l’on nous sert des pâtes accompagnées de lardons et pommes de terre que l’on complète…avec de la compote de pommes, non mais il fallait y penser. Bien croyez moi, ce duo culinaire a passé le test pour la plupart d’entre nous. Je vous l’avais dit précédemment, en Suisse la compote de pommes est partout, bonne idée à cette période de l’année.


Pour la vue « fantasmagorique » (et le mot est juste), après plusieurs ascenseurs, on se rend à l’observatoire du Sphynx. Mamma Mia! Vue 360 degrés! Ça nous prendrait des yeux comme les hiboux qui peuvent tourner leur tête à 270 degrés (et nous seulement 90 degrés, pauvre de nous!).


il nous a fallu ajouter une pelure pour aller à l’extérieur pour admirer ce territoire reconnu par l’Unesco, la Jungfraujoch à 3 454 mètres, la plus haute gare ferroviaire d'Europe, le toit de l’Europe comme on aime l’appelé, la consécration d’un séjour en Suisse. Tous les voyageurs vivent ce moment avec émotion. Quel panorama! Avec en prime le début du glacier qui serpente. On en oubliait les degrés qui avait pris ici une sérieuse dégrindolade.


Même avec des jumelles, je ne suis pas certaine qu’on aurait pu observer les alpinistes sur la face nord de l’Eiger – l’une des ascensions les plus spectaculaires et les plus difficiles du monde. Nous, on préfère croire les alpinistes sur parole plutôt que de les accompagner. Prenez une bonne bouffée d’air, il est pur mais…plus rare à 3454 m d’altitude! La voie ferrée passe au pied des trois célèbres sommets – l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau – et traverse les paysages époustouflants de la région de la Jungfrau située au milieu du site du patrimoine mondial de l'UNESCO Alpes suisses Jungfrau-Aletsch.Nos photos représentent possiblement bien la beauté des lieux, mais aucune pellicule ne saurait vous transmettre l'émotion que nous avons eu à ce moment là.


Tout le groupe s’est mis à l’heure suisse. Dans ce pays, l’heure de départ des trains, c’est sacré. Pas de tic tac, pas de branlant, le train s’éclipse à l’heure prévue.


Direction Lauterbrunnen, village célèbre pour ses vallées retirées, ses alpages fleuris et ses hôtels de montagne isolés.


Le cœur léger, la tête remplie de neige, de glace, de pics et …possiblement pour certains, le souffle un peu court, nous reprenons un train pour la descente. Celle-ci s’est effectuée en empruntant une autre route ferroviaire la : Lauterbrunnen - Kleine Scheidegg via Wengen. En train, on a manqué le lien sonore des cloches des vaches suisses mais on peut vous confirmer que ce n'est pas un mythe, les vaches portent bel et bien une cloche dans les alpages. De voir les petites maisons de bois accrochées dans les montagnes ressemble plus à un film qu'à la réalité, mais non ces maisons dispersées ici et là dans la montagne et les vallées sont bien habitées. À l’arrivée à Lauterbrunnen, ce sont les parois abruptes qui retiennent notre attention. Bien sûr, on dit de ce village alpin qu’il possède 72 cascades, mais avouez que de mettre sur un même tableau visuel l'Eiger, le Mönch et la Jungfrau c’est comme gagner à la Loto…suisse.


Puis, notre chauffeur nous ramène vers Lucerne. En chemin, on a traversé la ville de Interlaken où les célèbres parapentes étaient présents dans le ciel d’un bleu immaculé, un magnifique spectacle. La rivière couleur émeraude qui traverse la ville, donne un aspect de richesse au lieu.


Bien sûr la fatigue bien naturelle se relâche une fois assis dans l’autocar mais on ressent encore la dopamine de cette magnifique journée et notre regard se tourne encore et toujours vers les montagnes sur la route du retour. Il faut dire que « ça partait fort » pour notre deuxième journée en Suisse.


De retour à Lucerne, on se rend directement à un restaurant au centre de la ville. Le Stadtkeller est célèbre pour ses soupers-spectacles de musique et danse typiquement suisses. Pour débuter le repas, la fondue est à l’honneur en entrée.

Qui n’aime pas le fromage? En plus, de savoir que ce sont ces belles « brunes suisses » qui ont participé à l’élaboration de ce menu, ne fait que rende meilleur ce mets des dieux. Puis le repas se poursuit au son de la musique suisse avec de l’accordéon, et divers sortes instruments de musiques dont on ignore parfois leur utilisation. Puis arrivent les trois cors alpins. Jacques et Francine ont essayé de faire sortir quelques sons de cet instrument avec l’aide d’un musicien mais l’expérience fut de courte durée, à chacun son métier. Les cloches suisses de tous les formats ont aussi fait partie du spectacle musical. Une dame a yodoler tout comme ses grands-mères ont dû le faire des dizaines d’années auparavant. La danse complètait le spectacle mais attention, ici pas question de samba, de yéyé ou de gigue. Leur danse traditionnelle inclut des salutations des deux partenaires.


Le retour à l’hôtel s’est effectué en autobus de la ville, je crois bien que cette fois-ci les passagers québéquois étaient plus nombreux que les résidents de la ville.


Cette nuit, dans nos rêves, on grimpera les montagnes, les pics enneigés sans crampon ni piolet.


Bonne nuit à vous aussi!


Lucie