Accompagnée par
Lucie Garneau
Villes visitées
Milan, Lac Majeur, Îles Borromées, Lac de Côme, Lac D'Orta, Turin, Lac de Garde, Sirmione, Vérone, Valleggio, Borghetto Sul Mincio, Isola Della Scala, Padoue, Lido De Jesolo, Venise

Bonjour, fidèles alliés de notre journal de bord,


Une fois de plus, un bon petit déjeuner pour notre dernière nuit à cet hôtel et nous avons filé. Nous avons franchi une distance totale de 180 km aujourd’hui. Au départ nous avons longé la plaine du fleuve Pô où la corculation est intense mais …en sens inverse, puis nous avons traversé la région de Soave. Ça vous dit quelque chose? Hey oui, le sépage d’un vin blanc du même nom. Au loin, de la route, on voie son vieux château militaire sur la colline avec ses remparts qui suivent la colline jusqu’en bas, dans le secteur historique de la ville. Puis, on frôle le village de Montebello (bien que la signification en français de son nom ne soit pas à la hauteur de son nom italien soit « Montagne de la guerre »). Viens ensuite la signalisation pour Vicenze qui possède aussi un magnifique centre historique paraît-il et de superbes villas. Cette ville serait également reconnue pour son or. Jusqu’à Venise, on délaisse complètement les montagnes pour la plaine. Presque rendue à Padova (Padoue), Alex nous signale que c’est toute une région de thermes. En fait, entre Padoue et Venise notre destination finale, c’est une quarantaine de kilomètres que nous avons parcouru en fin d’après-midi.


Notre premier arrêt? Hey oui Padoue, celui là même à qui tout le monde pense lorsqu’on perd nos clés ou autres…Saint-Antoine de Padoue.


Arrivés au centre-ville notre rencontrons notre guide locale Claudia. Cette dernière nous mets tout de suite au parfum de sa ville. Nichée au cœur de la Vénétie, en Italie, Padoue est une ville riche en histoire et en patrimoine culturel. Fondée dans l’Antiquité, les origines de Padoue remontent à l’ère préromaine, ce qui en fait l’une des plus anciennes villes d’Italie du Nord. La légende veut que Padoue ait été fondée vers 1183 avant J.-C. par Antenor, un héros de la guerre de Troie qui s’était réfugié dans la région. Quant à Saint-Antoine de Padoue (1195-1231), à qui cette ville doit son nom, il était plutôt originaire de … Lisbonne au Portugal.


Ce que nous remarquons lors de notre balade avec Claudia, c’est que cette ville pittoresque, possède un réseau dense de rues à arcades s'ouvrant sur de grandes places et de nombreux ponts traversant les diverses branches de la rivière Bacchiglione qui entourent les anciens murs, comme un fossé.


Au cours de notre journée, nous avons apprécié la Piazza delle Erbe ( et oui comme celle de Vérone) qui est l'une des nombreuses places du centre historique de Padoue et qui fut pendant des siècles, le centre commercial de la ville, tout près de l'imposant Palazzo della Ragione qui est à son tour imposant. Notre guide mentionne que l’architecture actuelle date des Xe et XIe siècles. Avec la construction du Palazzo della Ragione au début du XIIIe siècle, des zones ont été attribuées à des types de marchandises spécifiques, comme à Florence. Dans la salle par exemple, se trouvaient les vendeurs de tissus et de fourrures. Au pied des escaliers qui entouraient le bâtiment se trouvaient les auvents pour le fer (Scala del Feri, à l'est) et le vin (Scala del Vin, à l'ouest), ainsi que les vendeurs de céréales et de cuir. Ce « palais de la Raison » construit en 1218, est l'ancien siège de l'administration et des tribunaux de la ville. Il a été surélevé en 1306. Aujourd’hui, le palais sépare les deux grandes places aux Herbes et aux Fruits (piazza delle Erbe, piazza dei Frutti), où se rassemblent les commerçants de la région.


Ici, toutes ces piazza immenses sont pleines de vie, les gens s’y rassemblent tous les jours. Nous à -30 C, l’hiver, ces gigantesques places seraient…inoccupées. Mais pendant des siècles, ces piazza furent le théâtre de fêtes civiques, de tournois et un espace de représentation de la ville. Les maisons qui entourent ces lieux, sont toujours d'époques et de styles divers, et se dressent pour la plupart sur des portiques des XIVe et XVe siècles. Certaines portent encore des décorations médiévales et Renaissance ce qui trahit …leur âge!


Comment passé à Padoue sans se rendre visiter… la basilique de Saint- Antoine de Padoue! Mais qui était-il cet Antoine? On le disait frère franciscain portugais du XIIIe siècle et docteur de l'Église. En y jetant un œil, on apprend que la basilique figure comme deuxième plus grande église de la ville et la plus visitée...mais n’ose pas portée le titre de cathédrale, qui revient au Dôme de Padoue. La statue de Saint-Antoine au-dessus du portail est … une copie. Le corps de Saint-Antoine fut déposé en 1231, dans la petite église « Sainte Marie Mère de Dieu », incorporée à la basilique en chapelle de la Vierge Noire. Un an après la mort de Saint-Antoine de Padoue, en 1231, on commença sa construction et se continua jusqu'en 1310. Alors, lorsque nous ferons nos demandes pour objets perdus à l’avenir, on aura cette église en tête! Vous dire l’immensité et la richesse de cette basilique serait minimisé l’importance de cette basilique. Les tableaux, l’autel, les fresques, les statues, tout respire le recueillement. Notre église préféré du voyage. Ah oui, lors de notre passage (un dimanche), la basilique débordait de fidèles, des plus petits aux plus grands. Une autre différence avec les perrons d’églises plus souvent vides chez nous.


On a pu voir également l'université de Padoue dont la fondation date …de 1222, ce qui en ferait la deuxième plus vieille université italienne après Bologne en 1088. Lorsqu’on voie ces dates, on comprend pourquoi les européens possèdent de grandes connaissances en histoire. On est des jeunots au Canada comparé à eux. Des professeurs et des étudiants avaient fui l’université de Bologne au sud, du fait de l’atteinte aux libertés universitaires et aux privilèges qui avaient pourtant été garantis aux enseignants et à leurs élèves, d’où la devise plutôt contemporaine de l’université de Padoue : « Universa Universis Patavina Libertas”: Liberté de l’Univers! C’est à nos voisins du sud, qu’il faudrait bientôt envoyer cette devise! Cette unité d’enseignement a contribué au développement de la pensée philosophique, des études de la médecine et de l'anatomie ( ils ont été les premiers à travailler sur des cadavres pour bien connaître et comprendre le corps humain) et, des grandes découvertes en astronomie, physique et mathématiques, notamment au moment où Galilée fut enseignant (mathématique et astronomie) à l'université de 1592-1610.Galilée comme prof, vous y pensez? Il avait même droit à la salle la plus prestigieuse pour enseigner.Et Copernic « comme chum d’université »! Padoue a toujours été attaché aux découvertes scientifiques.


Sur les conseils de Claudia, plusieurs d’entre-nous ont fait une belle découverte en visitant le célèbre Café Pedrocchi, près de l’université et aménagé dans un édifice néoclassique du XIXe siècle, dont une immense salle nommée Rosa, occupe tout le rez-de-chaussée. Au premier étage, son architecte créatif, a imaginé huit salles décorées chacune dans un style différent égyptien, roman, Cinquecento et étrusque. Le portrait du fondateur Antonio (tient comme le saint de la place) Pedrocchi règne dans la place. Notre guide mentionne que le café est connu pour avoir été le théâtre, en 1848, des émeutes estudiantines qui furent le point de départ de la révolte contre les Autrichiens (Ça ne vous rappelle pas chez nous les manifestations des casseroles par les étudiants en 2012?). Célèbre café aussi pour avoir accueilli, de nombreux écrivains parmi lesquels, Stendhal, Lord Byron ou Dario Fo. Stendhal parlait du proprio comme « l'excellent restaurateur Pedrocchi, le meilleur d'Italie ». Mais pourquoi appelait-on ce Café : le Café sans porte? On raconte que jusqu’à la fin de la Grande Guerre, le café était ouvert jour et nuit sans interruption. La spécialité de la maison? Son fameux café aux arômes de crème mousseuse et de chocolat à la menthe. Plusieurs n’ont pu y résister! Réputation confirmée.


En arrivant et en partant de Padoue, nous sommes passés par le plus grand espace en plein air, la plus grande place d'Italie, et une des plus grandes de toute l’Europe, dans sa partie centrale, cet espace se nomme Prato (signifie couvert d’herbes) della Valle. Ce nom apparaît pour la première fois au XII e siècle. La magnificence pure sur 8.86 hectares de forme elliptiques. Il abrite même une île artificielle, appelée « isola Memmia », entourée de canaux sur les berges où se trouvent 78 statues mais aucune personne vivante ne peut être représentée, et aucun saint ne peut se voir consacrer une statue, de plus, toute personne qui se voie consacrer une statue doit avoir eu un lien avec la ville. On se croirait au Vatican mais sans les saints et …en plein air. Cet espace confirme bien la place de l’art pour cette ville.


Les années 1990 ont été l’objet de nombreux travaux de réhabilitation de manière à rendre la zone attractive pour les jeunes, pour lesquels le Prato est devenu un lieu de rendez-vous et comme ça semble être la mode, il s'y tient aussi de nombreuses manifestations culturelles (concerts, festivals, Feux d’artifice, Réveillon de la Saint-Sylvestre…) et sociales, du théâtre de rue aux concerts plus ou moins improvisés. Les touristes aussi ont envahi les lieux tout comme aujourd’hui et les jours de semaine sûrement un grand marché accueille de nombreux kiosques alimentaires.


Aujourd’hui on a découvert la foire du vin sur la Piazza delle Erbe. Toutes générations confondues, les habitants fêtaient en dégustant les vins locaux que les producteurs présentaient. Au moins une cinquantaine de kiosques installés dehors invitaient tous et chacun à déguster leur production. Le temps était à la fête, quelle belle façon de découvrir une ville, en se mêlant aux gens de l’endroit.


Mais quelle belle ville! Sa réputation ne semble pas surfaite. Et pour bien profiter encore plus de ces lieux, on prend du temps pour aller ici et là dans la ville, casser la croûte et, avouons-le, faire un brin de magasinage. La visite de Padoue? Une autre perle de notre voyage.


Puis on se rend à Lido de Joselo, une station balnéraire en bordure de mer, pour les quatre prochaines nuits. Un nouvel hôtel, Croce di Malta dans le Lido de Jesolo, que l’on trouve charmant sur le bord de la plage. On vous en reparle dans les prochains jours.


Demain, Venise et ses ponts!


On va compter les gondoles pour vous!


À demain…j’espère que vous serez là!


Lucie