Jour 12 - Tallinn, Estonie

Bonjour chers lecteurs, familles et amis,

Ah, Tallinn ! Ce joyau médiéval de la Baltique, où les murs racontent des histoires fabuleuses et où le soleil s’est invité sous forme liquide aujourd’hui. C’est donc, équipés de nos capes de pluie et de parapluies de fortune que notre vaillant groupe a entamé sa grande aventure pédestre : nous ferons pas moins de 6 kilomètres dans le passé, avec des pieds humides mais des cœurs vaillants. Mais avant d’entamer ce périple dans la vieille ville, nous entamons en coeur les chants de bonne fête de Dyane, de Yvan, sans oublier bien sûr notre hymne national québécois en cette fête nationale!

Nous avons démarré notre marche sur Toompea, la colline qui domine la ville. Devant nous se dresse la cathédrale Alexandre Nevski. (Enlevez le “andre” du prénom et ça vous dit quelque chose ? Mais aucun lien avec le chanteur Alex Nevski qui est né “Alexandre Parent”. Mais avouons que ça aide à se souvenir du nom de cette église ! ) Un magnifique édifice orthodoxe garni de ses bulbes dorés, achevé en 1900. Un soupçon d’empire russe en plein cœur de l’Europe médiévale.

La vieille ville de Tallinn, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est l’un des ensembles médiévaux les plus grands et les mieux conservés d’Europe. Elle a été tour à tour conquise par les Danois (1219), par les chevaliers Teutoniques (germaniques) au 14e siècle, puis les Suédois (de 1561 à 1710) et les Russes à deux reprises avant l’indépendance de 1918 et restauration de l’indépendance en 1991.

Elle comprend deux parties principales : Toompea (la ville haute), siège du pouvoir et de l’aristocratie et la ville basse, centre commercial et marchand, pleine de guildes, d’entrepôts et d’anciennes tavernes. Le château de Toompea, un édifice fortifié depuis le 13e siècle, abrite aujourd’hui le Parlement estonien. L’immense tour Pikk Hermann, date de 1371. Elle fait 10 étages de haut et on peut monter sur la plate-forme d'observation par un escalier de 215 marches. On se reprendra un autre jour!

Si Toompea semble si déserte aujourd’hui, c’est que c’est une journée fériée de la St-Jean! Tiens tiens comme nous, mais pas pour les mêmes raisons. Comme en Finlande, c’est la fête du solstice d’été et les Tallinnois ont déserté la ville. Nous avons donc la ville rien qu’à nous… ou presque!

Deuxième partie de l’excursion est dédiée à la ville basse. C’est ici que bat le cœur hanséatique de Tallinn. Une explication s’impose ici : la Ligue hanséatique, c’était un réseau de villes marchandes du nord de l’Europe dirigé par les riches marchands allemands. Le but ? Protéger les routes commerciales, standardiser les taxes, s’assurer que tout le monde vende ses biens sans se taper dessus. C’est en quelque sorte l’ancêtre de l’Union européenne !

Tallinn, grâce à son port stratégique sur la mer Baltique, devint un carrefour commercial majeur, particulièrement au 14e et 15e siècles. Les rues comme Pikk tn (rue Longue) étaient bordées de maisons de marchands, de guildes et d'entrepôts. Un bel exemple est Les Trois Frères : trois maisons de marchands datant du 15e siècle, avec des pignons pointus et des fenêtres carrées sur les étages supérieurs, là où l’on stockait les marchandises, comme la laine, le sel ou le vin de Lübeck. Plus loin, les Trois Sœurs (maisons du 14e au 15e siècle) : aujourd’hui transformées en hôtel 5 étoiles, elles conservent toute la noblesse de leur passé hanséatique.

C’est sur la place de l’hôtel de ville, au pied du Raekoda (l'hôtel de ville gothique construit entre 1371 et 1404), que nous faisons une halte bien méritée. On se disperse le temps de prendre un bon café chaud dans une auberge toute aussi médiévale où les seules lumières sont les chandelles qui nous éclairent ! D’autres ont trouvé la meilleure crème de champignon qui existe. Cette place est invitante et nous avons même pu entendre un bel orchestre à vent composé de jeunes adolescents. De la musique à nos oreilles, c’est le cas de le dire ! Au coin de cette place, se dresse la plus vieille pharmacie européenne encore en activité qui date de 1422. Wow !

Regaillardis par cette pause, nous reprenons notre route pédestre en laissant la pluie derrière nous, le soleil se montre même le bout du nez. Parlant de nez, nous tombons nez à nez avec la grosse Marguerite. Rassurez-vous, je ne parle de personne ici! Bâtiment circulaire construit au début du 16e siècle il servait à défendre la ville depuis la mer. Sa taille impressionnante (plus de 25 mètres de diamètre) impressionnait les envahisseurs… et aujourd’hui, les touristes. C’est maintenant le musée maritime estonien, parfait pour ceux qui aiment les maquettes de galions et l’odeur de bois humide.

Ouf, nos pieds réclament le repos. Nous regagnons donc l’autocar en traversant les murs des remparts dont il reste 2,4 km de murailles encore debout sur les 4 km d’origine, avec 26 tours médiévales encore visibles. Nous pouvons affirmer, après ces 6 km bien sentis, que non, la vieille Tallinn n’est pas un musée figé. Elle est vivante et animée avec ses 4400 personnes qui y vivent aujourd’hui, et ses parlementaires qui s’y rendent pour travailler chaque jour, entre boutiques artisanales, galeries d’art et appartements aux murs vieux de 700 ans.

Merci à Françoise, notre guide au calme implacable, de nous avoir fait découvrir ce bijoux de la Baltique où nous serions bien restés quelques jours encore pour acheter de belles pièces de vêtements, bijoux ambrés et superbes porcelaines qui s’offraient à nous.

Nous sommes unanimes; nous avons adoré Tallinn sous la pluie, alors imaginez sous le soleil! Au retour, les boutiques du terminal de croisière nous ont attirées comme des aimants. Nous nous sommes laissés tenter par de belles écharpes de lin confectionnées localement.

Un peu de repos avant un bon souper à l’occasion de la fête de Dyane au chic restaurant de spécialité Eden. C’est plus qu’il n’en faut pour clore cette magnifique journée en Estonie.

À demain tout le monde! Et bonne fête à tous les québécois !

Marie-Christine, Eric et nos amis voyageurs !