Bonjour chers lecteurs,
La nuit de sommeil fut des plus appréciée et réparatrice! Au petit-déjeuner, les yeux sont déjà plus ouverts qu'hier et le sourire est franc. Nous avons surmonté avec succès le défi du décalage horaire et sommes fins prêts pour une journée bien remplie et bien ensoleillée!
Heureux de retrouver Miguel et David, notre duo hors pair, voire indispensable pour notre séjour londonien, nous prenons la direction du cachot: oui, oui, la Tour de Londres, ou comme on l’appelle affectueusement, "la résidence secondaire des têtes couronnées… et découronnées". Dès l’entrée, nous sommes accueillis par les célèbres Beefeaters. Ceux-là même dont on retrouve l'effigie sur la bouteille de Dry Gin, sont en réalité des gardes tirés sur le volets qui ont consacré pas moins de 22 ans à parfaire leur réputation et leurs compétences afin de mériter ce titre de garde à la Tour de Londres. Ils y résident d'ailleurs en permanence avec leur famille. Arborant fièrement leurs uniformes Tudor, ils sont chargés normalement de raconter, avec flegme, comment la Tour a tour à tour servi de zoo, de prison, de coffre-fort, de palais et même de laboratoire d’expérimentation médiévale (aussi appelée "torture" dans les guides moins optimistes). C'est bien sûr notre savant David qui fera office de Beefeater pour notre groupe!
Nous n'allions quand même pas manquer de "yeuxter" les joyaux de la Couronne. Ne pensez même pas envisager de repartir subtilement avec une pièce sise entre les murs de la "Jewel House": la sécurité est inimaginable et couvre tous les angles: vitrines blindées à l’épreuve des balles, serrures sophistiquées, capteurs de mouvement, systèmes d’alarme silencieux, plate-forme roulante pour éviter les attroupements, gardes armés, Beefeaters, surveillance électronique et j'en passe, décourageraient les plus audacieux.
Ce qui a marqué notre visite fut notamment l'installation artistique des quelques 888 246 coquelicots en céramique plantés dans les douves de la Tour de Londres. Chaque coquelicot représentait un soldat britannique mort pendant la Première Guerre mondiale. Cette œuvre a attiré des millions de visiteurs du monde entier et après l’exposition de 2014, une grande majorité des coquelicots a été vendue et les profits ont été versés à des œuvres caritatives liées aux anciens combattants. Des milliers de ces coquelicots restent sur place à titre commémoratif. Magnifique!
Aussitôt cette mémorable visite terminée, tous lorgnent du côté de l'iconique Tower Bridge situé tout juste à quelques mètres. Achevé en 1894, ce monument semble tout droit sorti d’un film de super-héros: Tours carrées aux façades de granit, pont-levis, passerelles avec plancher de verre; un chef-d’œuvre d’ingénierie. "So british"! On le confond souvent avec le London Bridge, qui lui est situé un peu plus en amont. On apprend que le pont fait 805 mètres et que ses passerelles suspendues ont été pensées pour éviter les embouteillages fluviaux. Occasion rêvée pour une photo de groupe.
La faim nous gagne. Une charmante balade nous conduit au Café Rouge des Docks de St Katharine pour la pause repas.
Bien repus, c'est au Harrods que nous prendront notre marche de santé en arpentant les 6 étages du temple du consumérisme chic et clinquant. Nous flânons dans ses rayons luxueux, admirant les sacs à main et polos dont le prix dépasse notre budget vacances entier, ou encore les chocolats artisanaux fabriqués à la main qui nous interpellent. Saurons-nous résister ? Pour la petite histoire, d’abord construit en 1849 en vue de l’exposition mondiale de Londres en 1851, le fondateur, Charles Henry Harrod, verra le magasin passer aux mains de la célèbre famille El Fayed qui le revend à son tour en 2010 à la famille royale du Qatar. « Omnia, Omnibus, Ubique » (Tout, partout, pour tous), telle est la devise de ce grand magasin le plus connu au monde! Nous y trouverons effectivement de tout : chaussures, bijoux, objets et vêtements des grands couturiers, sacs à main, épicerie fine, chocolats fins, parfums, mobilier, jouets, collection mode pour tous les âges, mais...à quel prix ? Dieu merci, nous n'avions que peu de temps et n'avons pas succombé à la tentation.
Après cette parenthèse capitaliste, retour à l'autocar puisque nous sommes attendus à l'Orangerie du Kensington Palace pour l'afternoon tea, très chère ! David nous rappelle, non sans ironie, que le "Tea Time" n’a jamais été un simple goûter, mais bien un repas, un art de vivre, une cérémonie codifiée où chaque geste a son importance. Un traditionnel plateau à trois étages ou le "salé" occupe la base avec entres autres, les fameux sandwichs aux concombres, la "coronation chicken" sandwich dont la préparation fut servie spécialement pour le couronnement de la reine en 1953. Les scones, crème barattée et confitures au 2e étage, puis les mignardises coiffent le tout! Il n'est même pas 17h et nous avons 3 repas de pris ! Devons-nous vraiment souper, demande-t-on en coeur!
Eh oui, nous avons récidivé ce soir, saumon tendre et brownie ont disparu comme par enchantement et le vin aidant, les conversations, les rires se sont étirés jusqu'à tard. Je crois bien que c'est parti pour un séjour mémorable agrémenté de belles amitiés naissantes. Que demander de mieux ? Ah oui, il n'a toujours pas plu depuis notre arrivée!
Nous souhaitons la bonne fête à tous les papas de coeur, en devenir et qui nous manquent, aux grand-papas, à Francis et à Eric !
À demain !
Eric et Marie-Christine