Bon matin de Bulle,
Aujourd’hui, tout le groupe semble curieux de découvrir que sera ce « train du fromage ». D’abord, en une quarantaine de minutes, nous avons franchis, une fois de plus en autocar, les splendides paysages montagneux de Bulles à Montreux.
Dans cette dernière ville, il y a un lac qu’on appelle le Lac Leman mais dépendamment de la région d’où on vient ou, de la génération à laquelle les suisses appartiennent, la nomination « lac de Genève » est aussi acceptée. Ce lac d'origine glaciaire, se situe en Suisse et en France et sa frontière passe en son centre; par sa superficie, c'est le plus grand lac alpin et subalpin pour une longueur de 72,8 km et d'une largeur maximale inférieure à 14 km; à vol d’oiseau on dirait un croissant orienté de l'est vers l'ouest. Les traducteurs en vous trouveront drôle que ce lac se nomme « lac lac », un pléonasme me direz-vous? Vous avez raison car Léman signifie…lac. Mais nous avons pardonné le traducteur car le paysage alpin qui l’entoure demeure majestueux.
Il paraît que le territoire de la belle ville de Montreux surnommée la « perle du Léman», s'étend sur 33,37 km. Sa voisine, la plus haute montagne que l’on aperçoit, se nomme le « Cape au Moine » n’appartient pas à la ligue des grands, vus dans les journées précédentes puisqu’elle fait « seulement » 1 941 mètres.
Je me ferai plaisir ici en vous donnant les noms parfois loufoques des communes des nombreuses fermes foraines et chalets d'alpage voisins car leur appellation nous ont charmés. Cet ensemble de villages constitue la ville de Montreux (26 200 montreusiens). Il y a : Brison, la Pacoresse, Saumont, les Prévondes, la Plagnes, la Cergnaule, Adversan, les Prés-de-Billens, Plan Châtel, Lautaret, Jor, etc... Avouez que ça fait changement de nos villages à connotation religieuse avec nos saints par ici et saint par-là! Mais, ne parlons pas trop vite car le nom de Montreux est issu d'un diminutif du mot latin « monasterium » signifiant … ermitage, couvent. Comme quoi, chassez le naturel et il revient au galop.
Souvent on ne connaît qu’une seule chose de Montreux et c’est…son Festival du Jazz. Il obtient selon nous une médaille d’argent en arrivant bon deuxième avec ses 250 000 spectateurs alors que le Festival de Jazz de Montréal en accueille …2 000 000! Un petit frère quoi. Pour celles et ceux pour qui le jazz n’est pas une raison de voyager, ils trouveront dans son panorama qui s'étend sur plus de 50 km avec en arrière-plan le Jura et les sommets des Alpes chablaisiennes, une première raison d’y mettre les pieds et comme deuxième raison, son microclimat particulièrement doux car protégé de la bise par les montagnes.
Une des particularités à souligner de Montreux est que la ville a attiré des congrès dès les années 1880. Ce premier rassemblement s’est appelée, « Congrès hygiénique international », avec 500 congressistes dont probablement le plus célèbre, Louis Pasteur. En décembre 1934 c’est au tour du « Congrès international fasciste » de choisir Montreux comme lieu de rencontre; on se souvient que la Suisse est toujours demeurée neutre. Encore aujourd’hui, Montreux accueille un très grand nombre de congrès.
Si je vous dis le titre d’une chanson « We are the champions » (1977); pourriez-vous me dire qui l’a composée? Oui, c’est bien Freddie Mercury du groupe the Queen. On disait de sa voix qu’elle possédait « la vélocité d'un ouragan ». Le chanteur faisait des séjours prolongés à Montreux pour écrire et se reposer. D’ailleurs tous les membres du groupe optaient régulièrement pour cet endroit paisible de la Riviera suisse. Fin des années 70, ils ont même enregistré un album au Mountain Studios situé dans le Casino et finalement ont acheté le studio.
À la gare de Montreux, une fois que le guide a eu les billets de train en main, nous avons entrepris un voyage en 1re classe à bord d’une voiture panoramique qui traverse le Pays-d’en-Haut! Nous avons emprunté l’étonnante route qui nous a conduit des palmiers de la Riviera aux cimes enneigées aperçues en fond de paysage jusqu’à Château-d’OEx …dans le train appelé « le train du fromage » Golden Pass-MOB car nous sommes encore dans la région du gruyère. Cette balade d’une petite heure a fait ressortir la beauté aux multiples facettes et la diversité culturelle de la Suisse. Une fois à bord, nous l’avons aperçu ce lac Léman avec comme voisins des vignobles en côteaux, le train s’est engagé ensuite entre collines, forêts et pâturages. Nous avons traversé ensuite les paysages du Pays-d’en-haut via Rossinière avant d’atteindre notre destination. À Château-d’Œx, nous avons quitté presqu’à regret notre confortable fauteuil pour aller découvrir les secrets de fabrication d’un fromage d’alpage dans un chalet authentique à quelques pas de la gare.
Au restaurant Le Chalet, le feu crépite dans l’âtre, l’imposant chaudron de cuivre émet déjà un fumet reconnaissable et le fromager, en costume traditionnel, nous accueille pour ce moment à la fois didactique, ludique et plus tard…gastronomique.
L’énorme chaudière contient 200 litres de lait frais qui sera transformé, au terme du processus, en une meule de 20 kilos. Celle-ci n’était…pas prête à être dégustée car un minimum de six mois d’affinage en cave sont nécessaire et le fromage prend alors le nom de « Le Chalet bio ». Dès notre arrivée, il nous a fait la démonstration du brassage du lait avec sa grande louche. Josée a même « brassé à la cuillère » le lait dans cette énorme marmite de cuivre.. Ses techniques étaient artisanales, au feu de bois. Nous avons donc assisté à toutes les étapes de l’élaboration du fromage: décailler le lait, remuer lentement la préparation chauffée à 52 degrés sur le feu, sortir le grain au terme de la cuisson, ce qui donnait lieu à des instants de curiosité de notre part. La meule a été moulée et pressée pour en faire une belle grosse tomme.
C’est dans cette ambiance « fromagère » que notre lunch du midi fut composé d’une délicieuse fondue. Nous en avons mangé plus qu’à satiété, aucun doute de la qualité du produit. J’ai bien essayé de tenir tête à Sylvie, mais elle a été élue grande gagnante de la « plus grande mangeuse de fondue suisse »! Il y avait toute une sélection de produits et de souvenirs typiques de notre destination. Au premier étage, la maquette des trains miniatures du Golden Pass-MOB a impressionné plus d’un de nos voyageurs. Chaque détail de la maquette a été soigneusement imaginé. Construite en 1978 par des employés du MOB, la maquette fut entièrement automatisée. Elle permet de suivre le trajet des trains entre différentes gares, de Montreux à l’Oberland bernois. Jacques, en observant la maquette, s’est senti comme on à Noël lorsque les enfants reçoivent un train électrique en cadeau.
Dans l’après-midi, notre visite du Musée du Pays-d’en-haut nous a permis de découvrir les trésors de l’artisanat local des temps anciens et l’art des papiers découpés dans ce musée qui abrite également le Centre Suisse du Papier Découpé. L’histoire de la vallée se déroule sous nos yeux, en déambulant de pièce et pièce, nous avons vu des meubles délicatement peints ou sculptés, des outils, de la vaisselle, des aquarelles, des photographies... Ces objets, mis en valeur dans quinze salles, représentaient plusieurs reconstitutions de pièces de chalet sous l’ambiance des demeures d’autrefois. Tout au long de la visite, nous avons également admiré de magnifiques découpages, art emblématique du Pays-d’en-haut. Le Musée comptait près de 600 œuvres de papiers découpés.
Pour notre retour en autocar, nous avons pris la direction de la station de ski de Gstaad. C’est également un village de la commune suisse de Saanen (en français : Gessenay), située dans le canton de Berne. Vous vous souvenez de l’actrice Julie Andrews actrice du merveilleux film « La mélodie du bonheur »? Elle disait de ce site : « Last Paradise in a crazy world ». La célèbre actrice Américaine serait-elle, elle aussi tombée sous le charme de la station de ski de Gstaad? Il paraît que ce lieu de villégiature huppé était fréquenté, entre autre, par l'élite internationale du monde des affaires et du spectacle, le « jet set » quoi! Pensez à Madonna, Johnny Hallyday, Roger Moore qui possédaient ici un chalet refuge parce que ce pôle d'attraction de la région associe agréablement la tradition, la tranquillité et le style. Dans le centre piétonnier du village, les restaurants, les boutiques, les hôtels et les bars s'y côtoyaient harmonieusement mais aujoird’hui dimanche, tout était fermé. Une petite marche pour traverser la ville nous a permis de constater que l’architecture de ces immenses maisons de bois est spectaculaire. Les boîtes à fleurs accrochées à chacune des maisons ajoutent au charme du village ainsi que sa rivière.
On dit que leur site touristique du domaine skiable se compose en fait de 10 villages de chalets situés entre 1000 m et 1400 m d’altitude. La particularité de ce domaine c’est qu’il a su demeurer authentique malgré un très long passé touristique tout en étant à proximité d'activités hivernales variées. On dit que également que les skieurs et les snowboarders apprécient l'offre diversifiée des différents domaines skiables, on n’en doute pas un seul instant. Ils proposent des descentes de ski de plusieurs kilomètres, des remonte-pentes familiaux de village et leur point fort est : qu’il est le seul domaine skiable sur glacier dans l'Oberland bernois - le Glacier 3000. Plus de 200 kilomètres de plaisir sur les pistes, nichés entre 1 000 et 3 000 m d’altitude, c’est l’éden pour les amateurs de neige! Pour nous, la promenade tranquille du petit village fut bref mais fort agréable.
Nous sommes retournés souper au Tonnelier comme avant hier et la nourriture, un saumon, était tout aussi délicieuse. Certains n’ont pu finir leur assiette et entamer la crème brûlée, la fondue n’étant pas encore très loin.
Non mais quelle belle journée!
Bonne nuit! Vous commencez à vous ennuyer de nous avouer?
À demain…notre voyage se poursuit!
Lucie