Accompagnée par
Lucie Garneau
Villes visitées
Milan, Lac Majeur, Îles Borromées, Lac de Côme, Lac D'Orta, Turin, Lac de Garde, Sirmione, Vérone, Valleggio, Borghetto Sul Mincio, Isola Della Scala, Padoue, Lido De Jesolo, Venise

Bien le bonjour à tous!


Un autre succulent déjeuner gargantuesque avant d’aller poursuivre notre tournée des lacs. Voyons lequel nous pourrions aller visiter aujourd’hui? Orta, ça vous dit quelque chose? Non ? Nous non plus; bonne raison pour faire un petit 50 km de route et partir à son exploration à travers la campagne italienne qui ne manque jamais de charme.


La montagne derrière nous, de 2700 mètres et appelée Montarone, n’est pas encore pourvue de tunnel donc nous devrons la contournée par la route. Le lac d’Orta a la réputation d’être un des plus romantiques des lacs italiens mais vous savez bien que les italiens trimbalent cette réputation d’amoureux sentimentaux de génération en génération, c’est dans leurs traditions voire, dans leur ADN. Disent-ils vrais pour Orta?


D’abord, il nous faut côtoyer des petits villages et villes en sortant de Stresa, Baveno, Feriolo (pour trois voyageurs d’entre-nous qui venons de St-Ferréol…les Neiges, on se dit que ce petit village de carte postale doit être un petit cousin du nôtre) et un autre village appelé Omegna qui fait …des casseroles, drôles non? Et si je vous disais que vous connaissez ces casseroles et qu’elles trônent peut-être dans votre cuisine, sauriez-vous les reconnaître? Et oui, les réputées casseroles Lagostina. On se souviendra bien de l’endroit maintenant. Puis nous arrivons au lac d’Orta, dans la ville de Orta San Giulio où nous avons rencontré notre guide Francesca, originaire de la région et où elle nous attendait pour prendre le bateau pour nous rendre sur l’Île San Giulio qui compte 1040 ortesi, pas les orteils en italiens mais les …habitants.


Ce qui attire particulièrement les touristes ici c’est justement le fait qu’elle se situe en fait à 400 mètres de la rive du lac avec un périmètre de 650 mètres seulement, et se nomme Isola San Giulio (l’Île Saint-Jules). Seule pointe de terre sur le lac, ce rocher pittoresque couvert de vieilles maisons médiévales fait partie de la commune d’Orta. Nous avons découvert que sur l’île se dresse un cloître baroque et une grande basilique romane. Ici comme ailleurs en Italie, pour raconter l’histoire du cloître, notre sympathique guide nous explique la légende qui prétend que « pendant la période des premières missions chrétiennes, San Giulio serait arrivé dans l’île au IVe siècle sur les bords du lac d’Orta mais personne ne voulut le conduire sur l’île San Giulio car les habitants de la région croyaient qu’elle était habitée par des serpents monstrueux et un dragon. Il dut ainsi s’y rendre seul. Pour ce faire, il jeta son manteau sur la surface du lac puis y grimpa miraculeusement et, à l’aide de son bâton rama jusqu’à l’île. Arrivé à destination, il chassa les monstres et vainquit le dragon ». Vous ne nous croyez pas? On a même vu des représentations de cette légende dans la basilique. La basilique San Giulio à trois nefs, fut « baroquisée » aux XVIIe et XVIIIe siècles.Dans la crypte (1697) de la basilique avec ses vitrines en argent, sont conservées les remarquables reliques de San Giulio. Elle conserve également un des plus significatifs chefs-d’œuvre romans de la sculpture d’Italie du Nord. Même la chaire en pierre noire polie avec les symboles des évangélistes présente au-dessous, des monstres combattants : un serpent et un dragon. La religion s’est toujours inspirée de légendes! Nous sommes désolés de ne pouvoir vous montrer l’intérieur de la basilique car il était interdit de prendre des photos mais nous, nous ramenons toutes les émotions que ce lieu nous a procurées par le biais de ses nombreuses fresques représentants des histoires mythologiques ainsi que sa crypte.


La toute petite rue qui fait le tour de l’île se nomme « Chemin du silence et de la méditation ». Nous l’avons parcouru, certains en silence d’autres trop fascinés par les lieux, ne cessaient de s’exclamer.


Cette île a toujours joué un rôle important par le passé. Les Lombarts ont fortifié la petite ville au VIe siècle. En 962 l’empereur germanique Othon Ier assiégea la forteresse dans laquelle l’épouse du dernier roi d’Italie BérengerII (on a tous connu des Bérengère mais aucun Bérenger et vous?) avait fait construire sa villa. Othon Ier fut vainqueur et plaça Orta San Giulio sous sa protection personnelle. Pour nous, Orta a fait figure d’un patelin enchanteur. Les origines de la Méditerranée y sont perceptibles partout. On chuchote que Friedrich Nietzsche (1844-1900) ce célèbre philosophe, poète et écrivain allemand se rendit à Orta en 1882 et fit sa cour à Lou Andreas Salomé (écrivaine et psychanaliste russe) qui …l’éconduisit. La poésie philosophique de Nietzsche, « Ainsi parlait Zarathoustra », a pris naissance à Orta. On retrouve aussi un seminario (1844) bâtiment plus haut, construit sur l’ancien château qui est aujourd’hui une abbaye des Bénédictines. Nos voyageurs en ont vu quelques-unes de même qu’un prêtre qui arrivait pour dire la messe dans la basilique dont on a entendu les cloches d’une puissance digne des lieux.


Le charmant petit village insulaire médiéval à taille humaine est muni d’un réseau de jolies ruelles pittoresques, étroites et sinueuses qui toutes débouchent sur la vieille place du marché descendant vers le lac. On constate lors de notre balade piétonnière, que cet endroit avec ses bâtiments baroques, constitue un point d’accueil de nombreux voyageurs, là où se situe la piazza Motta.


Nos coups de cœur dans le village allaient des murs en vieilles pierres aux splendides grilles en fer forgé, aux jardins secrets, en fait, tout devenait pour nous des découvertes sans fin. Orta, le lac et ses environs furent donnés à l’évêque de Novara par l’empereur. On se rappellera toujours ses vieilles ruelles bordées de maisons anciennes aux élégants balcons qui constituent un bagage énorme de culture, de traditions et de nature et raison pour laquelle il fait partie de la Réserve naturelle spéciale du Mont sacré d’Orta (1590), classée au patrimoine mondial de l’Unesco.


Certains ont profité du temps libre pour faire quelques courses alors que d’autres ont préféré d’avantage poursuivre l’exploration des ruelles.


Un retour sur la terre ferme dans la ville de Orta San Giulio et le restaurant Bocciolo nous attendait avec une superbe assiette de proscuito en entrée accompagné de genre de ketchup, quiche et melon. La dorade de poisson fondait dans la bouche et la salade de fruits frais nous a rafraîchit après ce succulent repas où bière et vin étaient à l’honneur.


Et nous qui pensions en début de matinée allouée seulement quelques minutes au lac d’Orta et ses environs. La vie nous amène parfois d’agréables surprises dont on se souvient longtemps et l’Île et sa basilique San Giulio en font partie. Nous la ramenons dans nos coeurs et nos pensées pour nos moments de calme et de silence.


Qui dit Italie dit des millénaires d’histoires, normal que nombre de légendes s’y greffent et on prend toujours plaisir à découvrir la richesse de leur passé!


Demain? On délaisse les lacs pour tomber dans le …

Restez des nôtres pour en savoir davantage!


Lucie